Face à un ralentissement de la demande et à des profits laminés par la chute des prix des métaux, les 40 premières compagnies minières cotées vont réduire leurs investissements de plus de 20% en 2013. La 10e édition de l'étude annuelle dePrice water house Coopers (PwC) consacrée aux 40 plus importantes compagnies minières en termes de capitalisation boursière dresse un bilan mitigé pour l'année 2012. Tim Goldsmith, le responsable de la recherche mines du consultant, rappelle que si les volumes produits par les 40 ont augmenté de 6%, le recul des prix des matières a limité l'appréciation de leur chiffre d'affaires combiné à 3%, soit 731 milliards de dollars. Ce sont les profits qui ont le plus souffert de l'inversion du cycle des matières premières : ils ont chuté en un an de 49% à 68 milliards. Le taux de profit moyen a diminué de plus de moitié à 9% contre 19% l'année précédente. « Les mineurs font face à une crise de confiance et ils sont focalisés sur la restauration de cette confiance », souligne le responsable mines Amérique du Nord de PwC, John Gravelle. Signe de santé fragile pour des sociétés cotées, le rendement moyen du capital investi est tombé de 18% en 2010 à 8% en 2012, son plus bas niveau depuis 2003. En 2006 et 2007, en haut de cycle, ce rendement culminait à 23 et 22%. Et la tendance baissière s'est accélérée depuis le début de l'année 2013. En témoigne une capitalisation boursière combinée en baisse de plus de 200 milliards de dollars, soit 17% du total. Les compagnies minières avaient multiplié les investissements en haut de cycle, privilégiant l'offre aux dépends de la productivité explique l'étude. Avec des coûts de production en hausse sensible et des minerais extraits moins riches en métaux, les marges des producteurs ont été fortement réduites. Priorité aux dividendes Les mauvaises performances des compagnies minières l'an dernier ont entrainé une vive réaction de leurs grands actionnaires qui ont poussé vers la sortie la moitié des dirigeants du top 10 depuis avril 2012. Réduction des coûts, des dépenses d'investissement et augmentation des dividendes sont désormais les priorités de ceux à qui ont été confiées les directions des compagnies du secteur. Malgré des profits en baisse, les dividendes versés par les 40 ont donc continué d'augmenter pour atteindre le niveau record de 38 milliards de dollars en 2012. De 25% des profits net en 2011, les dividendes représentaient l'an dernier 57% des profits qui avaient baissé de près de moitié. Le minerai de fer est roi Ce sont toujours les grandes compagnies minières diversifiées qui sont en haut de l'affiche du top 40, confirme PwC : BHP Billiton, Vale, Rio Tinto, Anglo American et Glencore Xstrata. Elles représentent à elles seules 38% de la capitalisation des 40. Depuis 2007, note le consultant, la diversification s'est, de fait, arrêtée pour les cinq géants du secteur. Au contraire, leurs revenus se sont concentrés tant géographiquement qu'en termes de matières. La hausse de volumes a été tirée en 2012 par le minerai de fer – +7% à 783 Mt – et le charbon thermique – +12% à 1 223 Mt –, les deux produits majeurs de l'extraction minière. L'or (-11%), le platine (-12%) et la potasse (-12%) ont par contre vu leur production reculer. La part du minerai de fer a pratiquement doublé à 38% des ventes totales et représente plus des trois quarts de leurs profits. De même, géographiquement, l'Australie à elle seule assure 45% du chiffre d'affaires des 5 grands.