Après une absence de trois ans, Marzouki le défenseur des droits de l'Homme est enfin de retour ! C'est la conclusion avec laquelle nous pouvons sortir des deux dernières de l'ancien chef de l'Etat. Après avoir reçu des figures salafistes au palais de Carthage et après avoir insulté tous ses opposants en les qualifiants de tous les noms, et ce même lors de ses visites à l'étranger, Marzouki nous revient aujourd'hui, alors qu'il est lui-même dans l'opposition, avec son discours d'antan qualifiant tout ce qui se passe actuellement de tentative d'avortement des Révolutions arabes. En effet, l'ancien président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a accordé une interview au journal électronique le ‘Huff Post Arabi' au cours de laquelle il a abordé plusieurs volets de l'actualité tunisienne et arabe. Parmi les ‘révélations', on peut lire qu'en Tunisie, et après le ‘coup d'Etat' effectué en Egypte par l'Armée nationale, il y a eu une tentative de putsch qui a duré deux mois – à savoir les mois de juillet et d'août 2013 – et qui a été avortée grâce au sens de patriotisme de l'Armée nationale, du peuple et de quelques dirigeants politiques. Pendant cette période, le gouvernement tunisien était présidé par Mehdi Jomaâ qui a indiqué, lors d'une interview accordée au Temps la veille de son départ du palais de la Kasbah, que Moncef Marzouki l'avait accusé de vouloir effectuer un coup d'Etat. L'incident s'était produit au lendemain d'une opération terroriste ayant visé des sécuritaires. A l'époque, Mehdi Jomaâ s'était déplacé sur le terrain afin de soutenir les différents corps sécuritaires du pays dans leur lutte contre le terrorisme. Cet acte a amené Marzouki à penser qu'un coup d'Etat se préparait contre sa personne. Au cours de son entretien avec le ‘Huff Post Arabi', l'ancien président de la République a avoué avoir été dans la certitude, à l'époque, d'être visé par un putsch armé vu que Mohamed Morsi, Mustapha Abdeljalil et lui-même sont ‘des personnes conscientes de l'extrême importance de la circonstance et capables d'instaurer une vraie justice transitionnelle et une réelle union nationale. A cet égard, Marzouki a assuré que les figures de l'ancien système ont réussi à avorter la Révolution et sont en train de réaliser leurs projets faisant ainsi allusion, entre autres, au projet de la réconciliation nationale initiée par la présidence de la République. Par ailleurs, et lors d'une discours prononcé dans la ville de Djerba à l'occasion de la cinquante-huitième fête de la République, Moncef Marzouki a qualifié la nouvelle loi antiterroriste, adoptée il y a quelques jours par les députés de l'Assemblée des Représentants du Peuple, plus dangereuses pour les droits et les libertés que pour le terrorisme. En effet, et selon l'ex locataire du palais de Carthage, cette loi ne pourra pas être efficace puisqu'elle ne repose ni sur la lutte contre l'ignorance ni celle contre la discrimination régionale et sociale Revenant au sujet des dix députés qui n'ont pas voté pour l'adoption de ladite loi, Marzouki a affirmé qu'il en aurait fait de même s'il avait été député. Et d'ajouter que le fait que les dix députés en question soient actuellement sujets d'une campagne de dénigrement démontre que la démocratie en Tunisie a encore du chemin à faire.