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Vivement le pragmatisme !
Publié dans Le Temps le 17 - 02 - 2016

Le régime parlementaire a montré aux Tunisiens les vertus de la démocratie représentative pluraliste, mais aussi, ses limites de blocage et d'instabilité de l'ensemble du système politique et social. Le problème réside essentiellement en l'absence d'une majorité politique homogène à l'ARP malgré cette grosse coalition qui mobilise près de 150 voix en moyenne à chaque vote de projet de loi. Dans les systèmes parlementaires traditionnels, les coalitions se font entre les mêmes familles idéologiques et politiques, y compris dans les choix économiques. Même dans les coalitions, plus larges type CDU-SPD en Allemagne, imposées par la recherche d'une stabilité d'un gouvernement d'union nationale, les objectifs sont tellement rapprochés de la droite libérale et sociale de Mme Angela Merkel et du socialisme démocratique tout aussi libéral de M. Steinmeir, qu'on ne distingue pratiquement aucune différence et querelle d'importance, quand il s'agit de mettre en œuvre des lois de finance ou d'orientations économiques.
En France le système fonctionne plutôt bien depuis le rectificatif du général De Gaulle, au régime parlementaire et sa 5ème République, qui a édifié un régime mixte un peu semblable au nôtre, avec un Président de la République élu au suffrage universel, et un chef du gouvernement désigné par la majorité parlementaire.
Mais, là encore, ce qui a fait la stabilité en France c'est ce régime bipolaire avec deux blocs majeurs, la droite libérale et le parti socialiste. L'émergence du Front national classé droite nationale, plus radicale ne pose aucun risque de grande instabilité, parce qu'au 2ème tour la décantation se fait naturellement en faveur de l'une des forces motrices du système social.
En Tunisie, nous sommes encore au stade de l'expérimentation, et les deux blocs sont handicapés par la question identitaire qui déplace le débat vers le champ religieux conservateur et le champ de la modernisation progressiste, plutôt que vers les débats sur les choix économiques.
Il y a, certainement, une bonne marge de progression d'Ennahdha vers un pôle économique libéral de type CDU, mais elle doit se libérer de la tutelle « religieuse » des imams et cheikhs reconvertis dans l'art du commandement politique et du gouvernement, sans avoir la culture et les techniques d'administration et de gestion des problèmes économiques et sociaux de l'Etat national moderne. Nous l'avons vu avec la Troïka, avec quelques tentatives de refonte du système économique trop quadrillé par la bureaucratie tentaculaire depuis l'ère Ben Salah, mais faute de programme clair et vu la pression constante de l'instabilité sociale et revendicative, tout a viré vers le « parallèle » au nom de la libération de l'activité économique, d'où cette anarchie aux frontières et dans le commerce parallèle qui a infecté toutes les villes et les villages de Tunisie.
Le pôle progressiste du « Front populaire » bloque lui aussi au niveau de ses choix et de son modèle de société et d'économie. Il ne propose pratiquement rien, à part, le « plus d'Etat » et la remise à niveau d'une bureaucratie encore plus prétorienne et plus coercitive. J'ai suivi avant-hier, un débat TV (le nième) avec des invités du F.P et c'est toujours la même rengaine : le coupable de toute cette dépression économique, c'est l'ancien régime, la corruption, l'inégalité fiscale ainsi de suite ...
Et pas un mot de ces cinq ans de débrayages quotidiens, de sit-in sous forme d'hémorragie cérébrale sociale incontrôlée, de grèves par centaines et par milliers dans tous les secteurs d'activité, d'indiscipline générale et d'appels à occuper la rue et pour arroser le tout, les coups mortels à la culture du travail, qui devient la mal-aimé d'une Nation qui rêve de l'assistance de l'Etat providence, et du recrutement impératif dans la fonction publique.
La seule force de gauche qui aurait pu mettre sur orbite le pôle de la modernisation progressiste modérée, c'est « El Massar » de M. Samir Taïeb.
Mais, sa démarche est plutôt timide et hésitante, et il n'a pas osé à un moment crucial, intégrer le pôle « bourguibien » progressiste et fédérer avec Nida Tounès, juste après les élections de décembre 2014, alors qu'ils faisaient partie ensemble du bloc du « Salut national », du temps du « Bardo ».
La crise de Nida Tounès n'a fait que précipiter l'ensemble du système politique vers l'instabilité chronique malgré les apparences à l'ARP d'une entente cordiale.
Aujourd'hui, le gouvernement ne peut que louvoyer, pour le soutien des uns et des autres, pour faire passer une loi !
Quant aux réformes d'envergure sur l'investissement, la redynamisation des affaires, nous sommes très loin du compte, et même le nouveau code d'investissement semble en retard d'une guerre, puisque moins audacieux que celui du Maroc ou de la Turquie, nos amis et frères, mais concurrents directs.
Remettre à plus tard... au lendemain et même à plus, les projets qui posent problèmes parce que la minorité actuelle bloque non pas par les moyens institutionnels, mais, par la pression de la « rue », c'est tout simplement, codifier l'immobilisme gouvernemental et faire du surplace.
Et c'est ce que nous faisons depuis cinq ans, non pas par manque de volonté des gouvernements, mais par l'accumulation des exigences et la pression revendicative illimitée. Et là, aucun gouvernement du globe n'y peut rien !
Notre meilleur modèle est devenu, de fait, la Grèce et non pas la Corée du Sud ou l'Inde. D'ailleurs, comparez la Grèce à l'Espagne, qui ont les mêmes potentialités naturelles et géographiques, et vous aurez la réponse.
L'Espagne reçoit, aujourd'hui, 65 millions de touristes par an et a une trésorerie aisée et prospère alors que la Grèce, en plus de son épidémie bureaucratique, en millions de fonctionnaires, payés par la générosité de l'Union européenne, reçoit, aujourd'hui, les cadeaux empoisonnés de l'émigration par centaines de milliers des damnés de la Terre qui fuient la Syrie et l'Irak, avec le coup de pouce de la Turquie !
M.Mansour Moalla, ancien ministre du Plan et des Finances, de Bourguiba, a donné quelques recettes et solutions pratiques et réalistes. On pourrait s'inspirer de sa longue expérience, surtout à des époques de dépression majeure de l'économie après 1969 et le crash financier qui s'en est suivi.
Philosopher autour des « modèles » avec base idéologique orientée politiquement vers un plus d'Etat et un excès de nouvelles bureaucraties, c'est tout simplement aller vers une plus grosse dépression du pays tout entier et une perte de temps plus que précieuse. Nous sommes arrivés au seuil critique ! La philosophie des ateliers « révolutionnaires » a fait son temps et le résultat est, malheureusement, là sans appel : Aucun paramètre de croissance de l'ère de la dictature et de Ben Ali n'a été dépassé à ce jour, depuis cinq ans !
Pire encore, nous nageons dans le rouge intégral, y compris, les idées qui veulent ramener la Tunisie aux années 50 de l'ère du collectivisme despotique mondial.
Il serait intéressant et même salutaire d'opérer une « pause » idéologique et politique pour s'occuper de la réalité et des moyens pratiques, pour refaire démarrer l'économie et le développement.
Les Tunisiens veulent vivre et progresser. Ils ont subi en cinq ans de consommation « révolutionnaire », une overdose sévère, avec tous ces produits « idéologiques » que le corps de la Nation rejette comme des mauvaises greffes !
Soyons pragmatiques et allons aux solutions pratiques, au cas par cas, le pays sera soulagé !
K.G


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