« La crise est bénéfique parce qu'elle permet de réfléchir sur des meilleures alternatives » Georges Sorros « Nous vivons dans une société spirituellement en flammes où brûlent toutes les certitudes du passé »Maître Verges
La crise financière et économique est globale, puisqu'elle touche toute la planète et dans la durée : les plus optimistes ne voient une sortie du tunnel qu'en 2010. Les pessimistes, eux ne voient nullement un retour à la normale avant quelques années. Partout dans le monde, les entreprises ressentent les effets de cette crise et cherchent par tous les moyens à trouver des solutions pour s'en sortir. Malheureusement, cela passe souvent par une réduction du nombre des travailleurs, des salaires, des budgets de marketing ou même de certaines activités de l'entreprise en sacrifiant des gammes entières de produits ou de services. On essaye ensuite d'optimiser les dépenses en cherchant des sous- traitants « low-cost » de ses activités non- stratégiques. En d'autres termes, la crise mondiale est là, financière, économique et bientôt sociale. Face à elle, le monde occidental s'écroule partiellement et nos entreprises commencent à la ressentir aussi. Cependant, si l'on écarte la grave tentation protectionniste occidentale, la crise peut représenter une bonne opportunité pour accroître la compétitivité globale de nos entreprises. Plutôt que de céder à la panique en cherchant les coupables, le pourquoi et le comment de la crise, nos entreprises devraient regarder vers l'avenir pour développer des aptitudes à même de les faire sortir gagnantes de cette situation alarmante ! En effet, pour un chef d'entreprise, la crise peut être paradoxalement une formidable occasion pour rebondir, à condition de savoir comment en faire face. Voici quelques mesures- clés appliquées avec succès en Europe : 1) Garder l'optimisme et le moral : Des études montrent que ceux qui croient à la lumière au bout du tunnel sont plus résistants et plus performants que les hésitants. Les optimistes ne pensent pas que les difficultés vont les vaincre ; mais au contraire qu'elles sont des moyens d'apprendre pour finalement réussir. 2) Saisir les opportunités émanant de la crise Pour cela, il faut quitter le confort d'une situation désormais révolue et explorer avec enthousiasme de nouveaux territoires riches en opportunités. Il est impératif de répéter aux salariés que l'entreprise dispose de suffisamment de cash-flow pour résister longtemps. Au lieu de reculer, il faut au contraire faire preuve d'audace pour monter en gamme et développer d'autres réseaux de clients. 3) Faire preuve d'imagination : Il est déterminant d'inventer de nouvelles solutions en se soustraire du passé. Peu importe les capacités de l'entreprise ; l'important est ce qu'elle peut fournir à la situation présente. 4) Intelligence émotionnelle : Traverser une crise, c'est plonger dans l'inconnu et la perte de repères face à des enjeux forts avec un cortège d'émotions, sentiments et de comportements dont il faut maîtriser les effets nocifs et exploiter les dimensions positives. 5) Clarifier les objectifs stratégiques : Il va falloir identifier les 20% de moyens qui font 80% des résultats et à classer les priorités. Comme la précipitation est souvent contra- productrice, il faut parfois savoir ralentir avec lucidité pour mieux avancer.
SE PREPARER TÔT A L'APRES-CRISE ! Il existe une multitude de règles ("faites, ne faites pas...") qui ne résoudront pas forcément tout, mais aideront à éviter les principales erreurs. Evaluer les facteurs de crise et construire des scénarios. Veiller et déceler, prendre en compte le facteur conjoncturel, aléatoire, humain, psychologique… Savoir éviter la circulation de la mauvaise information et diriger la bonne aux personnes indiquées au bon moment. Savoir quoi dire ou écrire, à qui, par quelle voie et quand. Restent pourtant quelques principes incontournables - sur lesquels tout le monde est à peu près d'accord - et qu'on peut tenter de résumer dans les points suivants : 1. Anticiper : on ne peut pas tout prévoir, mais il faut prévoir l'inattendu. Ne pas répéter ce qui s'est produit une fois. 2. Prévoir le scénario du pire et imaginer toutes les crises possibles. 3. Créer une cellule de crise : simple, avec un groupe ayant l'habitude de travailler ensemble mais pas trop menacé par l'effet de routine. 4. Identifier d'éventuels adversaires, mais aussi d'éventuels alliés. Cette règle vaut à l'intérieur comme à l'extérieur 5. Ne pas se contredire Les mensonges sont de purs fantasmes de gens mal informés... Le pire est de se contredire ou d'être contredit par la réalité. 6. Réagir trop vite implique le risque d'erreur, de démenti, d'incohérence. Réagir trop tard, c'est favoriser la panique ou la désinformation. 7. Ne pas donner l'impression de fuir ses responsabilités ou de chercher des boucs émissaires : c'est souvent contre productif. 8. Décider de ce qui est important, ce qui est urgent, ce qui doit être mis en relief ou au contraire négligé ou relativisé ? TRAVAILLER EN RESEAU Nos PME, fragilisées ces derniers temps par la crise économique mondiale ont du mal à maintenir leurs marchés internationaux. Vu leur petite taille, leur seule alternative pour survivre de cette crise est d'agir en réseaux. L'ouverture de nos frontières économiques suite à l'accord d'association avec l'Union européenne augmente la pression concurrentielle sur nos PME. D'ailleurs, nos entreprises concurrentes vivant les mêmes difficultés, la crise mondiale doit pouvoir paradoxalement les rapprocher. Le travail en réseaux ou le networking permet non seulement d'améliorer la compétitivité de nos PME mais stimule aussi l'exportation en général. C'est pourquoi, celles-ci doivent unir leurs capacités pour faire face à la concurrence et s'initier à la réseautique industrielle et commerciale (alliance, partenariat, sous-traitance, franchises…) Réduction de coûts de production, meilleur chiffre d'affaire, augmentation de l'exportation, conquête de nouveaux marchés, acquisition d'une plus grande crédibilité et de capacité de négoce, innovation et créativité …voici là quelques- uns parmi les avantages de la réseautique. Pour la réussir, il faut mettre en commun ses propres réseaux de contacts, de sous-traitants, d'universités et de centres de recherche partenaires…