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L'Etat sous tutelle des groupes de pression !
Publié dans Le Temps le 12 - 06 - 2016

L'UGTT et l'UTICA pour une fois la main dans la main pour un « oui-mais » à l'initiative du Président de la République sur le gouvernement de l'Union Nationale. « Oui » pour cautionner la démarche, le diagnostic sur la situation générale du pays étant largement partagé. « Mais » ou même « Non » à la participation directe au nouveau gouvernement.
Par conséquent rêver d'un « Remake » du premier gouvernement Bourguiba, il y a bientôt soixante et un ans n'est plus envisageable, les temps ont bien changé et « l'Unité nationale » autour du futur Parti « Etat » ne peut plus être opérationnelle dans un système politique irréversiblement pluraliste.
C'est peut-être tant mieux, dans la mesure où chacun aura à faire et agir selon sa vocation, d'essence, comme le prescrit le politiste américain de renom Samuel Huntington et qui développe dans ses thèses la nécessité en Démocratie de voir les institutions « diversifiées » et « spécialisées ». Encore qu'en Tunisie depuis Ibn Khaldoun, nous constituons l'exception qui confirme la Règle, et nos syndicats aussi bien ouvriers que patronaux sont plongés dans la « politique » jusqu'au Cou !
L'UGTT a toujours réclamé sa « part d'Etat » et se dit très concernée par tout ce qui touche aux conditions sociales et économiques des travailleurs donc, tout, y compris les plans de développement et les politiques financières et y compris aussi ceux qui veilleront à leur mise en œuvre donc... les Ministres !
L'UTICA de part la nature des Affaires, du capitalisme libéral et de l'investissement se voit dans l'obligation d'accompagner le pouvoir même du temps du « collectivisme » « Ben Salhiste » dans les années soixante.
Tout investissement surtout d'envergure, porte les germes de la politisation depuis la création jusqu'au lancement. C'est pour cela d'ailleurs que les Chefs d'Etat eux-mêmes de par le monde se déplacent chez les pays « clients » potentiels pour faire le marketing des produits nationaux.
Le domaine de l'aéronautique est l'exemple type de ce genre de « politisation des affaires » et les deux géants Boeing et Airbus sont souvent promus par les Obama côté américain et par les Hollande, Merkel et Cameron côté européen.
Il faut tout de même relever que cette « politisation » syndico-patronale quelque part naturelle et admissible, arrive à déborder vers une véritable mise au pas des décisions des politiques et des gouvernements, poussée par l'ambition des uns et l'hégémonisme latent (Ettaghaoul) des autres quand l'Etat est faible et les gouvernements hésitants et indécis.
C'est le cas prototype du modèle tunisien en ce moment !
L'Etat est sous la tutelle des syndicats et des groupes de pression. Nous récoltons les fruits « amers » de l'inconsistance des partis et de la classe politique depuis la Révolution, parce qu'on a érigé une nouvelle culture de l'opportunisme politique du « Pourquoi pas moi » !
L'économie n'a pas fait mieux et dans la foulée, les syndicats dictent « leurs » lois et les codes de conduite aux Ministres débordés de toutes parts.
Plus que jamais nous avons comme les sportifs de haut-niveau, besoin d'une « hygiène » du Pouvoir, de la coexistence entre les partenaires économiques et sociaux et surtout de la spécialisation des institutions aussi bien de l'Etat que des groupes de pression économiques et sociaux. Nous avons besoin de faire en sorte que les syndicats (ouvriers et patronaux) proposent et que le gouvernement gouverne... mais gouverne pour de bon, sans être l'otage de qui que ce soit au vu des rapports de force et de la mobilisation excessive des bases.
Le fait de « bloquer » constamment l'action du gouvernement par des milliers de grèves et de Sit-in, d'un côté, et de lever le pied sur l'investissement, surtout dans les régions avec une démobilisation inquiétante du monde des affaires, de l'autre, ne peut que mener au suicide collectif et à la banqueroute.
Dire « qu'on soutient » l'initiative présidentielle en restant ferme sur les positions et les « acquis » sur le terrain de la mobilité sociale c'est une manière de dire : « Nous voulons le beurre et l'argent du beurre, et conserver nos « privilèges » en terme d'influence sur la décision politique et c'est au futur gouvernement de se dérouiller » ! Quoi de plus confortable et pourquoi participer au gouvernement !
Cette attitude est justement celle là même qui a conduit l'économie « révolutionnaire » au Waterloo actuel. Pire encore aucun gouvernement au monde fusse-t-il celui de la Chine populaire ascendante et triomphante sur l'économie planétaire, n'y pourra rien et la Tunisie ne pourra jamais redécoller avec cet « embouteillage » des exigences et du stress social et un monde des affaires sinistré, décapité.
Les temps sont sérieux, et à chacun d'assumer ses responsabilités, car nous sommes à un tournant décisif qui exige la rationalisation de la mobilisation sociale et syndicale, ainsi que la réanimation de l'économie et de l'investissement.
Croire aux idéologies des années 50-60, et au « plus d'Etat » pour résoudre nos problèmes de l'emploi des jeunes, surtout les « diplômés-non qualifiés », et le développement des régions, c'est croire aux mirages dans le désert ! Aucun Etat au monde ne peut donner le statut de « fonctionnaire » à tous ses citoyens, et s'il le fait sous la contrainte idéologique nous irons vers « Cuba » ou les pays de l'Est avant la chute du mur de Berlin donc à la faillite. Nous avons aujourd'hui plus de 800,000 fonctionnaires entre secteur public et entreprises nationales publiques pour une population active estimée à 5 millions d'habitants au maximum, et c'est pour cela que la masse salariale est passée depuis la Révolution de 6 milliards de dinars à 13 milliards de dinars. En termes de coefficients, nous bouffons plus de 40% du budget de l'Etat en charges salariales.
Dans le privé, ça équivaut à une entreprise dont la masse salariale serait de 40% de son chiffre d'Affaires..., et là, bonjour les dégâts, le dépôt de bilan est en bout de course.
Nous disons cela avec beaucoup d'amertume car pour beaucoup d'observateurs et pas les plus pessimistes, la faiblesse de l'Etat et de ce fameux « Etat de droit » a atteint les limites de l'intolérable.
Nous le voyons même en football où les arbitres sont hebdomadairement molestés par les joueurs et le banc des responsables. Résultat tout le monde s'estime au-dessus des lois et de l'Etat y compris ceux et celles qui veillent à notre « vérité et dignité ». La République est pâle, et M. Zouhair Makhlouf ne risque pas de nous contredire !
Quelle tristesse ! Vite un remontant !
K.G


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