Un point de presse a été organisé, hier au siège du ministère de la Justice, et consacré à la présentation de l'avancement dans la concrétisation des décisions et mesures prises par le Conseil ministériel du 19 janvier 2016 au profit de la réforme des prisons tunisiennes. Ces prisons qui font face à plusieurs problèmes dont notamment la surcharge qui atteint 150% et même 200 et 300% dans certaines unités comme la prison de Kairouan, outre les incendies et les actes de sabotage qui ont visé les prisons tunisiennes lors de la révolution et qui ont réduit énormément leur capacité d'accueil. Il existe 27 prisons, et 5 centres de rééducation alors que le nombre des prisonniers atteint environ 23 mille répartis entre détenus déjà condamnés par les tribunaux et autres qui attendent de l'être, et dont le nombre dépasse celui des condamnés. D'après l'exposé fait par le chargé de mission au cabinet du ministre de la Justice, Kameleddine Ben Hassine, les projets de réforme des prisons tunisiennes sont nombreux et variés mais beaucoup sont encore au stade de l'étude, de la préparation et attendent, donc, la réalisation, à l'instar du transfert du volet relatif à la santé dans les prisons au ministère de la Santé au lieu du ministère de la Justice Ceci aura pour avantage de contribuer à améliorer les prestations sanitaires fournies aux prisonniers et garantira l'indépendance du médecin traitant dans l'exercice de son travail avec professionnalisme et selon la déontologie médicale en dehors de toute influence étrangère. En attendant la révision de la loi relative aux stupéfiants Au nombre des projets de réforme qui attendent la concrétisation, on citera, également, l'utilisation du bracelet électronique en tant que procédé de contrôle judiciaire efficace des suspects, à distance, hors des prisons et des espaces de détention et de garde à vue, à même d'aider à l'atténuation de la surcharge des prisons, parallèlement à la révision de la loi relative aux stupéfiants en mettant l'accent sur la prévention et la cure, au lieu de l'emprisonnement. Un accord a été conclu pour la réouverture du centre Amel de traitement des toxicomanes à Jebel Oust, mais son ouverture attend encore l'achèvement des procédures nécessaires sans oublier que l'opération dépend également de l'adoption de la nouvelle loi sur les stupéfiants. A quand l'application des peines alternatives Au même moment, et selon l'exposé, le recours à la procédure des peines alternatives attend encore beaucoup de réglementations pour prendre la place qu'elle mérite et aide à l'atténuation de la surcharge dans les prisons qui est, de l'avis de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, la principale cause des problèmes des prisons tunisiennes. Cependant, il existe certains projets qui ont été réalisés ou dont l'achèvement est prévu pour bientôt, notamment certains projets tendant à l'amélioration de l'infrastructure des prisons en vue d'accroître leur capacité d'accueil, à travers la construction de nouveaux pavillons ou de nouvelles chambres, comme le projet d'extension de la prison de Mornag, qui a été achevé en février 2016 et qui a permis d'accroître la capacité d'accueil par 500 nouveaux lits. Il a été annoncé, à cette occasion, l'inauguration d'une polyclinique pilote à la prison de Borj Erroumi, le 30 mai 2016, parallèlement à l'inauguration prochaine de l'expérience dite « espace ouvert » au centre de rééducation des enfants délinquants d'El Mourouj , et qui est une sorte d'internat scolaire intégré, permettant aux enfants remplissant les conditions requises de poursuivre leur scolarité ou leur formation dans les établissements officiels concernés, le jour, avant de retourner, après la fin des cours, à l'espace ouvert.