Une nouvelle ville moderne, réconciliée avec son environnement et pourvue des diverses commodités de la vie moderne, va voir le jour sur les berges de la Sebkhat Séjoumi, à l'ouest de la capitale, à l'image de la ville moderne créée sur les berges du lac de Tunis, au nord de la capitale, si, toutefois, les choses vont bien comme il est programmé. Longtemps source de pollution et de grande nuisance pour les riverains et les zones limitrophes, la Sebkhat Séjoumi va être assainie et devenir une source de développement harmonieux pour la région ouest de Tunis, grâce à un grand projet de mise en valeur des berges de cette sebkhat, dont les grandes lignes ont été présentées dernièrement lors d'une journée d'études organisée à cette occasion, à Tunis. Pourtant, la Sebkhat de Séjoumi ne méritait pas ce mauvais sort, car elle est inscrite sur la liste internationale des zones humides protégées par la convention de Ramsar, en raison de sa fréquentation massive par les oiseaux aquatiques. Et chose curieuse, malgré la pollution ou plutôt à cause d'elle, cette fréquentation par la faune aviaire est devenue, ces dernières années, plus importante que par le passé, vu la nature organique des déchets qui y sont rejetés. Les pourtours de la Sebkhat ont connu, également, au cours des dernières décennies, depuis l'indépendance et même avant, une urbanisation croissante au point que le nombre de leurs habitants dépassent, actuellement, 500 mille, soit plus du tiers du Grand Tunis. Ces zones sont notamment les cités Sidi Hassine, Séjoumi, Hay Helal, et une partie d'El Mourouj, outre des zones industrielles comme celle d'El Mghira. Or, d'après l'étude sur la situation actuelle de la Sebkhat présentée au cours de la conférence, la pollution de la Sebkhat de Séjoumi est provoquée, principalement, par l'action humaine. Il a été constaté, entre autres, que des dizaines d'ouvrages et de canalisation ont été installés, de façon anarchique et illicite, pour y rejeter les eaux usées d'origine domestique et industrielle, parallèlement aux eaux de pluie qui sont déversées dans la Sebkhat par les nombreuses rivières de la région. Sans lien avec la mer, et sans exutoire, la Sebkhat de Séjoumi est devenue un déversoir et un plan d'eaux polluées, favorisant la prolifération des moustiques et dégageant des odeurs nauséabonds notamment en été. Au même moment, ses berges ont été transformées en dépotoirs où sont rejetés les déchets de toutes sortes, à l'instar de l'ancienne décharge sauvage d'El Yahoudia. Logements sociaux et espaces de loisirs D'après le ministre de l'équipement, de l'habitat et de l'aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, le projet d'aménagement et de mise en valeur des berges de la sebkhat de Séjoumi, officiellement décidé le 5 mai 2015, à la suite de la visite du chef du gouvernement, Habib Essid, dans la région, tend à améliorer la situation environnementale et la réconciliation des zones concernées avec leur environnement. Il s'agit d'éliminer toutes les sources de pollution et d'aménager les berges pour réaliser des projets immobiliers, avec la possibilité de créer un plan d'eau permanent pour l'esthétique de la région. En effet, un canal a été creusé pour relier la Sebkhat et l'oued Méliane, de manière à drainer les eaux de la Sebkhat jusqu'à la mer Méditerranée, via cette rivière, ce qui peut entraîner un assèchement total de la Sebkhat. Les actions de mise en valeur des berges, programmées, prévoient la réalisation de plusieurs projets d'habitat et immobiliers englobant, notamment, des projets de construction de logements sociaux, des centres commerciaux et des espaces de loisirs. La mise en valeur prévoit également l'aménagement de zones industrielles non polluantes, ce qui permettra de créer des emplois et d'améliorer le cadre de vie en général.