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Emploi : Y a-t-il discrimination envers la femme ?
Publié dans L'expert le 22 - 09 - 2019

L'analyse du cadre juridique tunisien sur l'état de l'égalité femmes-hommes a été faite à partir de la Constitution adoptée en janvier 2014, du code du statut personnel de 1956 modifié en 1993, et du code du travail de 1996.
Après de longues négociations politiques au sein de l'Assemblée Constituante, la Tunisie a adopté sa nouvelle Constitution en janvier 2014. La Constitution tunisienne est, dans la région Afrique du Nord-Moyen-Orient, la loi fondamentale qui offre le plus de garanties pour les droits des femmes.
L'article 20 dispose que « Tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune ».
L'article 40 affirme que « tout citoyen et toute citoyenne ont le droit au travail dans des conditions décentes et à salaire équitable ».
Le code du travail interdit les discriminations fondées sur le genre. Selon l'Article 5 bis (Ajouté par la loi n° 93-66 du 5 juillet 1993) « Il ne peut être fait de discrimination entre l'homme et la femme dans l'application des dispositions du présent code et des textes pris pour son application ». En outre les modifications de 1993 ont permis aux femmes d'avoir accès au marché du travail sans la permission de leurs maris.
L'emploi précaire polarise beaucoup plus de femmes que d'hommes
Selon une étude de « L'association tunisienne des femmes démocrates » présenté le 23 février 2019 à Tunis, sous l'intitulé « Une meilleure intégration professionnelle et sociale des femmes et des jeunes » avec le soutien du programme « Soyons actifs » qui s'est penchée sur l'état de l'intégration des femmes dans le marché de travail, les indicateurs de discrimination, et l'évaluation de l'efficacité des programmes nationaux d'insertion professionnelle pour les femmes, a montré que les femmes sont toujours discriminées
Concernant l'obtention des différents types de contrat de travail, les femmes sont en avance par rapport aux hommes : 39364 femmes ont bénéficié des contrats SIVP (stage d'insertion dans la vie professionnelle) contre 19435 hommes en 2017. Dans la même année, 88 femmes ont bénéficié des contrats CIDES (contrat d'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur), contre 16 hommes seulement dans cette catégorie.
Concernant les CAIP (contrat d'adaptation et d'insertion professionnelle), 26834 femmes en ont obtenu, contre 13 047 hommes uniquement.
Les statistiques ont montré que 131 femmes travaillent avec un contrat de type CRVA (contrat d'insertion dans la vie active) contre 30 hommes dans la même catégorie. Pour le SVA (service civile volontaire), il existe 18 590 femmes qui bénéficient de ce contrat, contre 4266 hommes.
Les femmes ont ainsi obtenu beaucoup plus de contrats que les hommes en 2017. Chose qui s'explique par leur acceptation des conditions précaires des SIVP, CIDES, CAIP, CRVA, SVA… présentant tous un salaire maximal variant entre 150 et 200 dinars pour 12 mois de travail non renouvelables dans certains cas.
La baisse de chômage chez les femmes, est expliquée par leur acceptation de très faibles salaires dans l'espoir de devenir un jour titulaires et gagner en stabilité professionnelle, contrairement aux hommes qui refusent de travailler avec une rémunération inférieure à 350 dinars par mois.
Les concessions faites par les femmes pour travailler sont liées toujours à la discrimination
Selon la même étude, la plupart des familles donnent de l'argent de poche aux hommes chômeurs, et ne donnent rien aux filles au chômage.
Par ailleurs, 52% des personnes questionnées travaillent dans des domaines qui n'ont rien à voir avec leurs compétences et leur formation initiale.
La discrimination dans l'emploi et sur le marché du travail en général, est le produit d'une mentalité communautaire bien établie qui confine davantage la femme dans l'espace privé qu'à l'espace public.
L'enracinement du droit au travail des femmes reste faible et constitue un facteur de discrimination (mentalités sociales en contradiction avec les droits économiques et sociaux).
La parité entre les femmes et les hommes au travail prendra encore plus de 200 ans
Si les inégalités de salaire entre hommes et femmes se sont légèrement réduites en 2018 par rapport à 2017, il faudra encore plus de 200 ans pour parvenir à la parité dans le monde du travail, révèle un rapport du Forum économique mondial (WEF), publié le 18 décembre 2018
L'étude, qui porte sur 149 pays, montre des améliorations en matière de salaires par rapport à 2017, lorsque l'écart entre les genres s'était élargi pour la première fois depuis 10 ans.
Selon le rapport. « Au rythme actuel, les inégalités entre hommes et femmes, dans la plupart des domaines, ne seront pas éliminées avant au moins 108 ans. Et il faudra 202 ans pour réduire l'écart au travail », souligne le rapport du Forum économique mondial.
Malgré les progrès réalisés dans des pays comme la Tunisie, il faudrait environ 153 ans pour parvenir à une égalité financière complète entre les sexes
Selon le rapport du Forum économique mondial, il y a désormais proportionnellement moins de femmes que d'hommes sur le marché du travail, en raison notamment de l'impact de l'automatisation sur des postes traditionnellement occupés par des femmes.
Parallèlement, les femmes sont sous-représentées dans les secteurs d'activité en croissance qui nécessitent des compétences et des connaissances en sciences, en technologie, en ingénierie et dans les mathématiques.
Le rapport indique que, dans le monde arabe, malgré les progrès réalisés dans des pays comme la Tunisie, il faudrait environ 153 ans pour parvenir à une égalité financière complète entre les sexes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui est la région où l'écart entre les sexes est le plus grand au monde, selon le rapport.

Selon le rapport, les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes sur le plan mondial.
Le Global Wage Report étudie l'évolution des salaires dans 73 pays, leur répartition, ainsi que la disparité salariale entre les hommes et les femmes.
La Tunisie, qui rentre dans la case des pays à faible/moyen revenu, demeure loin de l'égalité salariale.
Ainsi, dans son édition 2018, la Tunisie se positionne un peu en dessus de la moyenne des pays à faible/moyen revenu. Avec un score de 37.3/100, la Tunisie fait partie des 4 derniers pays de cette catégorie. Le pays avec le moins d'inégalités salariales est la Mongolie, suivie du Vietnam et de l'Ukraine.
Sur le plan mondial, la Suède assure la meilleure répartition des salaires, réalisant un score de 19,5/100, avec une moyenne mondiale de 35,5.
S'agissant du détail des disparités salariales entre les hommes et les femmes, le rapport expose les différences selon deux axes, à savoir la moyenne et la médiane.
Mais le calcul par la médiane est plus proche de la réalité, puisque le calcul basé sur la moyenne pourrait être biaisé par les salaires trop élevés de certains postes, et les salaires très bas de certains autres.
Selon le Global Wage Report, la Tunisie qui se présente avec un écart de 14,6%, pour une moyenne mondiale de 16,6%. Ces chiffres concernent les rémunérations par heure.
Légende : Ecarts basés sur la médiane (salaires par heure)
Quand le calcul se base sur la moyenne, on remarque une grande différence dans l'écart observé pour la Tunisie. Ainsi, ce dernier recule pour se situer à -4,9%.
La différence entre les 2 écarts (celui calculé sur la base de la moyenne, et celui sur la base de la médiane) est très souvent témoin d'inégalités significatives entre les salaires des femmes et ceux des hommes.
Selon le Global Wage Report, lorsque l'écart représente une valeur négative, cela reflète le fait que les salaires des femmes sont plus élevés que ceux des hommes.
Pour la Tunisie, on remarque un écart important dans le graphique représentant le calcul basé sur la moyenne. Ainsi, ledit écart passe de -4,9% à 8,6%, alors que la différence si on calcule par la médiane ne se montre pas très importante (4,2%).
Légende : Ecarts basés sur la moyenne (salaires par mois)
Le nombre de femmes actives sur le marché de l'emploi pourrait constituer une des raisons des écarts enregistrés.
Le rapport présente un graphique dressant le taux de participation des hommes et celui des femmes à la vie professionnelle.
La courbe jaune représente alors la participation féminine tout au long des différentes tranches d'âges, alors que celle en brun représente la participation masculine. Les barres oranges représentent l'étendue de l'écart dans les salaires.
On remarque que l'écart le plus grand est observé pour les salariés de moins de 19 ans. On trouve ensuite les quadragénaires et les quinquagénaires.
Les écarts les moins prononcés concernent la tranche d'âge 20-29 ans, et à plus faible intensité, celle de 30 à 39 ans.
Une inégalité déjà constatée par l'IACE
En 2016, une étude réalisée par l'Institut Arabe des chefs d'entreprises (IACE), a conclut que la femme tunisienne doit travailler deux mois de plus pour être payée autant qu'un homme.
Cette étude montre que les femmes tunisiennes sont sous-rémunérées par rapport aux hommes, précisément d'environ 14,6% de moins que les hommes.
Cette inégalité est encore plus frappante dans le milieu rural. Une étude de l'Union générale des travailleurs Tunisiens (UGTT) dévoile que les femmes dans le milieu rural gagneraient parfois jusqu'à deux fois moins que les hommes pour le même travail.
L'étude de l'IACE avait également démontré que les femmes actives sur le marché de l'emploi ne constituent que 28% comparé à un taux de 71% pour les hommes. Elles sont sous-représentées dans la sphère décisionnelle, occupent assez souvent des postes de support et perçoivent une rémunération moind
Les femmes en Tunisie gagneraient en moyenne 5% de plus que les hommes
Au mois de novembre 2018, l'Organisation Mondiale du Travail (OIT) a publié son rapport annuel dédié aux salaires dans le monde.
Sans surprise, il en ressort une inégalité femme-homme flagrante en ce qui concerne la rémunération. Ainsi, la différence de salaire mondiale entre les genres est de 20% à l'avantage des hommes.
En revanche, certaines conclusions du rapport nous ont interpellés : il existerait des pays où les femmes seraient mieux rémunérées que les hommes… L'OIT met ainsi en avant les Philippines, où les femmes gagneraient en moyenne 10,3% de plus que les hommes, mais aussi le Panama, la Tunisie, l'Equateur et l'Albanie. Ces Etats semblent avoir peu en commun, hormis le fait qu'ils ne sont pas de grandes puissances mondiales, et cet écart de salaire en faveur de leurs citoyennes…
La Tunisie est le seul pays qui conserve une différence salariale en faveur des femmes avec le taux pondéré : celles-ci gagneraient en moyenne 5% de plus que les hommes. Alors, les Tunisiennes gagnent-elles plus que leurs homologues masculins ? Pas vraiment. Il n'y a en fait que 30% des Tunisiennes en âge de travailler qui travaillent officiellement (contre plus de 78% des hommes) ! Dans les autres pays concernés, le taux de femmes qui travaillent tourne autour de 50%, ce qui permet de recueillir bien plus de données. La Tunisie subit donc de plein fouet le "small sample bias effect" : les chercheurs expliquent que si la quantité de données étudiées est réduite, les résultats peuvent être faussés car des cas exceptionnels peuvent prendre une importance non-représentative. Ils ajoutent que dans certains pays, il n'y aucune représentation des femmes dans les catégories des plus bas salaires, mais qu'elles sont bien présentes dans la catégorie des plus hauts revenus. Cette différence de 5% est donc complètement artificielle : le travail des femmes issues des classes populaires n'est pas pris en compte.
Non, les femmes tunisiennes ne gagnent pas plus que les Tunisiens.
Sonia Chikhaoui


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