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Netteté des lignes et éloquence de l'expression
Publié dans Le Temps le 12 - 05 - 2016

Samedi dernier, a eu lieu à la prestigieuse Galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd, le vernissage de l'exposition personnelle de l'artiste-peintre Mohamed Zouari. Exerçant dans les arts-plastiques depuis des décennies, à travers lesquelles il a organisé plus de vingt expositions personnelles et autant d'expositions collectives, l'artiste n'épargne aucun effort pour que son public soit satisfait des multitudes nouveautés apportées chaque fois à son travail artistique, qui ne semble pas avoir des limites ou appartenir à une école picturale bien déterminée, c'est que Mohamed Zouari a toujours varié les techniques en inventant à chaque fois de nouvelles formes artistiques qui incarnent la vie.
« La peinture, c'est la vie dans tous ses aspects, nous a confié l'artiste, c'est la vie qu'on mène et telle qu'elle s'écoule, avec ses heurs et malheurs, ses joies et ses peines. Ma peinture est le fruit de cette vie. »
Cette exposition, qui comporte environ quarante tableaux de formats divers et de techniques différentes, nous permettrait de dire que l'artiste ne lésine pas devant n'importe quel matériau ou support pour atteindre son produit final, allant de l'acrylique sur toile à l'acrylique sur panneau en passant par les techniques mixtes, la sculpture et la peinture, en y mettant toujours toute son âme et toute sa sensibilité. L'observateur s'aperçoit de prime abord que les travaux de cet artiste sortent des sentiers battus et nous font voir les choses qui nous entourent autrement. C'est qu'on ressent dans les travaux de cet artiste à la fois la force des lignes, la beauté des motifs, la tendresse des couleurs et l'exactitude de l'expression, ce qui donne une sorte d'équilibre général à toute l'œuvre. A vrai dire, les thèmes sont variés dans cette exposition, mais force est de constater une certaine prédominance de la femme, où cette dernière est représentée dans différents milieux naturels, comme « Danseuses aux jarres », « Au bain maure », « Colombes et colombines », « Deux femmes », « Femmes aux oiseaux », « Voilée dans la rue »... Quelques tableaux abordant le monde de la mer et des poissons rappellent le milieu naturel auquel l'artiste appartient, la ville de Kélibia, comme « Vers la pêche », « Pècheresses à l'espadon » », « Les ouvreurs d'oursins »... La calligraphie arabe aussi est présente dans plusieurs tableaux comme pour montrer à quel point l'artiste est attaché à son patrimoine arabo-musulman, tels que « Stèle calligraphique », « Composition coufique » ou cette suite de tableaux intitulés « Calligraphie ». Les œuvres sculpturo-picturales ne manquent pas d'émerveiller le public, ayant sûrement coûté des semaines entières à l'artiste qu'il passait à façonner ces sculptures à l'aide de la résine qu'il malaxe et étale sur la toile et qu'il fait miroiter avec des couches de peinture. On y trouve, à titre d'exemples, « « Mme MozaI », « Mme MozaII » et Mme MosaIII », ainsi que « La mère et l'enfant ». Le visiteur est émerveillé aussi dès son entrée dans la galerie par un tableau intitulé « Des pommes pour Cézanne » que l'artiste a peint en hommage au grand peintre français Paul Cézanne (1839-1906), considéré comme le père de la nature morte et qui, de son vivant, présentait des natures mortes, notamment des pommes qu'il enveloppait de couleur rouge vif en les mettant sur une nappe blanche. De même, les portraits sont présents et brillent de toute leur splendeur et les figures féminines qui y sont représentées sont dotées de bijoux traditionnels véridiques (colliers, boucles d'oreilles...), ce qui leur donne un aspect très proche de la réalité. Bref, marquées de l'empreinte personnelle de l'artiste, ces toiles ne ressemblent pas à ceux de ces confrères ; ses personnages, ses lieux, ses paysages semblent appartenir à un monde particulier, propre à l'artiste, créé dans l'absolu, puisqu'il se distingue de la réalité par les dessins, les couleurs, les ombres et les lumières. « Je n'imite personne et je n'appartiens à aucune école artistique, ce que je fais est tout à fait personnel », a-t-il dit.
Cependant, ce qui caractérise le travail de Mohamed Zouari, c'est le grand intérêt qu'il accorde au dessin, à la ligne, chose qu'il considère la base de toute œuvre d'art. En effet, « C'est la ligne qui génère la forme, a déclaré l'artiste, trois ou quatre lignes sont assez suffisantes pour mettre en relief toutes les rondeurs d'une femme, par exemple. La ligne pour moi, c'est l'élément essentiel ! Tout le reste n'est qu'une composition abstraite de couleurs. » Pour l'artiste, il s'agit donc de partir du simple pour aboutir au complexe. Il suffit de les remettre ensemble pour avoir une œuvre artistique. Pour lui, la couleur ne doit pas prendre le dessus, mais elle complète le dessin. Dans la plupart de ses travaux, M. Zouari a fait preuve d'une double originalité, à savoir l'économie et l'éloquence de la ligne, sinon comment expliquer que dans l'un de ses portraits une seule ligne a suffi pour dessiner la cuisse, la jambe et le pied d'une femme nue !Ce grand attachement de l'artiste à la ligne prend ses sources dans son enfance, époque où il profitait de l'absence de l'instituteur pour griffonner sur le tableau noir un tas de dessin d'animaux, de personnages ou d'objets, encouragés par les autres écoliers émerveillés, mais surpris en flagrant délit, ces dessins lui valaient un châtiment corporel atroce qui consistait en des coups de bâtons sur les doigts de la main de la part d'un maitre impitoyable et hostile aux arts. C'est là une anecdote riche d'enseignements racontée par l'artiste lui-même dans la brochure qui accompagne cette exposition intitulée : « Le génie de la grâce et l'ange gardien ». Ces dessins que l'artiste avait faits en cachette lui ont appris à travers les années d'être fidèle à la ligne qu'il n'a cessé de travailler et de fignoler, aidé en cela par son « ange gardien » jusqu'au jour où il parvient à économiser ses lignes tout en les rendant plus éloquentes, plus expressives.


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