L'émission hebdomadaire « Layali Tounès », (Les nuits de Tunis), produite et présentée chaque jeudi de 22 heures à minuit, par Habib Jegham, sur la chaîne nationale de Radio Tunis, a invité récemment notre confrère de la presse sportive Tahar Sassi. Ce dernier nous a agréablement surpris par ses coups de gueule à l'encontre des responsables sportifs qui ont nui au sport tunisien et son verbe sincère qui dit haut ce que d'autres, semble-t-il moins audacieux pensent et cachent tout bas. L'invité Tahar Sassi ne s'était pas cantonné à ne parler que de sport, d'autant qu'il a plusieurs cordes à son arc. Nous avons pris le train en marche pour écouter une voix masculine qui évoquait le Tunis artistique d'antan dans ce qu'il grouillait d'artistes et d'ambiances irremplaçables. Et il fallait que Habib Jegham cite en cours de route le nom de son invité, pour que nous puissions découvrir une autre facette de Tahar Sassi. Il a parlé en effet de ses souvenirs avec Ali Riahi qu'il attendait de passer sur la rue de Rome pour le voir dans toute son élégance, drapé dans son costume violet. Un enregistrement en live de la chanson « Tikwit » d'Ali Riahi, ponctuait cette évocation. Tahar Sassi n'a pas également caché son admiration pour le chanteur Mohamed Ahmed. D'un autre côté, Tahar Sassi se souvient qu'il avait eu la chance d'assister, encore enfant, à une fête de circoncision où participait la grande chanteuse Saliha. Il a lancé, d'autre part, un appel pour faire revivre les ambiances de l'époque de « Jemaet Taht Essour », le cénacle artistique et culturel qui rassemblait un grand nombre d'artistes créateurs dans toutes les expressions artistiques et qui est arrivé à les innover. Une époque très féconde dans la vie artistique tunisienne particulièrement durant les années trente et quarante du siècle dernier. Il a proposé, en effet, de créer un circuit culturel et touristique pour faire découvrir ce qu'étaient les quartiers de Bab Souika et Halfaouine et ce qu'ils représentaient dans la vie quotidienne des habitants de Tunis. Sur un autre plan, et pour revenir au sport, l'état des lieux du secteur des sports en Tunisie a été passé au peigne fin par Tahar Sassi qui n'avait pas froid aux yeux pour dénoncer en direct les dépassements et les coups bas. « Les responsables sportifs devraient se tourner vers les régions abandonnées à leur propre sort où les enfants et les jeunes en général ne trouvent pas de salles, ni de terrains pour pratiquer une discipline sportive », a encore suggéré l'invité. Dénonciations Pour sa part, l'animateur Habib Jegham a dénoncé les stations périphériques et les chaînes de télévision privées qui diffusent un produit de basse facture y compris au niveau des genres musicaux soucieux surtout de plumer le citoyen en l'invitant à envoyer des SMS pour gagner, par un heureux hasard une voiture, par exemple. Un moyen alléchant pour un gain facile et un attrape- nigauds. Les récents concerts ayant eu lieu au théâtre romain de Carthage et dont les organisateurs invitaient des chanteurs arabes qu'on réinvite plutôt à plusieurs reprises durant l'année, ont suscité la colère d'Habib Jegham qui s'étonne que ce genre d'interprètes arrive à plaire aux jeunes d'aujourd'hui ! Car ces derniers ont une production quelconque ajoutée à une voix monotone à faire dormir debout. Autant de sujets d'actualité que l'émission « Layali Tounès » sur la chaîne nationale de Radio Tunis, a passé au crible fin.