Au moment où nous avons élu domicile au « statut » de pays « démocratique », beaucoup parmi nos politiciens, syndicalistes, membres actifs de la société civile à travers ce réseau très dense des associations les plus diversifiées et les plus contradictoires, sans parler des « électrons » libres et des « sans partis » qui sèment à tout vent, n'arrivent pas à digérer les « contraintes » de cette même démocratie. C'est toujours le label « tunisien », qui veut le beurre et l'argent du beurre ! Ils veulent la liberté d'expression et tombent souvent dans la polémique insultante et diffamatoire. Ils veulent les droits sociaux mais finissent dans l'excès de grèves qui bloquent la production, pénalisent les entreprises et « l'Etat employeur » et portent un coup mortel à l'économie en général qui n'arrive pas à reprendre son souffle. A ce propos, le cas du bassin minier est plus qu'édifiant et ça fait quatre ans que ces « vacances » payées aux frais de la princesse durent avec des pertes estimées à plus de 1000 milliards par an, par le manque à gagner sur le phosphate. Et dire que le recrutement dans les phosphates et dérivés a été multiplié par quatre depuis la Révolution ! Les hommes politiques proclamés « leaders de parti... tel et tel », à l'image de ces « coqs » qui se prennent pour des « lions » dans les fables d'Ibn Al Moukafaâ, ne se mettent pas en marge de cette fête foraine « démocratique » et font même mieux. Un ancien ministre « Troïkiste » qui n'a même plus la décence de se regarder dans une glace, pour « l'œuvre » accomplie et qui nous a permis d'avoir plein la gueule de « terrorisme », de délabrement de l'économie, de défaillances de l'Etat, sa sécurité et son autorité évanouies de façon presque délibérée, a repris l'antenne d'une Radio populaire, pour s'attaquer au gouvernement Essid en ces termes : « Le gouvernement n'a pas de vision et n'a pas de programme » ! Manière de dire comme le dicton tunisien « le chameau ne voit jamais sa bosse » et notre cher ministre de la transition « heureuse » des mille et une nuit que nous avons vécue aurait pu faire prévaloir ses talents (sic), son savoir-faire et son efficacité, pour ne pas laisser la Tunisie aussi endommagée et aussi dégradée à ses successeurs ! Mais, là où le bât blesse, c'est les critiques acerbes de « leaders » (encore un amalgame risible), dont le parti est censé être au pouvoir, à l'encontre d'un gouvernement qui exerce depuis 50 jours à peine ! En bref... la cacophonie « démocratique » est totale, sans parler de ces « chevaliers » et « chevalières » des droits de l'Homme qui donnent plus de droits aux agresseurs et aux tueurs criminels qu'à leurs victimes parmi nos policiers soldats et gardes nationaux ! Il est vrai que l'autre facette des obscurantistes de l'Islamisme fasciste et rétrograde les classent au registre du « taghout » et quand une bande de ces criminels est arrêtée en flagrant délit de possession d'armes, de cartes et de plans d'exécution de leurs forfaits, toute la « junte » de droits de l'Homme se mobilise nuit et jour et sans répit pour éterniser l'instruction et le jugement de ces complices du crime ! Alors ne demandez pas à ceux qui ont inventé la démocratie du temps de la Grèce antique, comme Aristote et Platon : Où commence la démocratie et où finit-elle ?! car ces pauvres jurisconsultes doctrinaires et précurseurs perdront leur latin et grec pour définir et situer la démocratie « tunisienne » ! oui, une démocratie contre l'Etat, contre l'autorité (même élue) contre la culture du travail, contre les lois et la discipline qui en découlent une « démocratie » contre l'usage de la violence légale contre le crime ! Bref une démocratie du laisser-aller intégral de l'anarchie structurelle, du règne de la rue et de « l'autorité » parallèle. Une démocratie où la grève n'est pas un « droit » mais un « devoir » patriotique et national à tout bout de champ ! Notre « démocratie » surréaliste, non pragmatique, et sans garde-fous disciplinaire... Une « démocratie » importée de la planète Mars... car pour les terrestres comme les Allemands, les Anglais, les Français et les Suédois, « leur démocratie » c'est d'abord : le respect des lois et la discipline individuelle et collective. C'est bien Alexis de Tocqueville qui classait les lois et la sécurité avant la liberté et avant même l'égalité. Seule une combinaison entre la sécurité, la justice et la liberté permet la vie démocratique. Et pour cela, il faut de la patience et un grand sens de la... responsabilité ce que les adversaires de Alexis de Tocqueville appellent : Décadence !