La hausse généralisée des prix des produits de consommation courante culmine à 4,2% et ce pour le troisième mois consécutif (Septembre 2015). Ainsi et après avoir atteint la barre des 5,7% au mois d'avril 2015, l'inflation se comprime mais reste en deçà du niveau d'inflation d'avant- Révolution. Domestiquer le pouvoir d'achat du consommateur tunisien figurait parmi les priorités extrêmes du gouvernement Essid. A-t-on pour autant apprivoisé le pari pour sonner la fin des tensions inflationnistes ? Une chose évidente et sans aucune équivoque, le consommateur tunisien est loin de contempler cet apaisement ou ce fléchissement pourtant confirmé par l'Institut National de la Statistique (INS) mais aussi relayé par certains décideurs. Le ralentissement du rythme de la hausse généralisée des prix pour les produits alimentaires n'exclut pas la flambée des prix pour d'autres produits de consommation courante, dont notamment les prix des produits de la catégorie « Enseignement » mais également celle des « restaurants et hôtels ». Une tendance haussière des prix qui coïncide avec la hausse de la demande pour la rentrée scolaire. En moyenne les coûts de la catégorie enseignement ont augmenté de 6,4% au terme du mois de septembre 2015. Les dépenses au titre de l'enseignement de base et préparatoire privé ont augmenté de 5,5% par glissement annuel (9 mois 2015). Une hausse due au boom effréné que connait l'enseignement privé en Tunisie. En effet et face à une forte demande, les prix s'envolent. C'est finalement, la loi du marché ou encore la loi de l'offre et de la demande. Les prix des livres et fournitures scolaires ont successivement augmenté de 2,8% et de 2,3% au cours de la même période de référence, soit au troisième trimestre 2015. Pour la catégorie de consommation « restaurants et hôtels », les tarifs ont augmenté de 8,5%, soit la hausse la plus spectaculaire enregistrée par l'indice général des prix à la consommation familiale. Par ailleurs, les commissions des prestations de services financiers bancaires et non bancaires ne connaissent point d'accalmie. Hormis la baisse continue des produits liés à la télécommunication, les prix des autres catégories de biens formant le panier de la ménagère poursuivent leur tendance haussière même si à un rythme moins important pour les produits alimentaires. Peut-on ainsi, parler d'une amélioration du pouvoir d'achat du consommateur ? Pas de répit pour le citoyen Lambda, pas la moindre éclaircie entrevue à l'horizon qui puisse soulager un quotidien de plus en plus intenable.