Le magazine américain Forbes a publié avant-hier le classement annuel des meilleurs pays à faire des affaires. Il s'agit du classement « Best Conuntries For Business ». Après un recul de 10 places en 2014, cette année la Tunisie fait mieux et gagne 5 places par rapport au classement 2014 et se positionne au 82ème rang mondial sur 144 pays. Le Danemark demeure indétrônable comme le meilleur pays au monde à faire des affaires. La Libye, la Guinée et le Tchad ferment la marche. Le Maroc, trône sur la région du Maghreb et conserve pour la deuxième année consécutive son leadership régional. Mieux encore le Maroc a bondi de 17 places par rapport à 2014 pour se loger cette année au 62ème rang mondial. 11 critères sont retenus par le magazine Forbes pour établir l'indice global dont la libéralisation commerciale, la libéralisation financière, le droit de propriété, l'innovation, la technologie, la protection des investisseurs, la corruption, les libertés personnelles, les taxes et la performance du marché boursier. La meilleure avancée observée en Tunisie concerne l'indicateur de libertés personnelles où la Tunisie occupe cette année le 41ème rang mondial. Il est vrai que parmi les acquis réalisés à la faveur de la « révolution » tunisienne figurent les libertés. Après des années de répression et d'atteinte aux libertés toute catégorie confondue, la « Révolution » tunisienne a dégagé une hémorragie de libertés voire parfois même une diarrhée de libertés. Néanmoins, la société civile et plusieurs partis politiques déplorent ces derniers jours une volonté de détraquer ces libertés et y voient les signes d'un retour aux pratiques d'antan. Pour ce qui est des autres indicateurs, la Tunisie affiche un retard au niveau de l'innovation, la protection des investisseurs et l'ouverture du marché monétaire. Le meilleur classement de la Tunisie est dû en grande sorte à la performance du marché financier où elle est classée au 33ème rang mondial. Indépendamment d'un classement qui reste tout de même un baromètre pour nos décideurs. La sécurité ne pourra être dissociée et demeure paar conséquent le principal paramètre à favoriser incontestablement l'environnement des affaires. La Tunisie a d'ailleurs été considérée par le cabinet britannique spécialisé dans l'évaluation des risques politiques et de sécurité : « Control Risks » comme pays ayant un «risque moyen» d'instabilité. D'autre part, le même classement considère le Maroc comme le seul pays au Maghreb à rester dans la sphère maghrébine, où les visiteurs étrangers ne courent pas de risques d'«enlèvement». C'est ce qui explique la floraison des investissements étrangers au Royaume dont le dernier en date concernant « Stelia Aerospace », filiale du constructeur européen Airbus qui vient d'annoncer la construction d'une nouvelle usine au Maroc pour un investissement de 40 millions d'euros. A-t-elle finalement renoncé au site tunisien ? Une affaire à suivre surtout que le ministre de l'industrie de l'Energie et des Mines, Zakaria Hamad, avait annoncé au cours de la même période un investissement prochain de cette même filiale en Tunisie pour un coût de 30 millions d'euros.