Tunisie : Kaïs Saïed reçoit les dirigeants de l'Union des avocats arabes    Kaïs Saïed en visite surprise au futur siège du Conseil supérieur de l'éducation et de l'enseignement    Le dollar progresse face aux monnaies principales    239 millions de dinars pour redonner vie aux écoles tunisiennes    Etats-UnisChine : 90 jours de répit supplémentaires sur les droits de douane    Service militaire en Tunisie : report, exemption ou enrôlement, comment régulariser sa situation ?    Tunisie : un million de citoyens vivent dans 1 400 quartiers informels, selon le député Sabeur Jelassi    Hommage posthume à l'artiste Yasser JradI à Gabès et à Tunis    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Hamda Kouka : le recrutement de 7000 docteurs réglerait la crise à la racine !    Le SNJT condamne l'assassinat de l'équipe de la chaîne Al Jazeera à Gaza    La BNA aux côtés de la diaspora pour faire du Sud un moteur de développement    QNB Tunisia s'engage pour la protection des océans à travers la campagne internationale du Groupe QNB "Le Pacte Bleu"    Avec Kaïs Saïed, les partisans ne gagnent jamais    Hausse inquiétante des décès sur les routes tunisiennes : 458 morts en 7 mois    Chikungunya en Tunisie : aucune infection confirmée    Bizerte : un grave accident entre un camion et un engin de construction    Le Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé dévoilé par OPPO    Tunisie : jusqu'à 5 ans de prison pour toute agression contre un animal, une nouvelle loi en préparation    Nabeul : le village artisanal renaît après 12 ans d'attente    Fadhel Jaziri tire sa révérence.. retour sur sa dernière création "Au violon" présentée au festival Hammamet 2025    Eaux minérales en plastique : le scandale que personne ne veut voir    Viande ovine : les prix s'envolent, les bouchers tirent la sonnette d'alarme    Tabboubi à Saïed : celui qui a des preuves de corruption n'a qu'à saisir la justice    Fethi Sahlaoui met en avant le potentiel de l'industrie automobile tunisienne    Qui était Fadhel Jaziri ?    Buteur face à l'ASM : Sadok Mahmoud, la promesse    L'ASG grignote un point face à l'EST : Un point qui vaut de l'or    Météo en Tunisie : mer calme et temps clair    Impôts : attention Tunisiens, voici les dates à ne pas rater en août 2025    Décès de Fadhel Jaziri    Incendie au « Siège d'Arthur » : le volcan éteint d'Edimbourg en proie aux flammes    Egypte : Un séisme de magnitude 6,2 enregistré au nord de Marsa Matrouh    Ligue 1 – 1ère journée : La JSO et l'ESZ, c'est du solide !    Festival des vignes de Grombalia : entre tradition, musique et défis climatiques    Tunisie : Décès du grand artiste Fadhel Jaziri    Un livre d'Abdellaziz Ben-Jebria : «Tunisie d'Amours, que reste-t-il de tes beaux jours»    Gaza : quatre journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne    Séisme de magnitude 6,1 en Turquie : plusieurs bâtiments effondrés à Sindirgi    Lotfi Abdelli attendu au Festival international de Carthage en 2026    Elyes Ghariani : Alaska, l'arène secrète de Trump et Poutine    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Le ministre de la Jeunesse et des Sports reçoit Ahmed Jaouadi    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mehdi Jomâa.com
Gouvernement new-look
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 05 - 2014

Une manche de gagnée pour le gouvernement de Mehdi Jomâa. Mais sitôt l'effet d'annonce consommé, les Tunisiens sont plutôt enclins à juger sur le concret
Communiquer, c'est pouvoir. Et le pouvoir dépend, dans une large mesure, de la communication. Le chef du gouvernement, M. Mehdi Jomâa, le sait bien. Et il semble s'y investir à fond. Le nouveau gouvernement joue adroitement sur le registre de la communication. Quitte à s'emmêler les pinceaux par moments. Mais bon, comme le dit si bien le fameux slogan de la pub, cent pour cent de ceux qui ont gagné ont tenté leur chance.
Deux faits récents traduisent on ne peut mieux cette ambivalence communicationelle du gouvernement Jomâa. Avant d'être reçu au palais de l'Elysée, Mehdi Jomâa a dû faire le pied de grue dix minutes durant en raison du léger retard du président français. N'empêche, sur le perron du palais, Mehdi Jomâa était souriant, plein d'entrain. En tendant la main à François Hollande, il regardait judicieusement du côté des paparazzi, journalistes et reporters-photographes. Sur la photo, le président français était plutôt contrit et mal à l'aise. Cette fois, l'idéal est tunisien et la caricature française. La blogosphère tunisienne a réagi au quart de tour.
Autres faits, autre posture. Toujours lors de sa visite en France, Mehdi Jomâa et son équipe ont soigneusement évité de parler des six hélicoptères de transport de troupes, Caracal, que la France a réussi à nous refiler pour la faramineuse somme de 300 millions d'euros, soit quelque 700 millions de dinars. En revanche, on a bien vu le chef du gouvernement dégustant une fricassée à Belleville. Là aussi, le silence n'est guère fortuit ou hasardeux. Il s'agit bien d'un mutisme délibéré dû à une certaine gêne.
Et à peine rentré au bercail, Mehdi Jomâa a tenu une conférence de presse où il a fustigé ceux qui disent qu'il mendie l'aide extérieure à tour de bras.
Visiblement très attentif aux propos de certains commentateurs, le chef du gouvernement ne veut pas qu'on colle à son cabinet ou à son exercice l'étiquette de gouvernement mendiant ou d'Etat mendiant. Et il réagit à son tour au quart de tour. Mal avisé sans nul doute.
Ici et là, le dispositif de la communication est opérationnel, au centre de l'action gouvernementale. L'opinion est ciblée, tant par l'action volontariste que par l'omission intentionnelle.
Il faut dire que les néo-détracteurs du gouvernement lui facilitent la tâche. Les partisans de la Troïka gouvernementale sortante ont changé le fusil d'épaule. Au début, ils soutenaient Jomâa et son cabinet. Sitôt s'est-il mis à exécuter l'esprit et la lettre de la feuille de route en vertu de laquelle il est investi, ils n'hésitent plus depuis à le clouer au pilori. Soit il perpétue d'une manière ou d'une autre la politique de la Troïka, soit il est carrément privé des moyens de sa politique. Certains de ses ministres sont particulièrement pris à partie, en particulier Amel Karboul et Ridha Sfar. Ils sont tout bonnement diabolisés. Et les députés constituants de la Troïka sortante demandent carrément leur tête via une motion de censure visant leur destitution.
Au-delà des griefs de fond, le bras de fer profite étrangement aux ministres pris à partie. Amel Karboul, ministre du Tourisme, est devenue une véritable icône. Les attaques en règle dont elle fait l'objet sont non seulement contreproductives, mais la servent aussi côté image. C'est désormais l'icône de la jeune femme tunisienne émancipée, libre, soucieuse de l'intérêt supérieur du pays et faisant face aux assauts des fanatiques et fondamentalistes de tout poil. Ridha Sfar, ministre délégué à la Sécurité, est logé à la même enseigne. Ses réponses élégantes à ses détracteurs l'ont plutôt grandi aux yeux de l'opinion. Parce qu'on sait pertinemment qu'il est visé en raison de sa ferme détermination à reprendre en main les centaines de mosquées confisquées par les salafistes.
Tout ce manège obéit à des logiques contradictoires. Côté gouvernement, cela dépasse la réactivité épidermique. Tout un dispositif communicationnel est en place. Il complète l'image de marque nouvelle que le gouvernement s'est appliqué à mettre en branle dès son investiture. Ainsi voit-on désormais des ministres mettant la main à l'ouvrage, se réunissant en tenue débraillée les dimanche et jours fériés et à l'écoute des pulsions profondes du citoyen lambda.
Soit. Une manche de gagnée pour le gouvernement de Mehdi Jomâa. Mais sitôt l'effet d'annonce consommé, les Tunisiens sont plutôt enclins à juger sur le concret.
A ce niveau, Mehdi Jomâa a du pain sur la planche. Il devra bien prendre son bâton de pèlerin et écouter les inquiétudes sourdes de la Tunisie profonde. Ce qui est une autre affaire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.