Bassem Mehri ne s'exprime pas trop dans les médias, mais quand il le fait il ne mâche pas ses mots. Dans le présent entretien, il revient sur le match que tous les sportifs attendent. Celui qui opposera les clubistes africains à l'Espérance de Zarzis. Un match pas comme les autres. Le dernier d'une saison elle aussi très particulière. Entretien : Le temps : On est à trois jours de la dernière journée du championnat et du match ESZ-CA. Qu'en pensez-vous ? Bassem Mehri : Je pense que cette journée aurait du être disputée depuis longtemps et plus exactement quatre à cinq jours après le derby et l'avant-dernière journée. Il fallait donner aux joueurs le temps de respirer après avoir disputé trois matches en une semaine et enchainer avec la dernière journée. Et qu'on ne vienne pas me parler de la sélection olympique car les équipes qui jouent pour le titre ne comptent pas plusieurs internationaux. En disputant la dernière journée quatre jours après le derby, on se serait épargné plusieurs choses que tout le monde connaît. Les déclarations déplacées, les palabres, les contestations et tout ce qu'on a pu lire sur les colonnes des journaux et voir à la télé. Je ne vous apprends rien en vous disant que la compétition ne vous donne pas le temps de vous occuper de tout ce qui est extra sportif. Est-ce à dire que le match du CA face à l'E.S.Zarzis aurait pu se passer normalement ? Evidemment. Ça devait être un match comme les autres. C'est un match de football sans plus, mais en le reportant au deux juin, soit vingt jours après le derby, on a permis à certain d'en faire une affaire d'état. C'est du sport et il ne faut pas perdre de vue ce détail qui, à mes yeux est très important. L'ambiance qui entoure cette rencontre est devenue électrique. En des termes beaucoup plus simples, on a fait sortir ce match de son cadre sportif. Et cette trêve, a-t-elle fait du bien au Club Africain ? Je pense que non car le Club Africain a trouvé son rythme de croisière et il était sur une courbe ascendante en enchainant les victoires et en alliant les résultats à la manière. En championnat, on a remporté tous nos matches et en coupe de la CAF on a perdu par la plus petite des marges en marquant un but à l'extérieur. J'estime que cette trêve ne nous avantage pas. En enchainant les rencontres, et en programmant la dernière journée quelques jours après le derby, je pense que le Club Africain se serait imposé et fait taire toutes les mauvaises langues. Il demeure toutefois capable de le faire mardi prochain... La tension, énorme qui entoure cette rencontre, peut-elle jouer de mauvais tours aux joueurs ? Au contraire, ce match sera le dernier de la saison et une victoire permettrait aux joueurs de devenir champion de Tunisie. C'est plutôt la cerise sur le gâteau. On n'a pas besoin de les motiver car l'enjeu est important.ils ont sué et travaillé dur durant toute la saison et à travers le match de mardi face à l'Espérance de Zarzis, il s'agira de couronner cette saison particulière. Le Club Africain sera privé des services de Djabou et Dhaouadi. Est-ce un handicap pour les « Rouge et Blanc » ? Le Club Africain s'en est déjà bien sorti sans Djabou et puis sans l'international algérien et Dhaouadi. Une équipe qui joue pour le titre ne peut pas et ne doit pas reposer sur un seul joueur. Nul n'est indispensable et les solutions existent. J'estime que les joueurs sont motivés et que ces absences ne feront que les responsabiliser davantage car ils savent qu'iuls ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Sanchez a tenu bon. Voilà un entraîneur qui termine la saison au Club Africain. On n'a pas vu cela depuis bien longtemps au parc A ! C'est une bonne chose pour nous car le bureau directeur a su laisser passer l'orage. Il faut savoir que le ménage ne se fait pas à n'importe quel moment de la saison. Il faut d'abord arriver à bon port et puis agir et faire le nécessaire. Pour conclure, quels sont les joueurs qui ont retenu votre attention au cours de cette saison ? Indéniablement Khélifa, Haddedi. Le premier a la mentalité d'un professionnel et il l'a démontré tout le long de cette saison. Il a toujours été à l'écoute de ses coéquipiers et ne s'est jamais comporté comme un joueur qui évoluait au sein de l'Olympique de Marseille. En des termes plus simples. Il n'avait pas attrapé comme on dit la grosse tête. En ce qui concerne Haddedi, c'est un enfant du club qui a su patienter et attendre son moment. Quand on a fait appel à lui, il a répondu présent et fut, plus d'une fois décisif. A ces deux joueurs, j'ajouterai également Agrebi qui a fait preuve de régularité et qui est un enfant du club.