A la veille du rassemblement prévu par les Ligues de la protection de la Révolution – les LPR dissoutes par décision juridique – l'ancien président de la République, Moncef Marzouki, a publié un post sur sa page Facebook où il exprime sa fierté d'être l'objet d'une accusation ‘injuste mais honorable'. Revenant sur la campagne ‘Il est où le pétrole', l'ancien chef d'Etat assure n'avoir rien à voir avec cette affaire. Cependant, Marzouki tient à exprimer sa fierté de voir un tel mouvement se lever tout en expliquant, sur un ton à peine ironique, qu'il aurait aimé être l'auteur d'une idée aussi géniale. Pour lui, cette campagne traduit le nouvel éveil du peuple : un éveil citoyen d'un peuple qui souhaite tout contrôler et qui ne laissera plus personne lui voler ‘ses richesses'. Populiste comme à son habitude, l'ancien locataire du palais de Carthage a expliqué qu'il a été accusé de plusieurs torts infondés dont, entre autres, une folie pathologique. Se défendant d'un tel mal, Marzouki assure qu'il est un homme en totale maîtrise de soi et que l'une des preuves qui le confirment, est le fait qu'il n'ait mis personne en prison, en étant au pouvoir, alors qu'il en avait la possibilité. Marzouki, le défenseur des droits de l'Homme, semble oublier que Jabeur Majeri a croupi en prison sous son règne pendant presque deux ans pour un simple dessin. Répondant à l'accusation des chiffres astronomiques dépensés en nourriture (en faisant allusion aux factures fuitées du palais qui ont révélé qu'un argent fou y était dépensé pour du poisson et des fruits de mer), Moncef Marzouki explique qu'à son époque, le palais ouvrait ses portes tous les vendredis pour nourrir les plus démunis. Enfonçant encore plus le ridicule de son discours, il indique préférer la sardine (poisson très disponible et pas cher) aux autres types de poissons d'autant plus que la sardine améliore le rendement du cerveau et des neurones. On ne se rappelle pas de ces journées portes-ouvertes pour les pauvres au palais, par contre, on se rappelle très bien des réceptions en l'honneur des figures des LPR et des mouvances salafistes... La célèbre relation intime qui le lie avec le Qatar n'a pas été émise par l'initiateur de la Mouvance du peuple citoyen. Il insiste sur le fait que tous ses efforts dans l'amélioration des relations de notre pays avec le Qatar avaient pour but de garantir à la Tunisie une bonne santé financière. En ce qui concerne les articles qu'il publiait sur le site d'Al Jazira et les sommes astronomiques qu'il percevait contre ses écrits, Marzouki a révèle qu'il cédait plus de la moitié de ses revenus aux pauvres de sa famille et de sa patrie. Il oublie, ici aussi, qu'il continue à recevoir son salaire de président de République et que pendant son mandat, il a écrit, outre les articles, des livres. Comment un président digne de ce nom peut trouver le temps pour écrire alors qu'il est supposé occupé par les affaires l'Etat ? Question qui reste sans réponse. Mais le plus dangereux dans tout cela, c'est le passage où il affirme avoir sauvé la Tunisie d'un coup d'Etat ‘sûr' durant l'été 2013. Dans une interview accordée au Temps à la veille de son départ du palais de la Kasbah, l'ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, s'est exprimé sur ce sujet. Sans vouloir entrer dans les détails, puisqu'il estimait qu'il était encore sous le devoir de la réserve, Jomaâ a révélé que Marzouki l'avait accusé d'avoir planifié un coup d'Etat en août 2013. Moncef Marzouki semble tout miser sur le petit jeu qu'il mène actuellement. Division, incitation à la désobéissance et mauvaise foi politique semblent être ses dernières cartes qu'il joue très maladroitement.