Dimanche 26 juillet, le public d'Hammam-Lif et des localités voisines était au rendez-vous avec l'opérette « Dhalamouni Habaybi », écrite et mise en scène par Abdellaziz Mehrezi, une œuvre théâtrale en hommage à la chanteuse nationale Oulaya. Cette opérette est une co-production de la Troupe du Théâtre de la Ville de Tunis et le Festival de Carthage avec le soutien du Ministère de la Culture. C'est la deuxième représentation de cette pièce après une première donnée lors de l'ouverture de la 51è édition du Festival de Carthage. Mêlant musique, théâtre et danse, « Dhalamouni Habaybi » est un geste d'estime et de reconnaissance à cette grande dame qui a chanté l'amour, la vie, la douleur et la patrie. En effet, le nom d'Oulaya est resté gravé dans la mémoire de ceux qui l'ont côtoyée de près ou ceux qui se sont régalés de ses chansons. La pièce relate la biographie de cette artiste qui a réussi à atteindre la gloire à l'échelle nationale grâce à un talent inouï, une voix langoureuse , et qui, plus tard, atteindra son firmament à l'échelle arabe. Elle nous rappelle également un parcours artistique pleins d'embûches et de risques, que ce soit durant l'étape tunisienne ou celle passée en Egypte. Une vedette de chansons qui aimait son art et qui savait goûter aux plaisirs de la vie. Oulaya qui, de son vivant, et même après sa mort à l'âge de 53 ans, n'a pas échappé aux critiques acerbes et aux médisances, chose bien illustrée par sa fameuse chanson : « Khalli Koulou Ech ihem » qu'elle avait interprétée pour répondre à ses détracteurs. En Egypte, elle connut le succès grâce aux maitres de la musique, mais aussi les déceptions sur le plan sentimental puisqu'elle se sépara de Hilmi Bakr, l'un des grands compositeurs qui l'avait épousée. Mais elle a choisi de retourner en Tunisie douze ans plus tard, pour mourir entre les siens. C'est donc l'histoire de la diva Oulaya qui avait chanté et enchanté pendant plus d'un quart de siècle, à l'intérieur comme en dehors des frontières. La pièce nous rappelle aussi l'âge d'or de la chanson tunisienne à travers la parution sur scène de tous les grands musiciens et paroliers, contemporains d'Oulaya, tels que Ridha Kalaï, Abdelmagid Ben Jeddou, Salah El Mehdi et tous ceux qui l'ont mise sur la bonne voix, même ceux qu'elle avait rencontrés lors d'un voyage à Paris, comme Raoul Journo et Maurice Mimoun, deux artistes juifs tunisiens. Cette opérette met en scène 32 acteurs tels que Rim Zribi, Amor Zouiten, Lamia Amri, Farhat Jedidi, Fethi Msalmani, Sihem Msadek, Manel Abdelkoui, Oumeyma Mehrezi, Zouheir Raïs, Ikram Azzouz, Fayçal Bezzine... L'actrice Kawthar El Bardi qui incarnait le personnage d'Oulaya a bien joué son rôle, quand bien même, sur le plan physique, on aurait préféré que l'actrice ait perdu quelques kilos de son poids avant de monter sur scène pour présenter la vedette qui était, à vrai dire, moins grosse ! Les tableaux de danse qui accompagnaient les chansons de l'artiste étaient formidablement exécutées, cependant on déplore l'exigüité de la scène et l'encombrement du décor qui aurait gêné les danseurs dans l'accomplissement de leur jeu ! Bref, la pièce a été bien appréciée par le public qui avait applaudi les comédiens à plusieurs reprises et c'était une occasion qui avait son pesant d'or pour les nouvelles générations de connaître la vie personnelle et le parcours artistique de la chanteuse Oulaya, cette vedette de la chanson qui a marqué de sa voix la scène musicale à une époque où la concurrence entre les artistes était exacerbée !