Le concert du Reggae man ivoirien Tiken Jay Fakoly, donné avant-hier au festival international de Carthage, a conquis un public assez nombreux qui a vite fait de trouver son compte en danse, transe et chant en chœur. Une belle communion et une véritable fête dans l'enceinte du théâtre romain. Tiken Jah Fakoly, qui retrouvait ce soir-là le public tunisien, distillait à travers ses chansons, essentiellement en langue française, des messages d'amour et d'amitié, appelant les cinquante-quatre pays d'Afrique à l'unité et au réveil. Cela n'avait pas laissé indifférent un public de tous les âges, qui y répondait favorablement par les sifflements (de satisfaction, chez nous) et les cris stridents et à la limite de l'hystérie. Il est vrai que les rythmes Reggae, voire la chanson Reggae que chante et défend Tiken Jah Fakoly ne peuvent qu'emporter tout spectateur friand de cette musique des années soixante-dix et quatre-vingts du siècle dernier. Celle-là même qui a éternisé le chantre de cette musique jamaïcaine d'origine africaine : l'irremplaçable icône Bob Marley. L'artiste Tiken Jah Fakoly a salué, tout d'abord, le peuple tunisien qui a fait sa révolution qui a été une fierté pour tous les Africains. Pour Tiken Jah Fakoly, son spectacle, placé sous le signe de cette musique planétaire, contenait des chansons de Bob Marley comme « Get up, stand up » et était constitué de plusieurs titres issus de son album « Racines », sorti en 2015. Un album exceptionnel, en quelque sorte, où Tiken Jah Fakoly dit tout, ou presque, sur la situation de léthargie qui frappe l'Afrique et y fait savoir que l'unité des pays occidentaux a fait leur force. Un message direct où l'artiste ne fait pas de concessions pour ceux qui ont été à l'origine du déclin du continent africain dont les richesses ont été surexploitées durant des décennies de colonisation. D'autres chansons comme « African » et « Zimbabwe », suivent la même lignée du nécessaire réveil de l'Afrique. Une soirée sous le signe de l'African Reggae, pour une prise de conscience des Africains pour eux-mêmes. Tiken Jah Fakoly y a repris également « Brigadier Sabari » d'Alpha Blondy. Un rêve Une chanson qui a chauffé encore plus l'atmosphère sur les gradins et sur les chaises. Un spectacle d'une heure et demie, placé sous le signe de la gaieté, de l'amitié et de l'unité africaine. Le public n'a pas dégénéré, étant donné qu'il était mélomane et connaissait par cœur quelques chansons. A l'issue de son spectacle, Tiken Jah Fakoly a répondu aux questions de la presse. A celle du « Temps » si les Africains devaient toujours rêver, il nous a répondu que le rêve est toujours permis. Il a rappelé que Martin Luther King avait eu un rêve. Les chansons DE Tiken Jah Fakoly poussent à l'éveil des consciences et cela est encore un rêve réalisable. « Il est venu le temps, a-t-il ajouté, de rêver et d'arrêter de nous battre pour un avenir meilleur et différent pour nos enfants. »