La sélection tunisienne de volley-ball a concédé onze défaites en autant de rencontres disputées au cours de la 13ème édition de la coupe du monde qui s'est déroulée au Japon du 8 au 23 septembre. Dans ce mondial, la Tunisie a été battue respectivement par la Pologne (0-3), l'Iran (1-3), la Russie (0-3), le Venezuela (2-3), l'Argentine (0-3), le Japon (0-3), l'Italie (0-3), les Etats-Unis (0-3), l'Egypte (2-3), l'Australie (0-3) et enfin le Canada (0-3). Seulement cinq malheureux sets remportés devant l'Egypte (2), le Venezuela (2) et l'Iran (1). Un maigre butin pour une formation tunisienne qui a déçu et qui a certainement laissé la plus mauvaise des impressions chez les observateurs. Fallait-il s'y attendre ? Pouvait-elle faire mieux ? En avait-elle les moyens ? Avec du recul et sans aucune hésitation, on dira non, la Tunisie ne pouvait prétendre à mieux et cette équipe a déjà confirmé les limites que nous lui soupçonnions. Au cours du dernier championnat d'Afrique, elle a failli se retrouver loin du podium après sa défaite concédée lors de la journée inaugurale face au Cameroun et sans le cadeau du Maroc qui a battu cette même équipe camerounaise. Un succès qui nous a ouvert grandes ouvertes les portes des demi-finales et, cerise sur le gâteau, nous a également permis d'éviter l'Egypte à ce stade de la compétition... L'exception tunisienne ! Au cours du dernier mondial la Tunisie est la seule formation à n'avoir remporté aucun succès. Un record difficile à battre et unique en son genre. Il faut certainement revoir beaucoup de choses pour tenter de redresser la barre et redorer l'image de ce sport ternie par une prestation calamiteuse qui a valu aux protégés de Fethi Mkaouer la dernière place au classement général. Il faut revoir le staff technique et certainement l'effectif actuel qui comprend en son sein plusieurs joueurs qui ne peuvent plus donner quoi que ce soit à l'équipe de Tunisie. Ils seront certainement influents au sein de leurs clubs, mais incapables de hisser haut le drapeau national. Ils l'ont prouvé plus d'une fois. Il leur manque l'ambition et surtout l'envie de se surpasser pour franchir ce palier qui est le leur et qui ne mènera nulle part. Pour ce qui est du staff technique, il faut se rendre à l'évidence que le sélectionneur national Fethi M'Kaouer ne peut plus rien pour cette équipe de Tunisie et nous restons persuadés qu'il aurait dû quitter son poste en 2013 tout juste après le championnat d'Afrique organisé à la dernière minute à Sousse et remporté par l'Egypte. L'entraîneur national avait de grands projets pour cette équipe, mais malheureusement pour lui, les joueurs n'ont pas adhéré à son programme en faisant preuve d'une mentalité mercantiliste et en faisant preuve d'un opportunisme poussé à l'extrême. Ils ont fait grève à quelques jours du dernier championnat d'Afrique exigeant d'être payés en même temps que le staff technique. Ce n'est certainement pas la meilleure des façons pour préparer une compétition continentale. Qui pour succéder à Mkaouer ? La question restera posée tant que la FTVB n'aura pas rendu public le non du successeur. Sera-t-i tunisien ou fera-t-on appel aux services d'un technicien étranger ? Il faut savoir que sur le plan national, les entraîneurs qui se sont fait un nom sur le plan national ne sont pas nombreux. Moncef Belaïba, Mounir Gara et Foued Kammoun sont les plus chevronnés. Sont-ils pour autant habilités pour succéder à Fethi Mkaouer ? On ne s'engagera pas à répondre à cette question car nous ne sommes pas habilités à le faire. C'est à la DTN de prendre ses responsabilités et de trancher dans ce sens. Pour ce qui est des entraîneurs étrangers, la FTVB, avec ses moyens dérisoires, ne peut se permettre d'engager un technicien confirmé et capable de redorer le blason du volley-ball tunisien. Et le bureau fédéral dans tout ça ! Dans d'autres contrées, après une pareille débâcle le bureau fédéral aurait jeté l'éponge. Il aurait démissionné. Vraisemblablement, ça ne sera pas le cas et on attend de voir le président de la FTVB et l'entraîneur national organiser une conférence de presse pour expliquer les raisons de cette déroute. Sans trop s'attarder sur le sujet, on se limitera à dire que les seniors ne méritent pas autant d'argent et qu'il faudrait donner plus de moyens aux jeunes qui ne sont plus, eux aussi, sur le toit de l'Afrique pour diverses raisons. Il faut investir chez les jeunes et leur permettre une meilleure formation qui leur consentirait éventuellement de déloger l'Egypte qui s'est confortablement installée à la première place et ne nous semble pas, dans l'état actuel des choses, prête à la quitter. Mounir Ben Slimène sait ce qu'il lui reste à faire et pour le temps qu'il lui reste à passer à la tête de la FTVB, et à défaut de titre remportés, il faut qu'il prenne les bonnes décisions. Les clubs aussi sont responsables ! On n'oubliera pas de mentionner les clubs qui sont tout aussi responsables de cette situation. Si le volley-ball en est là, c'est en grande partie grâce aux associations sportives qui ne pensent qu'à recruter. Certains clubs sont allés jusqu'à dépenser plus d'un milliard de non pauvres millimes pour remporter un titre de champion au cours d'une compétiton d'une pauvreté technique affligeante. Des chiffres qui dépassent de loin le budget de la FTVB. Le banc de certaines de nos associations fourmille d'internationaux qui sont par la suite convoqués en équipe nationale pour disputer un championnat du monde. Les exemples de Garfi et Chekir sont, dans ce sens, plus qu'édifiants. Le Club Sportif Sfaxien, l'Etoile du Sahel et l'Espérance de Tunis puisent dans les effectifs des clubs à petits budgets alors que le contraire aurait été plus logique. Les trois grosses cylindrées du championnat ne forment plus de joueurs de talent alors qu'ils ont les moyens de le faire. Et c'est ce qui explique, en partie, la faiblesse d'un championnat à deux vitesses. Sept clubs sur dix se contentent de faire de la figuration après avoir été, à chaque intersaison, obligés de brader leurs joueurs, le plus souvent pour des sommes dérisoires, pour survivre. Les trois sets à zéro, on ne les compte plus... Règlements anachroniques ! On ne terminera pas sans rappeler que certaines règles sont anachroniques en volley-ball. Un joueur n'a pas le droit de quitter son club avant d'avoir trente ans. Entre-temps, et si par malheur il n'arrive pas à se frayer une place au soleil, il se contentera de voir les autres jouer. Les plus heureux se contenteront de dicter leur loi à des responsables qui ne sont là que pour remporter des titres. Sans penser à ceux qui leur succéderont. Le long terme n'est de mise au sein de nos associations. Et quand une opportunité se présente à un joueur pour évoluer dans un championnat européen, on fait tout pour que l'opération capote. Et à bon entendeur salut !