Lors d'un point de presse tenu hier, à Tunis, le directeur général de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGed), Abdelmajid Hammouda, a indiqué que le projet de réalisation de l'unité de valorisation des déchets dans l'île de Djerba a suscité l'intérêt des investisseurs tunisiens et étrangers, quelques jours après le lancement de l'appel d'offres international « en vue de la sélection des opérateurs privés intéressés par la mise en concession du service public de gestion des déchets ménagers et assimilés dans l'île de Djerba et capables d'apporter des solutions innovatrices en matière de collecte, de traitement et de valorisation des déchets. » Des investisseurs tunisiens, belges et libanais sont déjà venus retirer le dossier pour connaître les conditions de l'opération, a-t-il dit ajoutant que l'une des conditions est que le groupement des entreprises désireux de participer à cet appel d'offres international doit obligatoirement inclure un opérateur tunisien, de manière à favoriser par ce moyen le transfert de technologie dans le domaine de la valorisation des déchets. Il s'agit d'un appel de pré-qualification visant à sélectionner des opérateurs privés qui seront invités à soumissionner, dans une seconde phase, suivant les procédures d'appel d'offres restreint. Le directeur de l'ANGed a signalé que le contrat de concession de l'unité de Djerba serait très probablement signé au mois d'août prochain, alors que l'unité sera opérationnelle en 2018. La concession est d'une durée de 20 ans. L'unité de valorisation des déchets dans l'île de Djerba s'inscrit dans le cadre d'un programme national tendant à substituer, progressivement, la valorisation des déchets à travers l'installation d'usines spécialisées en la matière, au procédé de l'enfouissement dans les décharges contrôlées traditionnelles. Après Djerba, ce sera le tour des villes du Sahel tunisien, Sousse, Monastir et Mahdia, ensuite le Grand Tunis. Mais, la mise en concession concerne, plus particulièrement, l'unité de Djerba, de sorte que le groupement des entreprises qui remportera l'adjudication du projet de Djerba prendra en charge le financement, la réalisation et l'exploitation tandis qu'il sera rémunéré, au fur et à mesure de l'exploitation, en fonction des quantités des déchets traités et des objectifs réalisés et convenus dans le contrat de concession en matière de valorisation qui porte sur la production de l'énergie électrique ou de compostes pour la bonification du sol. Les technologies à utiliser sont laissées au choix de l'opérateur. Acceptation sociale Le directeur général de l'ANGed a indiqué que la réalisation de plusieurs autres unités de valorisation de déchets programmées dans diverses régions sera financée dans le cadre de la coopération tuniso-allemande, comme celle programmée à Sidi Bouzid. Le programme s'étale sur une dizaine d'années, de sorte que si tout va bien, il n'y aura plus, alors, de décharges et d'enfouissement des déchets en Tunisie, mais des unités de valorisation produisant l'électricité ou le composte. Reste à savoir comment vont être écoulés les produits de ces unités de valorisation, en électricité et en compostes. Selon le directeur général de l'ANGed, sur la base de l'écho trouvé par le projet de Djerba, l'accueil des habitants et de la société civile au procédé de valorisation est favorable, car l'acceptation sociale des projets de gestion des déchets est très importante après les mouvements de contestation survenus à ce sujet, à Djerba et autres villes, à cause des méthodes traditionnelles.