Le ministre de l'Environnement et du développement durable, Néjib Dérouiche, a présenté, hier, à Tunis, les grandes lignes d'un programme national tendant à axer la gestion des déchets sur leur valorisation dans leur intégralité pour la production du compost agricole et de l'énergie. Selon le ministre, les nouvelles usines de valorisation des déchets, totalement respectueuses de l'environnement, seront opérationnelles dans trois ans et marqueront le passage de la Tunisie à l'ère de l'économie verte. «De problème épineux, les déchets vont ainsi constituer une richesse, a dit le ministre, lors d'un point de presse tenu, au palais du gouvernement à la Kasbah. D'autant, a-t-il noté, que les quantités de déchets vont en augmentant compte tenu du modèle de société basé sur la consommation qui caractérise la vie moderne et la croissance démographique. La première unité de valorisation de la série va être réalisée dans l'île de Djerba. L'appel d'offres va être lancé en janvier 2016 tandis que le contrat de réalisation devrait être signé en juin ou juillet 2016, de sorte que le projet serait fin prêt à la fin de 2017 ou au début de 2018, a dit le ministre qui a rappelé la mise en place en mai 2015 dans l'île de Djerba, à titre provisoire, d'une unité de compression et d'emballage des déchets suite à la crise aigue qu'avait connue l'île au niveau de la gestion des déchets après la révolution. Les balles de déchets vont être transportées à l'extérieur de l'île en attendant la réalisation de l'usine de valorisation. Premier centre touristique du pays, l'île de Djeba produit 50 mille tonnes de déchets par an. Le coût de l'usine de valorisation de Djerba est estimé à 50 millions dinars. Modernisation de toute la chaine Des usines de valorisation similaires seront réalisées progressivement dans les autres gouvernorats autour des décharges contrôlées. A cet égard, le ministre a souligné que le nouveau système de modernisation de la gestion des déchets porte sur toute la chaine, depuis la collecte jusqu'à la valorisation en passant par le transport et le prétraitement. Le secteur privé va être largement associé à ce programme à travers la signature de contrats de concession entre les municipalités et les collectivités locales d'une part et les entreprises concernées du secteur privé pour l'accomplissement des diverses opérations, s'agissant autant du financement que de la réalisation et de l'exploitation, notamment les entreprises possédant une haute expertise en la matière. Il s'agit, a-t-il dit, d'une grande action de partenariat public privé (PPP). En attendant, de nouvelles obligations vont être imposées aux entreprises chargées actuellement de l'exploitation des décharges contrôlées, à l'occasion du renouvellement des contrats d'exploitation à la fin de cette année, notamment en ce qui concerne le renforcement de la capacité de traitement du lixiviant, ou eaux résiduelles, et de la boue, ainsi qu'en ce qui concerne l'amélioration des conditions de travail en général.