Il fallait voir la détresse qui se lisait sur le visage de la mère du jeune homme âgé de 25 ans. La pauvre maman avait des appréhensions dues aux menaces qu'elle avait reçues du meurtrier mais n'avait jamais envisagé que son fils bien aimé par tous ceux qui le connaissaient allait être tué. Il faut revenir à deux ans avant le jour des faits. Au café de la place de la ville de Soliman a eu lieu une petite altercation entre le meurtrier et le jeune homme. Ce dernier doté d'une forte musculature et un physique de sportif n'avait pas accepté les insultes de son adversaire. Devant tous les présents du café il s'est levé pour tabasser le meurtrier il lui a même causé des dégâts au niveau de sa dentition. Humilié le meurtrier a juré de se venger et de tuer. Pourtant la maman, informée de cette bagarre a couru au café, a giflé son fils et lui a demandé de présenter des excuses à son adversaire car la mère connaissait le meurtrier et savait pertinemment qu'il ne considérait personne et que tuer pour lui c'est de la rigolade. Ne venait-il pas de quitter la prison les premiers jours de la révolution à la suite d'une grâce après avoir purgé les 3⁄4 d'une peine de neuf ans de prison pour meurtre. Depuis le fils essayait de ne pas se trouver face au meurtrier et de ne plus fréquenter le café habituel. Le soir des faits, le jeune homme a quitté le domicile parental pour voir des amis. Au moment où il accéda au café, il s'est trouvé face au meurtrier. Ce dernier n'avait jamais effacé de sa mémoire l'humiliation subie. La rage habitait son corps, ainsi armé d'un couteau qu'il portait toujours sur lui, il a asséné un terrible coup qui a perforé les poumons du jeune homme et atteint le cœur. Transporté à l'hôpital, il a été reçu au pavillon des urgences. Malgré tous les soins prodigués il a fini par succomber à sa profonde blessure. Alertés, les inspecteurs de police du commissariat de Soliman se sont rendus à l'hôpital en compagnie du juge d'instruction du tribunal de Nabeul Après les procédures d'usage et le constat du cadavre, le juge a ordonné son transfert à la morgue pour autopsie puis il a confié l'enquête aux inspecteurs de la brigade criminelle. Après avoir reçu les témoignages de quelques personnes présentes au moment des faits, Les agents se sont mis à la recherche du tueur. Il a été arrêté. Interrogé, il a reconnu avoir asséné un coup de couteau à la victime déclarant qu'il lui vouait une haine terrible depuis le jour où il l'a humilié devant les habitants de la ville. Il a été traduit devant une chambre criminelle du tribunal de première instance de Nabeul. Au cours du procès, l'assassin a reconnu les faits et a été condamné à une peine de vingt ans de prison ferme. Il a fait opposition et a été de nouveau traduit devant une chambre criminelle de la cour d'appel de Nabeul. Au cours de ce procès, son avocat a présenté aux juges des certificats médicaux attestant que l'inculpé est sujet à des crises émotionnelles et psychiatriques qui peuvent le rendre agressif. Ainsi et après de longues délibérations la cour a maintenu le verdict de premier instance tout en modifiant la peine et la réduire à dix ans de prison au lieu de 20. A l'écoute du verdict la mère de la victime s'est effondrée et a déclaré que c'est injuste car le meurtrier de son lieu de détention l'a menacée de tuer son deuxième fils dès sa sortie de prison. Elle lance aujourd'hui un cri de détresse pour que son deuxième fils ne subisse pas le même sort que son frère de la part d'un individu sans foi ni loi. Elle a fait objection et l'affaire sera traitée de nouveau devant le tribunal de cassation. La mère demande une plus lourde peine envers le meurtrier.