La situation en Irak semble se diriger vers l'apaisement. Certes, on enregistre encore quelques attentats meurtriers, mais ce n'est rien devant le flot de sang qui s'était écoulé jusque-là, dans le pays. Comme si, par un système de vases communicants, le sang s'en était allé arroser un autre pays, l'Afghanistan. Cette accalmie que tout Arabe appelle de ses vœux sera certainement consolidée avec le départ du dernier soldat américain, mais déjà le terrain se débloque de jour en jour comme l'atteste l'amélioration manifeste des relations de l'Irak avec les pays du voisinage. C'est ainsi que, pour la première fois depuis 33 ans, un Chef d'Etat turc débarquait à Bagdad. Au cours de cette visite, Abdallah Gul et son homologue irakien ont évoqué sur un ton conciliant deux questions épineuses: le problème de l'eau et, surtout, celui des Kurdes du mouvement rebelles, le PKK, qui ont établi leur sanctuaire dans le Nord-Est de l'Irak. Sur ce dernier point, le président turc a obtenu un engagement de Bagdad de nettoyer l'endroit. Avec la Syrie, c'est le même processus qui se déclenche. Longtemps, le gouvernement irakien avait reproché à Damas la porosité de leurs frontières communes l'accusant de laisser passer des teroristes et des armes en abondance. La visite que vient d'effectuer le ministre syrien des Affaires étrangères en dit long sur la volonté des deux pays de réchauffer leurs relations et de s'acheminer vers une réconciliation après un froid qui aura duré plus d'un quart de siècle. C'est dans ce même contexte que s'inscrit la récente visite du Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Monsieur Amr Moussa, à Bagdad. Elle a pour but d'éliminer les problèmes qui entravent les relations de la Ligue avec l'Irak. M. Amr Moussa avait, en effet, en vue la tenue prochaine à Qatar d'un sommet arabe dont on espère qu'il scellerait une normalisation générale interarabe.