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Analyses d'Expert
Publié dans L'expert le 16 - 03 - 2009

Il y a 2 ans je regardais un documentaire intéressant autour de l'Emirat de Dubai intitulé « Dubai : mirage ou miracle ? ». Avec la crise économique actuelle, la réponse à cette question m'est parue évidente : Dubai est un mirage plutôt qu'un miracle, et je vous dirais pourquoi. En effet, la crise financière et économique a dénudé toutes les économies et démolis tous les châteaux de sables. Ceux qu'on croyait dans une spirale de croissance continue, se sont trouvé dans le cyclone de la crise, et ceux qu'on croyait intouchable, se sont trouvés au bord de la faillite. Tous les fondamentaux de l'économie mondiale sont à refaire. Dubai est l'un des « phénomènes » qui a caractérisé la sphère économique mondiale durant les dernières années, or les faits actuels démontrent une vulnérabilité irréprochable de ce petit Emirat qui a poussé sur le sable du désert.
Dubaï, une économie dopée :
J'ai eu l'occasion de visiter Dubaï, il y a 6 mois, et j'étais émerveillé et ébloui par la splendeur des constructions géantes et des centres commerciaux luxueux et des projets énormes. Mais j'étais aussi choqué par l'encombrement de la ville de Dubaï, l'excès de luxe, et surtout le nombre des touristes, et qui est 10 fois supérieur à la population locale. Dubaï, est l'une des sept composantes de la Fédération des Emirats arabes unis, qui compte environ 1,5 million d'habitants, dont plus de 80 % d'étrangers. La ville de Dubaï est basée économiquement sur l'Immobilier et le Tourisme et certains autres services.
Cet Emirat, qui regorge de fortunes et de fortunés, et qu'on croyait hors d'atteinte, a subi de plein fouet les effets de la crise économique mondiale. Les signes d'un fléchissement économique au sein de cet émirat ne sont pas trompeurs. Certains diront que l'impact de la crise à Dubaï est comparable à celui dans d'autres pays du Golfe. Je dirais, non, l'impact est encore plus énorme, vu les enjeux financiers au sein de cet émirat. Dubaï était un exemple à imiter dans le Golfe, la crise a fait remonter les criantes autour de ce modèle de développement. L'économie de Dubaï est une économie « dopée », qui a réalisé des performances énormes en peu de temps, sans avoir une base économique solide et variée. C'est pour cette raison que Dubai paye chère les frais de cette crise mondiale.

Les signes de la crise :
Plusieurs faits survenus durant les 6 derniers mois ont plongé l'Emirat en pleine crise :
- L'Emirat de Dubai est très endetté. En effet, sa dette atteint 10 milliards de dollars et celle des entreprises qu'il contrôle 7 fois ce chiffre, donc une dette totale de 80 milliards de dollars. La prime pour assurer la dette de l'émirat est très importante. Dubaï doit rembourser 15 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année, à un consortium de banques internationales.
- Le marché financier de Dubai, une des places les plus dynamique dans le Golfe et dans le monde a perdu 67% de sa valeur depuis le début de l'année.
- Dubaï qui était « le temple du shopping mondial » a été largement touché par la crise au niveau de l'activité commerciale. Sur les 3 derniers mois, le commerce de détail a chuté de 30%. Il y a moins de vente, parce que les gens se serrent la ceinture.
- A Dubaï, ou les dollars coulent à flots, il existe aujourd'hui une crise de liquidité, d'où une baisse des crédits accordés aux consommateurs. En effet, la plus grande banque des Emirats arabes unis NBD a cessé de prêter aux étrangers qui travaillent pour des entreprises immobilières de Dubaï. Le prêteur immobilier islamique, Amlak a lui entièrement suspendu les nouveaux prêts.
- L'un des signes les plus important de l'ampleur de la crise à Dubai est l'annonce faite le mois dernier de la fusion entre Dubaï International Capital (DIC) et le Dubaï Group, deux des fonds souverains de l'émirat. En cas de crise l'union fera peut être la force, et permettra de sortir de la crise.
- Le marché de l'immobilier à Dubaï a connu une chute considérable. Les experts évaluent cette chute de l'ordre de 30% durant les 2 premiers mois de 2009. Plusieurs projets ont été arrêtés faute de financement ou attendant la fin de la crise. Les ventes immobilières sont en baisse de 22%.
Tous ces signes et pas mal d'autres démontrent bien que ce petit émirat de la démesure est en train de vivre une crise sans précédent. Certains analystes projettent que Dubaï rebondira après la crise, mais après d'énormes dommages financiers. L'expansion de Dubaï s'est avérée un mirage et non un miracle puisque elle a chutée à la première crise de son histoire nouvelle.

Les leçons à tirer pour la Tunisie :
Loin de dire que la Tunisie est en train de suivre le modèle de Dubaï, il existe une similitude entre les deux économies. En effet, la Tunisie se base sur l'industrie du Tourisme, qui représente 6% de son PIB, et entame avec force le secteur de l'immobilier avec des projets pharaoniques annoncée aussi par des pays du Golfe et notamment Dubaï. Plusieurs projets grandioses qui vont faire de la Tunisie une destination privilégiée pour les promoteurs immobiliers. L'objectif étant de faire de notre pays un centre régional du commerce et des services. On cite le projet de Sama Dubaï « la porte de la méditerranée », le projet de « Tunis Sport City », le projet de la cité des roses à l'Ariana, le projet du port financier, la cité de la Mode….Autant de projets qui vont mobiliser beaucoup de ressources financières et vont métamorphoser l'image de la Tunisie.
Jusqu'à présent la crise mondiale n'a pas donné aucun coup de frein aux projets annoncés en Tunisie. La crise a même permis de conforter la position de notre pays en tant que site d'investissement porteur. En effet, les investisseurs du Golfe ont arrêté certains de leurs projets dans d'autres pays tel que le Maroc, et non en Tunisie, ce qui est un signe important de confiance. Ces grands projets vont certainement « doper » l'économie nationale sur le plan de la croissance économique, l'emploi, l'investissement,…mais il faut faire attention aux périodes de crises qui peuvent être dévastateur. La concentration économique sur certains axes de développement peut avoir de graves conséquences en cas de leurs chutes. La Tunisie a, dieu merci, réussi à varier sa base économique durant les dernières années, ce qui lui a permis une immunité contre les périodes de crises. Une réussite qu'on croit importante pour la continuité d'une croissance soutenue durant les prochaines années. Nous devons continuer su cette ligne de conduite.
Dubaï « château de carte », difficile de l'annoncer prématurément, mais les signes actuels sont très annonceurs. Pourvu que cette tempête passe sans grands dommages collatéraux, et pourvu que ceux qui suivent l'ascension de ce pays en tire les conséquences nécessaires.
Tarek Ben Jazia


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