Hédi Thabet, s'est distingué dans l'écriture des romans de science-fiction depuis deux décennies. Il vient de publier aux Editions Dar Sahar le troisième roman de sa trilogie de science-fiction. Il s'agit de « La Ville du Jour Eternel » qui vient compléter ses deux précédents romans « Ghar El Jin » (1999) et « Djebel Alliyine » (2001). Ces trois romans mettent en scène le même personnage, Brahim, tandis que les lieux d'action changent d'un roman à l'autre. En effet, les lieux du premier roman se situent sur la Terre, au Sud de la Tunisie, ceux du deuxième se trouvent dans l'espace, alors que dans ce troisième roman, les événements se déroulent entre la Terre et l'Espace. Hédi Thabet a écrit d'autres romans de science-fiction, tels que « Si Hannibal revenait » (2005) et « Le Temple de Tanit » (2013), à part sa distinction dans l'écriture des récits de fiction comme « Al Koronfol La Yaïchou Fi Sahra » (La Girofle ne vit pas dans le désert) qui décrocha le Prix Comar en 2004 et un autre roman réaliste « Le Viol » qui fut publié en 2008, une histoire qui a pour cadre les années soixante-dix en Tunisie et qui met en scène un couple amoureux rêvant de changer le monde. Cependant, Hédi Thabet semble faire de la science fiction son objet de prédilection. L'histoire de ce dernier roman se passe sur une planète appelée « Ganymède », l'un des plus grands satellites de Jupiter et la plus grande lune du Système solaire où vit une population similaire aux habitants de la Terre, mais ayant atteint une civilisation mieux évoluée et plus raffinée que la civilisation des Terriens et plus développée dans tous les domaines. Le personnage central de ce roman se nomme Ibrahim, un homme simple capturé par des hommes de Ganymède qui possédaient un centre de recherches scientifiques indétectable sur la planète Terre. Quand Ibrahim découvrit par hasard ce Centre, les hommes de Ganymède décidèrent de l'emmener dans leur planète afin qu'il s'adapte à leur vie et à leur civilisation. Là, Ibrahim cherchait à découvrir les secrets de cette civilisation à travers une relation qu'il s'était nouée avec une fille de la planète Ganymède. Cette dernière lui raconta l'histoire de sa vie et lui apprit les valeurs de sa civilisation en l'incitant à découvrir davantage les secrets et les origines de cette civilisation Il finit par savoir que Ganymède fait le tour de Jupiter en trois ans, ce qui correspond à douze ans sur la planète Terre et que la « ville du jour éternel » est appelé ainsi parce qu'elle demeure éclairée même la nuit par un certain phénomène qui répercute la lumière du soleil. Il apprit également que chaque habitant de la ville est doté d'un minuscule appareil électronique dans son cerveau, tel un micro-ordinateur codé et directement en rapport avec tout ce qui se passe comme évènements (sociaux, politiques, scientifiques...) dans la ville. Comme autres découvertes, Brahim comprit que ce nouveau monde est mu par des valeurs immuables inculquées dans les esprits de ses habitants dès leur naissance, à savoir l'amour, la liberté et la recherche du savoir et que ces gens n'ont pas de religion, comme les Terriens, et qu'ils ne croient ni au paradis ni à l'enfer. Mais la chose la plus importante qui marque cette ville, c'est la recherche scientifique qui est très poussée et très sophistiquées si bien que toute leur vie quotidienne est robotisée. La vie sur ce satellite de Jupiter est l'action de ses scientifiques : le climat, la température, le vent, les forêts, la pluie, le niveau et le mode de vie. Notre héros est resté stupéfait par le fait que les habitants de Ganymède ne soient pas férus de l'autorité ni du pouvoir, comme c'est le cas sur la Terre où les partis politiques veulent arriver au pouvoir par tous les moyens. À la fin du roman Ibrahim s'imprégna des valeurs de la civilisation de la planète Ganymède et se transforma d'un homme simple, instinctif et irrationnel en un homme toujours en quête d'esprit de raison, de savoir et de créativité. Il s'adapte enfin à ce nouveau monde qui ne repose ni sur des théories métaphysiques ou utopiques ; ce n'est pas non plus un monde qui s'inscrit dans le post-modernisme. C'est un monde plutôt d'une prise de conscience de la suprématie de l'homme et de sa valeur spirituelle et corporelle, cet homme qui est capable de défier tous les obstacles et les dangers qui menacent à tout moment notre planète Terre. Ce livre est actuellement en vente à la Foire du livre et figure parmi les ouvrages tunisiens qui se disputeront le Prix Comar dans sa prochaine édition qui aura lieu le 25 avril prochain.