La situation économique dans l'ensemble du pays, et même par secteurs, semble être en panne et n'augure rien de positif. Tous les chiffres le montrent et tout le monde pointe du doigt les mains tremblantes du gouvernement et l'incapacité de l'Etat à trouver les solutions adéquates. Mais le chiffre frappant en ces jours est celui de 2,7 millions de journées de travail perdues par an en raison des arrêts pour maladie. La Tunisie enregistre, autant de gaspillage dans le secteur de la fonction publique, en raison des arrêts maladie (longue et courte durées), selon les dires, du ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, qui ne suscite que colère et indignation. Ces journées de travail perdues représentent environ 4,5% de la masse salariale, soit 2% du budget annuel de l'Etat. De ce fait, que peut faire un Etat qui s'illustre tristement par son inertie et par son manque d'imagination et de pouvoir d'action devant une situation pareille? La réhabilitation de la valeur travail est une entreprise des plus difficiles, elle est aussi une tâche collective qui invite toutes les composantes de la société à faire preuve de plus de patriotisme et d'attachement à la patrie si l'on a encore un sentiment d'appartenance a la patrie. La situation n'est plus du l'ordre du tolérable, elle est plutôt du domaine du devoir collectif surtout que nous nous vantons tous que le miracle n'est pas tunisien et que la Tunisie n'a de ressources que son capital humain et que le développement économique est tributaire de l'amélioration du rendement et donc de la productivité. Ce chiffre a donné le tournis à certains, pour d'autres, qui ont tiré la sonnette d'alarme, à plusieurs reprises, la situation dans laquelle nous nous trouvons était prévisible, sauf qu'elle est arrivée un peu plus tard que prévu. A trop vouloir plaire au lieu de construire on est tombé dans l'opacité la plus totale et on est vite arrivé à l'impasse. A cette occasion l'urgence est aujourd'hui, et sans conteste aucune, aux réformes profondes. Bien sûr, on évoquera les lois et les textes qui ne valent que par la qualité et la crédibilité de ceux qui les initient, mais malheureusement une loi sans textes d'application, c'est comme des fleurs fanées qui ne servent même pas pour la décoration, donc inutiles. Tant que la suspicion continuera à miner les relations et que la prise de décision n'est pas issue d'un consensus sociétal et politico-économique, les perspectives ne peuvent être que pessimistes.