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Votum
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Publié dans Le Temps le 09 - 10 - 2011

« Tu verras comme tu seras émue de t'inscrire. J'avais envie de prendre tout le monde dans mes bras… Je ne sais pas comment te dire, je me sens adulte maintenant. » m'as-tu écrit, ma tendre, ma belle. Ton émotion de citoyenne révolutionnaire m'a prise à la gorge.
Je me souviens de notre conversation d'il y a quelques mois, de notre fébrilité à l'idée de voter pour la première fois, de ne plus faire partie de tant d'anonymes qui, pendant des décennies, se sont murés dans le silence, déçus, désespérés par le règne d'un dictateur qui a étouffé les libertés et l'espoir.
De longues années de désenchantement, de désillusion, à observer cette mascarade d'élections, sans cesse répétée, fade, sans âme, sans émotion, sans effervescence, sans tremblement, sans cris de joie, sans fierté. Des résultats truqués et mensongers qui suscitaient immanquablement risées et moqueries. Des chiffres démesurés à vous donner le tournis qui sentaient hypocrisie et magouilles. Des organisateurs zélés et serviles qui annonçaient d'un air condescendant, des chiffres dépassant les quatre-vingt-dix pour cent, sans sourciller. Un affront pour des électeurs médusés par de tels résultats. Et de la colère, beaucoup de colère rentrée, contenue et de la rage qui grandit telle une houle. Nombreux sont ceux qui se sont retirés de la vie citoyenne, sacrifiant un droit fondamental, celui d'élire, de choisir, de participer, de faire entendre leurs voix, de voter, d'exister .Combien de voix ont été volées, combien de personnes ont-été spoliées, mortes ou vivantes, de leur identité pour grossir les scores et la satisfaction d'un dictateur persuadé de sa popularité ?
Nous avons appris à nous taire, à baisser la voix, quand il s'agit de critiquer le pouvoir, à masquer nos voix au téléphone, à chuchoter dans les lieux publics, car une oreille mal intentionnée n'était, jamais, bien loin. Nous nous sommes réfugiés dans la dérision, accablés par une vie politique monotone, morose d'un mauve d'une laideur insoutenable.
Comment faisions-nous pour rester debout, sans tomber dans la désespérance ? Comment faisions-nous pour aimer un pays dénaturé et méconnaissable spolié par une mafia redoutable ? Comment faisions-nous pour supporter des murs placardés de portraits aux traits figés ? Comment faisions-nous pour regarder un télé-journal immuable, des images statiques intolérables d'un président de face, de ministres, vus de profil, écoutant, avec déférence, un discours maussade ? Comment faisions-nous pour ne pas mourir vivants, sous la coupe, la toute-puissance et l'insolence d'une famille qui s'est approprié nos richesses et nos rêves ? Comment avons-nous fait pour ne pas rougir de honte devant tes interrogations de jeune adolescente ? Comment avons nous fait pour réfréner tes ardeurs, tes désirs de justice, de démocratie ? Comment-avons-nous fait pour calmer tes colères, tes sentiments de frustration, ton refus d'un système inégalitaire et oppresseur ?
Comment faisions-nous pour "résister," retranchés que nous étions dans nos vies, nos préoccupations ? Ne nous restait que la parole muette, mais bien audible d'un malaise grandissant. Nous étions à l'affut des nouvelles du monde libre, nous suivions les élections qui s'y déroulaient, nous investissant dans des enjeux électoraux par procuration, nous applaudissions le triomphe de tel ou tel parti, de tel ou tel homme politique.
Nous regardions, d'un œil envieux, les manifestants étrangers crier leur colère, leurs protestations, s'insurger contre des décisions politiques injustes et nous étouffions notre colère.
Et soudain, le flux de notre rage déborda, même, nos frontières, un déluge salvateur pour des terres assoiffées de parole et de liberté. Tu relevas la tête, brandis l'étendard pourpre, hurlas ta joie. La délivrance te rougit les joues et alluma des étoiles au fond de tes yeux. Petite femme, tu déclamas ton rêve comme une ode à la délivrance. Et, te voilà, tremblant de bonheur, ton bulletin de vote, butin précieux de la Révolution, bien caché au fond de ton sac, attendant le matin rêvé.
Te souviens-tu ? Tu m'avais dit que ce serait un moment si beau et si unique que tu aurais envie de pousser un youyou d'allégresse, je t'avais répondu que mon youyou serait étranglé par mon émotion et que, probablement, mes larmes diront ma joie.
Demain, osons rêver, des poètes seront élus pour rédiger le rêve partagé, la Constitution d'un pays nouveau.


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