La culture. La culture coule dans les veines du Tunisien. La culture est l'oxygène du Tunisien. Trop beau pour être vrai. Euh, reste à dire que ce n'est plus un secret pour personne, le Tunisien aime regarder des films, le Tunisien adore les concerts musicaux. Mais seulement quand c'est gratuit. En bon débrouillard le Tunisien ne compte se départir pour rien au monde de cette manière typiquement tuniso-tunisienne pour pirater un film encore à l'affiche à l'étranger et le regarder blotti sous la couette, bien au chaud chez lui. Le Tunisien raffole de culture. La preuve, lors des attaques terroristes de novembre dernier, Monsieur tout le monde et Madame n'importe qui sont sortis crier haut et fort qu'ils n'avaient pas peur, et que la culture est une arme efficace pour combattre ces ‘'barbares''. Et puis encore le Tunisien ne badine pas avec la culture... Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il aime la culture mais il n'est pas prêt à y investir. On ne parle pas seulement de gros investissements avec un chiffre comportant une bonne dizaine de zéros, ce serait le rêve ! On parle du simple citoyen qui, avec une toute petite action peut aider à préserver une culture viable, comme aller au cinéma, regarder une pièce de théâtre... Hélas ce Tunisien passe la majeure partie de son temps à pleurnicher et rouspéter pour dire qu'il n'y a pas assez d'activités culturelles comme aux U.S.A et en France. Ce qui laisse perplexe, c'est toujours cette envie insatiable à imiter les Occidentaux même dans les futilités, jusqu'à porter les mêmes vêtements, à écouter la même musique, à manger le même plat qu'un occidental. Mais il n'est pas prêt à aller voir un film au cinéma comme le font les Occidentaux. Le cinéma a, par ailleurs, une fonction sociale qu'on ne pourrait ignorer : une salle de cinéma c'est aussi un lieu propice aux rencontres sociales. Quand on est en mal de trouver un endroit pour vivre sereinement son intimité, il n'y a pas mieux que la pénombre d'une salle de cinéma. Même les religieuses au voile qui leur tombe sur le visage ne font pas parfois l'exception. Schizophrénie quand tu nous tiens ... Il est important de dire que le secteur culturel tunisien a réalisé un exploit ces dernières années. Le budget alloué à la culture est de 228 millions de dinars cette année, soit 18% de plus que l'année précédente. Nous remarquons déjà qu'il n'y a pas un grand décalage entre la sortie de films dans nos salles de cinéma par rapport à la France et les Etats-Unis d'Amérique. Les manifestations musicales et culturelles de tout genre ne manquent pas. Le gouvernement l'a compris : le meilleur moyen, pour combattre les mentalités rétrogrades, est d'investir dans la culture et l'éducation un investissement fructifiant à produire des générations futures éduquées, cultivées et ouvertes sur le monde. Mais toujours est-il programmer la culture n'est pas combler un emploi du temps avec des absurdités qui abêtissent au lieu de rendre intelligent. On n'a pas meilleur exemple de la culture de l'inculture et de l'ineptie que ces émissions qui défilent dans nos chaînes de télévision. La question de « pourquoi en sommes-nous arrivés-là », c'est dire aussi pourquoi sommes-nous le pays qui crée le plus de terroristes ? C'est probablement à cause de toutes ces années où nous avons fait passer la culture en dixième lieu ? La culture censée, celle de la lecture, de l'écriture, de la poésie, de la peinture, etc. n'a jamais été ancrée dans notre culture chez-nous autres Tunisiens.