Suite à la réunion de la commission scientifique de lutte contre le coronavirus, tenue le 21 décembre 2020, un ensemble de propositions a été présenté au Chef du gouvernement. Ces propositions visent à prolonger le couvre-feu de trois semaines ainsi que l'interdiction des fêtes de fin d'années. Ces mesures complèteront la suspension des liaisons aériennes avec le Royaume-Uni, l'Afrique du Sud et l'Australie. Le gouvernement a opté pour cette décision afin d'éviter la propagation de la fameuse nouvelle souche de coronavirus en Tunisie. En réaction à ces recommandations, le président de la Fédération tunisienne des agences de voyage, Jaber Bouatouchr, a déclaré, sur les ondes d'express FM, qu'une approche unilatérale ne pouvait rien résoudre. Il a salué les efforts de la commission scientifique tout en mettant en avant la crise dans le secteur touristique. Le président de la FTAV a affirmé que la fermeture et la suspension des activités la nuit du 31 ne changerait pas grande chose. « Nous vivons une situation de blocage depuis des mois », a-t-il rappelé. Il a ajouté que le secteur est en crise. Jaber Bouatouche a souligné que les activités touristiques étaient altérées depuis mars 2019. Jabor Bouatouch a aussi expliqué que les agences de voyages dépendent de deux secteurs : le transport et le tourisme. Il a rajouté que le maintien de certaines activités aurait pu soulager certains acteurs du secteur. Le président de la FTAV a proposé de permettre un minimum d'activités touristiques. Il a ainsi cité à titre d'exemple le tourisme saharien, les voyages internes, les randonnées... Le président de la FTAV a affirmé qu'il n'y avait que quelques évènements prévus pour la nuit du 31 décembre. Il a confirmé que la plupart des hôtels sont fermés depuis des mois. « La fermeture de ces établissements est le résultat de décisions unilatérales », a-t-il ajouté. Jabor Bouatouch a expliqué que les mesures ne prennent pas en considération le secteur touristique. Trouver un protocole sanitaire spécifique : Afin de rétablir la stabilité du secteur tout en protégeant du virus, la FTAV a proposé un protocole sanitaire spécifique au secteur touristique. Jabor Bouatouch a expliqué que la FTAV a présenté la proposition « le protocole sanitaire bleu ». « Nous l'avons communiqué à l'OMS, à l'International Air Transport Association (IATA) et à l'OMT », a-t-il annoncé. Il a considéré que cette proposition permet de rétablir la confiance avec les agences de voyage. Jabor Bouatouche a expliqué que la Tunisie compte plus de 1,3 mille agents de voyage. Ce chiffre atteint plus de 300 mille en ce qui concerne le nombre d'agents dans le monde. Il a considéré qu'il est essentiel de créer une stratégie dans un cadre inclusif. Il a ajouté que la fédération a adressé un courrier au ministère du tourisme à ce sujet. La crise en chiffres : En ce qui concerne la période Mars Décembre 2020, Jabor Bouatouch a affirmé qu'en Tunisie, la régression des activités du secteur touristique a atteint 80%. Il a aussi annoncé que l'année 2020 a vu une baisse de 79,6% de touristes maghrébins en 2019. Il a cité, à titre d'exemple, les chiffres de touristes algériens et libyens. En effet, la Tunisie a accueilli 2 millions de touristes en 2019 contre 400 mille en 2020. Pour ce qui est des touristes libyens, la Tunisie en a accueilli seulement 450 mille en 2020 contre 1,8 Million en 2020. De son côté, le tourisme interne a régressé de 45% par rapport à l'année 2019. A ce sujet, Jaber Bouatouche a expliqué que la régression du tourisme a infligé des dégâts à d'autres secteurs : En 2020, le secteur de transport maritime a vu une régression de 80% en Tunisie par rapport à 2019. Le président de la FTAV a aussi ajouté que l'activité touristique a diminué de plus de 90%. Cette baisse permet d'affirmer des pertes d'environ un milliard de dinars. Il a expliqué que les revenus annuels en billetterie atteignaient 700 mille dinars tunisiens. Les billets pour la Omra rapportaient 300 mille dinars. Enfin, Jaber Bouatouch a annoncé que la reprise des activités à son rythme normal n'était pas envisageable pour le moment. Il a estimé qu'au cours de l'année 2022, le secteur retrouvera un rythme similaire à l'année 2019. leconomistemaghrebin *