Dans un article publié sur Facebook, vendredi 29 mai 2015, tard la nuit, l'ancien président Moncef Marzouki s'est adressé à ses fans et aux différents manifestants participant à la campagne « Où est le pétrole ? ». Dans cet article, Moncef Marzouki s'est lamenté des nombreuses accusations qui l'ont atteint ces dernières années. Des accusations qu'il qualifie, toutes, de diffamatoires. « On m'accuse d'être un alcoolique, alors que je ne bois pas. On m'accuse d'être fou, alors que je suis serein et la preuve, je n'ai mis personne en prison alors que je le pouvais. On m'accuse de recevoir une rente de 50.000 $ d'Al Jazeera, alors que je donnais l'essentiel de mon salaire aux pauvres. On m'accuse d'être un collabo du Qatar, alors que toutes les aides qataries sont allées dans le Trésor public et qu'aucun sou n'est entré dans ma poche. On m'accuse de ne pas avoir respecté le prestige de l'Etat et vous observez où va ce prestige après mon départ. On m'accuse d'avoir livré Baghdadi Mahmoudi, alors que j'ai failli démissionner parce qu'il a été livré contre ma volonté. On m'accuse d'avoir appelé à brûler le pays, mais viendra le jour où les Tunisiens connaitront mon rôle réel quand je les ai défendus face au projet de putsch de l'été 2013 et face aux troubles qui auraient pu éclater si je n'avais pas accepté les résultats des élections, en dépit des fraudes qui sont actuellement entre les mains de la justice. On m'accuse d'avoir soutenu les terroristes, moi qui ai fourni le maximum d'efforts pour armer les militaires, alors que j'ai pleuré nos soldats et porté sur mes épaules leurs dépouilles. On m'accuse d'avoir consommé des milliers de millions de Loup (NDLR : poisson, qarous), alors qu'il a été consommé par les Tunisiens que j'invitais chaque vendredi. Pour votre information, je n'aime que les sardines pour ses bienfaits. Mangez beaucoup de sardines pour améliorer l'activité de votre cerveau !
Le dénominateur commun à toutes ces accusations est qu'elles sont diffamatoires et salissantes. Maintenant, on m'accuse d'être derrière la campagne « Où est le pétrole ? ». La différence avec les autres accusations, c'est que cette dernière est fausse, mais honorable. Je ne suis pas derrière cette campagne, mais j'aurai souhaité l'être. (…) Bravo à tous les jeunes qui ont lancé cette campagne ! C'est la preuve de l'émergence d'une nouvelle vague : le contrôle populaire. Le sens citoyen. La révolution n'a pas dit son dernier mot. Une partie des citoyens a posé la question « Où est le pétrole » à l'Etat, et la réponse ne saurait être ironique et méprisante. Il faut qu'il y ait du respect en accélérant la création d'une commission parlementaire indépendante qui convoque toutes les parties pour les écouter dans des séances publiques, diffusées en direct à la télévision, comme celles du Congrès américain. SVP les jeunes, ne cédez pas aux provocations demain ! Que vos manifestations soient pacifiques du début jusqu'à la fin et dans tout le pays. Sinon, on va m'accuser d'avoir brûlé le pays. Deuxièmement, mettez l'affaire dans un cadre global, celui de la corruption qui atteint tous les secteurs. Il ne faut pas que ce soit l'arbre qui cache la forêt. A celui qui s'interroge pourquoi je n'ai pas traité ce sujet quand j'étais à la présidence de la République, je rappelle que je n'avais pas les prérogatives nécessaires pour gérer les affaires économiques. C'était l'affaire du gouvernement. D'après vous, pourquoi on n'a pas commencé à explorer le gaz de schiste jusqu'à maintenant ? Qui s'est opposé avec virulence à ce projet ? N'oubliez pas aussi cette problématique ! »
Comme à son habitude, Moncef Marzouki trompe son public en se lamentant, en renvoyant les responsabilités sur les autres et en feignant d'ignorer certains sujets. Comme par exemple, quand il parle de la tentative de putsch de l'été 2013 (jamais prouvée) alors qu'il a dépassé à l'époque son mandat initial à la présidence de la République qui était d'une année seulement démarrant en décembre 2011. Moncef Marzouki déclare qu'il n'avait pas en charge les dossiers économiques, mais il avait pourtant un conseiller spécial à Carthage chargé des dossiers économiques. Il avait également la tutelle de l'Institut des études stratégiques, un institut qui ne s'est jamais préoccupé du sujet du pétrole, mais a parlé (pourtant) de dossiers économiques en les présentant avec des chiffres trompeurs, comme c'était le cas par exemple de l'affaire de l'impôt sur le bénéfice. Moncef Marzouki parle de son opposition à l'exploitation du gaz de schiste, alors que le projet était initié par la troïka et c'est la société civile qui s'est opposée, avec force, à ce projet estimé dangereux. L'ancien président indique que les élections ont connu des fraudes et oublie de dire que l'Instance indépendante des élections l'a épinglé comme ayant été celui qui a fraudé le plus ! Pour ce qui est de l'armée, les témoignages sur son rôle négatif et ses ingérences dramatiques dans l'appareil militaire ne se comptent plus ! Quant à ses liens avec le Qatar et Al Jazeera, il est impossible de prouver quoi que ce soit, puisque les comptes de campagne de Moncef Marzouki et ceux du CPR ne sont toujours pas publics et on ignore, jusqu'à aujourd'hui, les sources de ses financements.