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Donner du grain à moudre au secteur des assurances
Publié dans L'expert le 08 - 10 - 2015

Le secteur des assurances en Tunisie souffre de plusieurs carences dont principalement la faible pénétration dans l'économie nationale, la faible densité et le rôle modeste dans la mobilisation de l'épargne, en plus du déficit structurel persistant de certaines branches d'activité (la branche automobile), la protection encore pesante, des produits d'assurance sous exploités notamment l'assurance vie et l'assurance agricole, une sous- capitalisation et une taille réduite des entreprises d'assurance, une insuffisance des provisions techniques, et un manque des ressources humaines spécialisées et un manque d'image.
A cet effet, nous rapportons ci-dessous les déclarations de certains responsables intéressés par ce secteur.
Slim Chaker : ministre des Finances
Un faible taux de cadres supérieurs dans ce secteur
Slim Chaker , ministre des Finances a souligné que le taux de pénétration de l'assurance dans l'économie tunisienne est considéré faible. Il est aux alentours de 1.9% alors que le niveau moyen mondial est de l'ordre de 7%.
Il a déploré, par ailleurs, le faible taux de cadres supérieurs tunisiens exerçant dans ce secteur lesquels ne représentent que 15% contre 30% travaillant dans le secteur bancaire, d'où la nécessité de saisir les opportunités d'emplois que cette niche offre.
Il a souligné que le marché demeure influencé par la branche automobile. Quant à l'assurance vie, sa part dans le marché est en amélioration, mais elle reste encore modeste (seulement 17 % contre 70% dans les pays développés)
Mansour Nasri : FTUSA
Améliorer une image exige beaucoup de travail et de la persévérance
L'image du secteur n'est pas très brillante comme c'est le cas pour beaucoup d'autres secteurs. Améliorer une image exige beaucoup de travail et de la persévérance tout comme cela impose une certaine discipline, de la rigueur et une stratégie pour l'amélioration de la qualité de nos services. » a confirmé Mr Mansour Nasri, directeur de la FTUSA.
Il a ajouté que la valeur des primes d'assurances a atteint 1500 MD en 2014, et qui pourrait atteindre 4500 MD dans les années à venir.
Cependant, le secteur de l'assurance ne cesse de prendre de limportance ,surtout sur le plan social,du fait que l'assurance est un mécanisme de mobilisation de lépargne et de réinvestissement de cette épargne pour des consommateurs, ou des acteurs économiques, qui transmettent leur patrimoine, couvrant ainsi leur risque d'incapacité, d'invalidité, ou de décès (1500 décès par an).
Hafedh Gharbi : président du Comité Général des Assurances (CGA)
La nécessité de restructurer la FTUSA afin de moderniser le secteur d'assurances.
Le président du Comité Général des Assurances (CGA) Hafedh Gharbi, a, pour sa part, fait savoir que le CGA œœuvre à l'élaboration d'un programme quinquennal (2015/2019) fixant les priorités du secteur.
Ce programme permettra également d'appuyer les sociétés d'assurances qui ne respectent pas les normes de gestion des risques, en vue d'améliorer la qualité des services et de diversifier les produits.
Gharbi a mis l'accent sur la nécessité de restructurer la FTUSA afin de moderniser les sociétés d'assurances et de renforcer la confiance du client.
Lasaad Zarrouk : Société Tunisienne des assurances et de réassurances
Promouvoir le secteur à travers l'amélioration de la qualité des services
Zarrouk a souligné, dans ce contexte, la nécessité de promouvoir le secteur de l'assurance en Tunisie, à travers l'amélioration de la qualité des services offerts dans ce domaine, la réponse aux attentes de la clientèle, l'utilisation des technologies modernes de la communication par le client, l'amélioration des mécanismes de dédommagement et l'instauration de la transparence au sein de l'entreprise afin de donner une information fiable au client, l'objectif étant de regagner la confiance des assurés .
Lamia Ben Mahmoud : PDG de Tunis Re
Le marché africain est une priorité absolue pour la Tunisie
La consolidation des relations avec des partenaires africains pour davantage de coopération, de solidarité et de complémentarité.
M.Lamia Ben Mahmoud a mis en exergue limportance du marché africain de lassurance et de la réassurance, notant que lAfrique constitue un point focal pour les opérateurs étrangers. Elle a souligné les potentialités que le marché africain de lassurance offre pour la Tunisie. En effet, le marché africain de lassurance et de la réassurance est en pleine maturation et sa marge de progression reste importante, eu égard aux ressources du continent. Mettant laccent sur la 42e conférence de lOrganisation des assurances africaines (OAA) qui s'est tenue en Mai 2015 pour la troisième fois en Tunisie, M. Lamia Ben Mahmoud pense que lintérêt de cette rencontre est une marche vers l'échange des expériences sur lassurance africaine face surtout à la fréquence croissante de la violence politique en Afrique et son implication pour le secteur de lassurance, la consolidation des relations avec des partenaires africains pour davantage de coopération, de solidarité et de complémentarité.
Chiheb Ghanmi : expert-comptable
Une réforme réglementaire et prudentielle du secteur et un renforcement du contrôle des compagnies d'Assurances.
La contribution du secteur des assurances reste timide dans l'effort de développement national
C'est à mon avis l'une des branche du secteur financier qui connaitra le taux de développement le plus important au cours des années à venir.
L'autorité de contrôle du secteur qui est le Comité Général des Assurances (CGA) entreprend des efforts importants depuis quelques années sur deux plans : la réforme réglementaire et prudentielle du secteur et le renforcement du contrôle des compagnies d'Assurances.
Sur le premier plan, des projets sont en cours et concernent :
– Le capital minimum pour l'exercice des activités d'assurances avec possibilité de séparation des activités vie, des activités de non vie et un capital minimum pour chaque activité.
C'est une mesure importante qui permettra de résoudre le problème de solvabilité des compagnies car l'actuel ratio de solvabilité exprimé en marge de solvabilité est largement dépassé et a montré ses limites.
Toutefois, compte tenu de l'état actuel du marché de l'assurance vie, il me semble que la séparation des activités vie et non vie posera un problème de rentabilité.
Il serait plus raisonnable que les nouveaux textes exigent un cantonnement parfait allant jusqu'à la séparation des comptes bancaires pour les activités vie et de n'exiger la séparation qu'à partir d'un seuil de chiffre d'affaires.
– Concernant la réforme de la gouvernance des compagnies à l'instar de ce qui s'est passé au niveau des banques,, des projets de textes prévoient l'instauration de l'administration indépendante et la création de comités spécialisés (CPAI, comité des risques....). Ce texte est à compléter par une circulaire sur le système de contrôle interne.
– La réforme du ratio de solvabilité : sur ce plan les projets de texte ne prévoient rien car la question n'est pas facile. Contrairement aux banques, le passage de solvabilité I avec sa marge de solvabilité à solvabilité II avec ses deux ratios de solvabilité à savoir le MCR et SCR constitue vraiment un « big bang » que les compagnies n'ont pas les moyens de le faire. Cela nécessiterait la mise en place de systèmes d'informations sophistiqués et d'application spécifiques d'analyses statistiques en plus du recrutement d'actuaires qui ne sont pas disponibles actuellement sur le marché.
C'est donc une révolution à faire sur ce plan avec des compagnies qui ne sont pas préparées, bien que certaines d'entre elles (notamment les leaders du marché c'est-à-dire les 5 à 6 premières compagnies) ont la possibilité de le faire sur une période de moyen terme.
Il s'agit donc de prévoir une « solvabilité 1,5 » à la tunisienne pour préparer à terme le passage à solvabilité II. On pourrait imaginer pour le moment un multiple de l'actuelle marge de solvabilité (de 1,5 à 2 fois)
– La création d'une centrale des risques : encore une fois, la comparaison avec le secteur bancaire qui, au niveau de la BCT, dispose d'une centrale des risques, l'instauration de ce contrôle sera d'une grande utilité pour les compagnies. Cela permettra une meilleure cotation des risques mais aussi permettra d'éviter les multiples cas de fraude, notamment en assurance auto.
En résumé, c'est un secteur en pleine mutation dans lequel la compagnie qui aura un meilleur système d'information, une meilleure gouvernance et un meilleur système de risque management pourra non seulement devancer les autres mais aussi prendre des parts de marché importantes et donc être plus rentables et, pourquoi pas, avoir une dimension régionale en Afrique.


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