La Haute commission mixte tuniso-algérienne se tiendra à Tunis cette année    Deux ans de prison pour Sonia Dahmani    Sarra Zaafrani Zenzri plaide à Séville pour un partenariat élargi avec la BERD    Mohamed Ali Ben Tmessek nommé directeur général de la Banque nationale des gènes    La Cour Pénale Internationale cible d'une cyberattaque    Le corps de la petite Mariem retrouvé    Mehrez Ghannouchi avec 0,24% au compteur : tempête de sarcasme sur les réseaux    L'horaire administratif d'été entre en vigueur à partir de demain    Un nouveau Brand Shop Samsung s'installe aux Jardins de Carthage pour rapprocher la technologie du quotidien    Coupe Arabe RoboFest 2025: les jeunes du Club Junior Robotique de Tunis sacrés champions    Explosion d'un pétrolier au large des côtes libyennes    Elyes Ghariani: L'OTAN à La Haye face aux nouveaux défis de la sécurité collective    Ons Jabeur abandonne au premier tour de Wimbledon à cause d'une blessure    Une proposition de loi à l'ARP pour restructurer les dettes agricoles en souffrance    Nouveau report du procès d'Ayachi Zammel et Siwar Bargaoui    Wimbledon : Ons Jabeur contrainte à l'abandon après un malaise sur le court    Ariana-Oued el Khayat : perturbation de l'alimentation en eau potable dans les zones hautes    Salaires des enseignants en Tunisie : une moyenne de seulement 778 dinars    Festival Hammamet 2025 : musique, théâtre et danse au menu de la 59e édition avec des billets en ligne exclusivement    L'écrivain tunisien établi en Espagne Mohamed Abdelkefi est décédé    Vers une loi pour consacrer le droit au tourisme social en Tunisie ?    Le mondial de l'EST en photos : Des souvenirs, des instants et des leçons...    Météo en Tunisie : mer peu agitée dans le nord    Moins de 3% de participation à Bizerte-Nord : Mahmoud Essaïed et Adnen Allouche au second tour des législatives    Une première bourse destinée aux étudiants arabes
de l'université Tsinghua en Chine    Les fondamentaux de la croissance restent solides pour l'Indonésie    « Get'IT » célèbre 20 ans d'actions Un engagement pour l'export du numérique tunisien    Hôpital régional de Kasserine : le personnel soignant agressé, le ministère réagit    Bac 2025 : début de la session de contrôle    « Rafikni » : une nouvelle application pour suivre les entreprises communautaires    Basket : Makrem Ben Romdhane annonce sa retraite internationale    Donald Trump : nous nous entendons bien avec la Chine !    Wimbledon 2025 : Ons Jabeur reste 59e mondiale avant son entrée en lice face à Tomova    Le fils de Trump évoque une éventuelle candidature présidentielle après le mandat de son père    L'Iran met en doute le respect du cessez-le-feu par Israël et saisit l'ONU    Le Festival International de Hammamet dévoile son programme 2025    Le Festival International de Hammamet 2025 rend hommage à Kafon    Rafale de flagornerie    Décès de Kaoutar Boudarraja, figure des médias maghrébins    Le « Grand Remplacement » dans l'administration ?    Wimbledon 2025 : Ons Jabeur face à Viktoriya Tomova au premier tour    L'Avenue de Tunis sans voitures ce Weekend en marge du Festival Au Pays des Enfants    Nabil Ammar, Ambassadeur de Tunisie à New York : Un monde sans l'ONU, ou sans une meilleure alternative, serait une jungle (Vidéo)    Les généraux de brigade Saleh Ben Abd'Essalem et Al'Amjed Al'Hamemi promus par le président Kaïs Saïed, généraux de division (Vidéo)    Réduction de peine pour Wadie Jary dans l'affaire du contrat d'Essghaier Zouita    Officiel : Neymar prolonge son aventure à Santos jusqu'en décembre 2025    Coupe du Monde des Clubs 2025 : l'Espérance de Tunis quitte la compétition la tête haute malgré l'élimination    Diplomatie tunisienne : 36 % des postes occupés par des femmes    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Faillite des partis, place aux thinks tanks
Publié dans Le Temps le 06 - 11 - 2016

«Le pouvoir se gagne par les idées». De plus en plus d'hommes politiques tunisiens font siennes cette citation de l'écrivain et théoricien politique italien Antonio Gramsci, tant il est vrai que les think tanks, laboratoires d'idées et autres centres de réflexion stratégique connaissent une multiplication étonnante ces derniers mois. Dernier converti en date à cette formule en vogue: l'ancien secrétaire général du mouvement islamiste Ennahdha.
L'ex-chef du gouvernement (décembre 2011-février 2013), qui a rompu le cordon ombilical avec la formation islamiste en décembre 2014. Il a annoncé jeudi dernier sur les ondes de la radio privée Diwan FM le lancement d'un think tank baptisé «Rawafed» (Confluents) pour mieux comprendre les préoccupations des citoyens et engager une réflexion stratégique sur un agenda de transformation politique, économique et sociale.
Hamadi Jebali, c'est de lui qu'il s'agit a laissé entendre que ce centre de réflexion sera un outil au service de ses ambitions politiques. «Je ne quitte pas la politique. Et le jour où je vais revenir à l'action politique, je présenterai ma démission de Rawafed», a-t-il souligné, indiquant au passage qu'il pourrait présenter sa candidature à la prochaine présidentielle.
Hamadi Jebali n'est pas le premier ancien chef du gouvernement à annoncer le lancement d'un think tank. Mehdi Jomâa, qui a accédé à la Primature en janvier 2014 suite à l'éviction du mouvement Ennahdha du pouvoir, a officiellement lancé fin août dernier un think tank baptisé «Tunisie Alternatives». Ce laboratoires d'idées, dont la devise est «Penser et Agir», s'est fixé pour objectif de contribuer à l'émergence d' «une Tunisie démocratique et porteuse d'espoir, une Tunisie créative, prospère et inclusive, attachée à sa culture et ouverte sur le monde».
« Tunisie Alternatives », dont la mission est d'élaborer et proposer des stratégies et politiques publiques innovantes et efficaces, a annoncé tout récemment qu'il allait publier un rapport de 70 pages sur la productivité élaboré par Hédi Larbi et Anis Marrakchi, respectivement vice-président et membre du think tank ainsi qu'un mémorandum sur la lutte antiterroriste et la déconstruction de la propagande de la nébuleuse terroriste l'Etat islamique (EI).
Des rapports sont aussi en cours sur les thèmes sécurité & défense, innovation & compétitivité, développement régional & local, culture & développement humain, cohésion sociale, gouvernance, institutions politiques & Politiques économiques.
D'après les observateurs, « Tunisie Alternatives » servira à Mehdi Jomâa de tremplin pour briguer la magistrature suprême en 2019.
Les partis, un cadre honni et désuet
En février 2016, c'était autour de l'ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, d'annoncer le lancement d'un think tank appelé «Le Forum du Futur » en tandem avec le président de l'Association tunisienne des économistes Mohamed Haddar afin d'enrichir le débat sur les politiques et les approches qui doivent être adoptées pour réaliser une croissance appréciable, inclusive et équitable.
Selon les estimations des spécialistes, une trentaine de think tanks spécialisés dans différents domaines ont été lancés depuis la révolution. Quatre think tanks tunisiens ont été d'ailleurs sélectionnés parmi les plus importants dans la région Moyen-Orient & Afrique du Nord (MENA) par Global Go-TO Think Tanks Index 2015, une étude publiée par l'Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis. Il s'agit de l'Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES), de l'Observatoire Tunisien de la Transition Démocratique (OTTD), du Centre d'Etudes Méditerranéen Internationale (CEMI) et du Cercle Kheireddine.
Par définition, un think tank est une association ou institution de droit privé indépendante et à but non lucratif qui regroupe intellectuels, experts, professionnels, chargés de réfléchir et de proposer des idées dans des domaines aussi divers que l'économie, la politique, l'environnement ou la sécurité. Or, la plupart de ces organismes de plus en plus visibles sur la scène politico-médiatique tunisienne, sont affiliés ou proches des partis politiques. De là à dire que nos hommes politiques sont en train de délaisser les partis, devenus un cadre désuet et honni par l'opinion publique, pour tenter de faire leur come-back ou rebondir après une déconvenue électorale il n'y a qu'un pas que certains analystes n'hésitent pas à franchir.
Selon ces analystes, l'essor des think tanks témoigne de l'incapacité des partis politiques et des gouvernements successifs, pris au piège du court-terme, à mener une réflexion profonde sur les grands thèmes politiques, économiques, sociaux et culturels. Les différents sondages et baromètres politiques ne cessent d'ailleurs de jeter une lumière crue sur la faillite des partis traditionnels. Ces organismes regroupant des personnes ayant pour objectif d'exercer le pouvoir en vue de mettre en œuvre un programme commun y sont de plus en plus assimilés à des clubs fermés aux mains d'entrepreneurs politiques qui servent des intérêts étriqués et formatent le débat public.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.