Karim Kouki est portraitiste et reporter résident en France. Depuis son jeune âge, il se livre à sa passion la photographie, un art qu'il a acquis à la faveur de ses rencontres et lectures. Karim Kouki projette de créer un livre original de portraits tunisiens. Le Temps : Depuis combien de temps vous êtes-vous consacré à la photographie? Karim Kouki : J'ai toujours été attiré par l'art. A l'école j'étais le meilleur en musique et en dessin. Ce n'est qu'en 2007, avec l'apparition des premiers téléphones intelligents que j'ai découvert l'art de la photo et j'ai commencé à me familiariser avec les techniques photographiques. Depuis 2010, j'ai participé à des activités du club photographie de Tunis. L'avènement de la révolution tunisienne a tout chambardé et j'ai commencé à me spécialiser dans ce domaine. Pourquoi avez vous choisi d'être photographe ? Au fil du temps on s'aperçoit qu'on a une sensibilité aux choses qui nous entourent que d'autres personnes trouvent banales. Une composition, de la lumière et des couleurs... et le tour est joué. La photographie est un jeu subtil fait de mélange de tous ces éléments. Il faut bien entendu y ajouter du sien : l'amour de l'art. Je m'inspire de tout, chaque visage dégage quelque chose d'unique, la lumière, le lieu, la tenue ou les accessoires... Il suffit parfois de rien pour que mon attention soit attirée. Tout est une source d'inspiration. Peut-on vivre de son art quand on est photographe aujourd'hui ? Tout dépend de la région où vous êtes, il faut juste s'adapter aux besoins. Rien ne se gagne facilement quand on exerce un métier artistique. Il faut être un sens commercial minime pour se vendre et vendre. Le destin a fait qu'après la révolution j'émigre en France. Mais je crois que contrairement à ce qu'on croit la photo en Tunisie est plein développement. L'avenir de l'art en photo ne connaît point de limite aujourd'hui grâce au numérique. Cela donnera beaucoup plus de possibilités aux artistes. Quant à moi, j'espère un jour, créer un livre de portraits tunisiens.