La tendance globale qui s'installe depuis quelques années en Tunisie est morose. Le moral des tunisiens est en berne et l'actualité n'apporte que de mauvaises nouvelles. De pandémie, à une crise politique conjuguée à une crise économique grave, les fils se mêlent pour les tunisiens, et un « malheur chronique » s'est déjà installé. Les tunisiens sont de plus en plus « malheureux ». En retard dans tous les classements du bonheur: Le sentiment de malaise des tunisiens se matérialise sur leur visage. Même les rapports et les indices mondiaux confirment cette tendance. En effet, selon le rapport World Happiness Report dans son édition 2020 dont la mission est d'évaluer le degré de bonheur des citoyens de 153 pays, la Tunisie se classe 128ème, reculant de 4 places. Le rapport se base sur des indicateurs économiques comme le Produit Intérieur Brut, sur les aides sociales, la liberté individuelle ou encore le niveau de corruption. Même notre capitale Tunis n'est pas bien classée à l'échelle mondiale au niveau du bien être et de la vie agréable puisqu'elle a occupé la 106ème place mondiale et 8ème Arabe dans le classement annuel des villes les plus agréables à vivre «The Global Liveability Index 2018 «, édité par la revue The Economist. Ce classement qui porte sur 140 villes de par le monde, prend en considération plusieurs critères dont la santé publique, la culture, l'environnement, l'enseignement et l'infrastructure. Ces classements mondiaux, qui sont généralement basés sur des indicateurs officiels, ou des sondages d'opinion auprès des citoyens, traduisent un tempérament à un instant donné, en comparaison avec d'autres pays. Ce qui ressort, c'est que nous avons perdu tous les atouts, ou les ingrédients pour être heureux en Tunisie. L'environnement social, économique, ou politique, est tellement pourri ou dégradé, qu'il est difficile de trouver le sourire dans ce pays. Au contraire, on sourit actuellement de nos malheurs, et de nos souffrances. Y-a-t-il des chômeurs ou pauvres heureux ? Depuis des années, le niveau du chômage et celui de la pauvreté, ne cessent d'augmenter. Le chômage a atteint, selon les dernières statistiques, 16.2% au troisième trimestre, après avoir était aux alentours de 18% au 2ème trimestre. Rien qu'à cause du Covid-19, plus de 260.000 nouveaux chômeurs se sont ajoutés au compteur dans notre pays. Du côté de la pauvreté, elle a atteint plus de 15.6%, soit plus de 1.7 millions de pauvres en Tunisie. Un chiffre largement contesté. Les personnes se trouvons dans l'extrême pauvreté atteignent plus de 4%, ce qui signifie plus de 500.000 personnes. En tout, nous avons plus de 2.2 millions de personnes en situation difficile. Comment voulez-vous que ces pauvres ou extrêmement pauvres, sentent le bonheur. Etre en sécurité...être heureux Le niveau de la criminalité et l'insécurité en Tunisie n'a pas cessé d'augmenter sous l'effet de la pression sociale, et la gabegie politique et économique. Cette hausse de la criminalité est due aussi à la non application de la loi, et l'impunité qui règne. En Tunisie on enregistre en moyenne entre 20 et 25 crimes par heure. Selon le site Numbeo, le niveau de la criminalité en Tunisie reste modéré à un niveau de 43.32. Selon la même source la criminalité a augmenté au cours des 3 dernières années. L'Inquiétude d'avoir des choses volées dans la voiture est modéré, alors que l'inquiétude face à la corruption est très élevée. Le risque ou le risque de marcher seul pendant la journée est considéré aussi comme élevé. Au cours des 10 premiers mois de 2018, on a enregistré plus de 174.000 crimes, dont 40.000 sont des crimes de violences. Les crimes de meurtres ont augmenté de plus de 39% au cours de la même période. L'insécurité est un élément qui contribue énormément au malheur des tunisiens. Des faits divers alarmants : Lors des derniers mois plusieurs faits divers alarmants et décevants se sont produits. Des filles et femmes qui meurent en tombant dans les égouts, des femmes agricoles qui meurent dans un accident de la route, un médecin qui meurt dans l'ascenseur de l'hôpital, des députés qui se battent sous la coupole de l'ARP....autant d'évènements qui contribuent à l'ampleur de notre malheur chronique. Dans ce cadre, les news qui sont constamment rapportés par les réseaux sociaux et les médias tunisiens, apportent chaque jour leur lot de malheur. Les tunisiens ont plus besoins d'un brun de bonheur, de joie et d'ondes positives. On a besoin de success stories et d'évènements joyeux. Le malheur chronique dans lequel nous sommes plongés depuis des années, pèse énormément sur notre moral et impacte considérablement la productivité et notre relation avec notre pays. B.H.A