Nous allons traîner la question identitaire très longtemps encore surtout les jeunes générations, parce que l'Islam politique a placé la religion avec toutes ses interprétations possibles au cœur des valeurs de l'Etat, de la politique, et même de l'économie ! Il a fallu aux générations de l'indépendance plus d'un demi-siècle pour construire l'Etat national moderne orienté vers le développement et la libération culturelle en réglant la question identitaire par une synthèse magique et une combinaison entre la modernité et la tradition. D'où, d'ailleurs, cet article 1 « refuge » de la première constitution de 1959 et de la deuxième de 2014, qui fait de la religion musulmane, la religion du peuple mais sous contrôle de l'Etat national moderne, et qui ferme la voie à toutes les tentatives extrémistes d'appropriation de l'Etat et de la société par une lecture sectaire et marginale de l'Islam. Dans cette culture inspirée d'ailleurs du réformisme tunisien de plus des deux siècles précédents, c'est la tradition zeitounienne libérale tolérante et très peu contraignante qui était « l'identité » de l'Etat et de la société. L'émergence de l'Islam politique à partir des années 70, inspiré par les « Frères musulmans » d'Egypte, a essayé d'orientaliser et de tirer l'identité spécifique tunisienne si heureuse et si paisible, vers les modes de l'Orient sectaire, rétrograde et agressif. La religion, liberté spirituelle par excellence est devenue une « contrainte » moulée dans un système dirigiste, où l'homme ne peut avoir la paix et même la survie, qu'en s'intégrant dans ce « nouveau-ancien » système totalitaire et décadent de « l'Etat islamique » médiéval. Les débats télévisés et autres, laissent percevoir le flux et le reflux entre la résistance à cette culture totalitaire sculptée au nom de la religion et l'appel plus ou moins sournois à la diffusion de cette culture obscurantiste avec parfois quelques velléités mais jamais d'ailleurs, exprimées de façon tranchante et franche, des réformistes de l'Islam politique. Sur la question du terrorisme tout le monde se relaie pour condamner la barbarie et la violence des groupes jihadistes takfiristes. Mais, attention de toucher à tous les supports idéologiques qui sont le lieu par excellence de la fermentation de ces groupes, notamment les mosquées salafistes et pas seulement celles qui ne sont pas sous contrôle, ou ces associations par milliers qui ont poussé comme des champignons du temps de la Troïka ! Là vous dépassez les « limites rouges » de l'Islam politique qui aime la démocratie qui le porte au pouvoir mais la rejette dès qu'elle appelle à la séparation de la religion et de l'Etat ! Faut-il rappeler que si l'Occident n'avait pas séparé l'Eglise de l'Etat au 16ème siècle, il n'y aurait jamais eu de démocratie possible en Europe, en Amérique et ailleurs ! On a reprojeté ici et là quelques vidéos anciennes d'un « Daïaa » prédicateur des ténèbres du nom de m. Béchir Belhassen où il appelait au Takfir, au jihad avec des appels à la violence contre les « ennemis » de l'Etat islamique, et dans le même plateau, un « chercheur » sur les mouvements islamiques, a tenté de le « disculper » en disant que ce prédicateur de malheur a évolué depuis ! Ah... bon ! Belle logique ! Mais, alors, tous ceux ont subi pendant des années le lavage de cerveau de cette « machine infernale » et qui ont tué ou qui se sont fait tués, en Syrie, en Irak, en Libye et même en Tunisie.... Qui en assume la responsabilité ! Par ailleurs, M. Béchir Belhassen, a-t-il fait sa « mea culpa » et s'est-il rétracté en disant clairement qu'il s'était trompé ! Que dalle ! vous pouvez et nous pouvons attendre longtemps avant de voir ce genre d'individu renoncer à ce qui donne un sens à son existence de « chevalier de Dieu » par procuration ! En conclusion, et plus que jamais, nous sommes confrontés à une volonté farouche et décidée d'un courant rétrograde et violent qui a pour objectif de détruire, l'Etat et les valeurs culturelles et identitaires de la Tunisie millénaire. Ce courant a profité de la transition révolutionnaire de l'instabilité pour infester le corpus de la nation et a failli aboutir à la décomposition de l'Etat de l'Intérieur. Maintenant, il faut tout revoir et mettre les points sur les « I » en appliquant strictement les lois sur les associations et les partis politiques, et mettre hors d'état de nuire, tous ceux qui appellent au meurtre de ceux qui ne partagent pas leur vision de la religion. L'appel au meurtre dans le code pénal est puni de la même peine que le crime lui-même, surtout quand cet appel est suivi d'exécution ! A méditer ! Mais les prédicateurs du crime s'en foutent. Eux ils sont « mandatés » (sic) pour envoyer nos jeunes enfants à la mort et au paradis ! M. Béchir Belhassen et les faux dévots dorment tous les soirs la conscience tranquille, même si les assassins de nos policiers, soldats et gardes nationaux ont été moulés dans leur démagogie de l'enfer ! Vite... éloignez les « monstres-Léviathans » de nos mosquées !