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Une douce brise keffoise...
Publié dans Le Temps le 06 - 05 - 2015

Les Tunisiens venus de tout bord ont chanté la Tunisie dans l'une de nos plus belles régions chargées d'histoire, la ville du Kef qui a vécu quatre jours durant, (du 30 avril au 03 mai 2015), au rythme des festivités organisées par l'association « Les amis du Kef », à sa tête, Mme Leila Boulifa, présidente dynamique et consciente de l'enjeu d'une telle manifestation et ses retombées sur les plans, économique et culturel. Originaire de la région, Leila Boulifa veut faire de ce « musée à ciel ouvert », selon ses termes, un point d'attache du tourisme alternatif qui n'aura rien à envier au tourisme balnéaire.
En effet, sur la route vers le Kef, la nature vous offre à voir des paysages à vous couper le souffle, dignes de maîtres, tels que Monet ou Cézanne; des tapis de coquelicots s'étendent à perte de vue entre des champs de blé et d'orge qui ont valu jadis à cette région d'être surnommée, « le grenier de Rome ».
Car c'est dans cette région que naquirent de grandes figures de l'histoire telles que Massinissa ou Jugurtha et que brilla la civilisation numide. Aujourd'hui, les habitants aiment à rappeler aussi, que le Kef est le fief du théâtre et du chant et que les plus grands noms de la scène dramatique et musicale en sont originaires, tels que, Saliha, Lamine Nahdi, Fathi Haddaoui, Malika Hechmi et Brahim Bahloul pour ne citer que ceux-ci.
Riche de son histoire et point de mire du nord-ouest tunisien, la ville du Kef, réputée pour ses sources aux vertus thérapeutiques, ses lacs et ses montagnes et la pureté de son air, (nessma el kéfia, diront certains), a vu ces derniers jours, une grande affluence de visiteurs tunisiens et étrangers, et particulièrement de l'Algérie, proximité oblige, puisqu'elle est située à une quarantaine de kilomètres seulement de la frontière tuniso-algérienne.
Parmi la foule présente au festival, un journaliste français de Toulouse qui visite notre pays pour la première fois, et par la même occasion, la ville du Kef, après avoir été interpelé par une information parue dans l'un des quotidiens de la place, autour de l'événement, « Le Kef chante la Tunisie ».
Selon Christian Clanet, le dernier acte terroriste survenu au musée du Bardo ne doit pas détourner la Tunisie de sa vocation première ; « une terre d'accueil et une agréable destination culturelle et touristique à découvrir... ». L'image qui l'aura marqué, une fois de retour dans son pays, nous confie-t-il, sera autre que celle négative, véhiculée par les médias occidentaux.
L'événement « Le Kef chante la Tunisie », (deuxième édition), a eu lieu, il faut le dire, sous l'œil vigilant des agents de la sécurité qui étaient présents partout et en grand nombre pour assurer l'ordre et éviter tout débordement que ce soit à la Kasbah, (cette forteresse construite au XVIIème siècle, symbole de l'importance stratégique de la ville), à la Basilique ou à la place Boumakhlouf, qui ont abrité les différentes activités annoncées dans le programme.
Outre les traditions culinaires avec entre autres, le fameux « Borzguène », spécialité de la région, le public a eu droit à des soirées animées et fort réussies, par Awled Boumakhlouf, puis Zied Gharsa qui a offert un bouquet de chants puisés dans le patrimoine tunisien et keffois, en dédiant une chanson aux forces de sécurité tunisiennes pour leur bravoure contre les forces obscurantistes. Ibtissem Nahdi, nièce de Lamine Nahdi, venue spécialement de Paris pour animer bénévolement un concert, a surpris l'assistance dont la majorité la découvre pour la première fois.
Brahim Bahloul et son groupe « Ifriga » se sont évertués quant à eux, à mettre en valeur l'héritage keffois à travers une écriture musicale et rythmique contemporaine...sans oublier les spectacles de Issaouia et de Salsa et la soirée de D.J. pour les jeunes qui ont connu une affluence record.
Les organisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens en invitant par la même occasion, une poétesse de la région parisienne, Hélène Rollinde de Beaumont, qui a déclamé à la basilique, quelques uns de ses poèmes dont ceux inspirés de la révolution tunisienne.
Poésie, chant et danse...tels étaient les mots d'ordre lancés par l'Association « Les amis du Kef », qui ont fait le bonheur des jeunes et adultes de la région et qui donneront lieu certainement à d'autres sessions à venir...


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