La semaine dernière a été riche en événements pour Nidaa Tounes dont le premier congrès – qui a été tenu dans la ville de Sousse les 9 et 10 janvier – a pris des tournures inattendues avec la série des démissions qui en ont suivi. Après Saïd Aïd, Mahmoud Ben Romdhane ou encore Zohra Driss, hier c'était au tour d'Abdelaziz Kotti d'annoncer sa démission du poste de porte-parole dont il a été chargé à l'issue du congrès consensuel de Sousse. Tout en assurant qu'il continuera à porter et à défendre les valeurs et les principes du mouvement, Abdelaziz Kotti a appelé tous les militants de Nidaa Tounes à une démission immédiate et collective. Le député a expliqué que, pour mettre fin à la crise qui ravage le mouvement depuis des mois, il est impératif de mettre en place une commission qui dirigera Nidaa jusqu'à son congrès électif qui devrait se tenir dans les trois mois à venir. Un changement de discours radical pour celui qui a fait partie de ceux qui ont défendu les résultats du congrès de Sousse jusqu'au bout. Avec Ons Hattab, Abdelaziz Kotti avait choisi de s'attaquer à Mohsen Marzouk – l'accusant, entre autres, de bénéficier de financements suspects et de viser le pouvoir à tout prix – pour mettre en évidence le côté ‘légitime' du camp de Hafedh Caïd Essebsi. Revenant sur le gel de son adhésion, le ministre de la Santé publique, Saïd Aïdi, a indiqué, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, qu'il a proposé que l'Association ATIDE s'occupe de la supervision du prochain congrès électif de Nidaa Tounes afin que ses résultats soient garantis et certifiés. Aïdi a renouvelé la nécessité de la dissolution du bureau politique issu du congrès de Sousse et de la mise en place d'une commission composée de cinq personnes pour reprendre les commandes du Nidaa. De son côté, le député démissionnaire de Nidaa Tounes, Mohamed Troudi, a qualifié son ancien parti de ‘' phénomène électoral''. Et d'ajouter que le conflit interne du Nidaa n'est qu'une ‘dispute entre coqs''. Au niveau de l'Assemblée des représentants du peuple, et selon une source parmi les députés, Mohamed Ennaceur pourrait être écarté de son poste de président de l'ARP. Cette décision résulterait des dernières évolutions qu'a vécues le mouvement ces jours-ci. Même si l'information n'a pas été confirmée, quelques députés se sont rendus, hier, dans le bureau de Mohamed Ennaceur pour lui exprimer leur soutien au cas où son écartement se confirmait. Le nom du candidat qui succéderait à Ennaceur nous a été dévoilé et nous vous le transmettons avec beaucoup de réserve, il s'agirait de l'ancien chef du gouvernement Nahdhaoui, Ali Laârayedh... En ce qui concerne la rencontre tant attendue entre Béji Caïd Essebsi et Mohsen Marzouk, et selon les premières informations, elle n'aurait abouti à rien de concret en concernant la crise du mouvement. ‘Absence de démocratie interne', cette phrase a marqué le déclenchement de la crise de Nidaa Tounes et voilà qu'elle commence à être employée du côté de l'Union patriotique libre. Youssef Jouini, député démissionnaire de l'UPL, a indiqué que Slim Riahi décide de tout au niveau du parti sans jamais prendre l'avis des députés. Jouini a assuré que Riahi n'investit plus ‘un centime' pour le parti et qu'il souhaite le ‘liquider' d'où la volonté de fusionner avec Nidaa Tounes. Démentant avoir démissionné parce qu'il n'a pas été élu président du bloc de l'UPL au sein du Parlement, Youssef Jouini s'est contenté d'attaquer le président de l'UPL. Malgré ce démenti, une source de l'UPL nous a assuré que Youssef Jouini s'est vu, après le départ de Mohsen Hassan pour le ministère du Commerce, président du bloc et que, quand la requête lui a été refusée, il est entré dans une colère bleue. Deux des quatre partis de la coalition au pouvoir se trouvent dans une phase délicate déchirés par des conflits internes qui n'en finissent plus. Des crises qui finiront par avoir des conséquences négatives sur le rendement du Parlement comme celui du gouvernemental. En attendant, l'incertitude plane sur la scène politique et certains envisagent un scénario de blocage politique pire que celui que nous avons vécu durant l'été de 2013.