En signe de considération à leur dévouement au travail, le directeur de la prison civile de Kasserine, le commandant Mounir Jouini, et trois de ses collaborateurs, respectivement, le capitaine Abdallah Amaydia, le lieutenant Khaled Guermazi et le sergent Ridha Châabani, ont reçu, jeudi soir, au cours d'une cérémonie, au ministère de la Justice, des tableaux d'honneur que le ministre de la Justice, Amor Ben Mansour, leur a remis pour avoir déjoué et mis en échec une agression perpétrée, à la mi janvier dernier, par certains agitateurs contre la prison de Kasserine dans le but de faire évader des prisonniers qui y étaient détenus. Ces agitateurs avaient alors profité des événements qu'avaient connus cette ville et autres régions du pays. Le ministre a félicité les récipiendaires pour leur action, affirmant que le département de la justice compte, justement, sur les cadres et les agents des services pénitentiaires et de rééducation, pour assurer le succès du plan quinquennal de réforme des prisons tunisiennes, étalée sur la période 2016/2020 et qui vise à améliorer les conditions de détention dans les prisons à tous les plans, car, a-t-il dit, au-delà et à travers la prison, l'objectif principal est d'œuvrer à la réinsertion sociale des prisonniers. A cet égard, dans des déclarations à la presse, le directeur de l'inspection générale des prisons , le colonel major Adel Sendid a fait état de plusieurs projets de rénovation et d'amélioration programmés dans le cadre du plan de réforme quinquennal et intéressant aussi bien les bâtiments et l'infrastructure des prisons, que leur administration et la surveillance et l'encadrement des détenus. Il a évoqué le problème de la surcharge que rencontrent les prisons tunisiennes dont la capacité atteint 18 mille alors que le nombre des prisonniers a grimpé, notamment après la révolution, à plus de 25 mille. Il a signalé le projet de création d'espaces de libération dans les prisons, destinés à préparer les détenus sur le point d'être libérés à la vie en liberté et à la réinsertion dans la vie sociale, notamment les détenus condamnés à de longues peines. Modernisation de la législation Par la même occasion, le ministre de la justice a donné le coup d'envoi des travaux du comité de pilotage de la réforme des systèmes judiciaire et pénitentiaire durant la période 2016/2020, insistant sur l'esprit participatif ayant guidé la constitution de ce comité de pilotage puisqu'il comprend des représentants de toutes les parties concernées dont les ONG, la société civile, outre les partenaires internationaux. Le ministre a souligné que la réforme du système judiciaire constitue une priorité et vise à consacrer l'indépendance de la justice, à améliorer la qualité des prestations judiciaires et l'accès à ces prestations, passant en revue les réalisations et les projets en cours dans ce domaine, à l'instar de l'adoption de la loi relative à la Cour constitutionnelle, la reprise prochaine de la discussion du projet de loi relatif au Conseil supérieur de la magistrature, parallèlement à l'élaboration du projet de loi relatif aux stupéfiants, du projet de loi relatif à la traite des êtres humains. Au même moment, le ministère travaille, avec la diligence requise, à achever le projet de révision du code pénal et du code de procédures pénales dont certains articles avaient été amendés dernièrement, savoir les articles relatifs à la présence obligatoire de l'avocat du prévenu dans les interrogatoires de police et la réduction des délais de la garde à vue, en plus de la révision d'autres codes.