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pour certains une opportunité, pour d'autres une menace
Publié dans WMC actualités le 03 - 03 - 2009

«La PME tunisienne a été préparée à faire face aux défis de la mondialisation, est-elle aujourd'hui préparée à faire face à ses effets pervers ?». C'est la question posée par Monia Jeguirim Essaidi, présidente du CJD lors du petit-déjeuner débat organisé par le Centre des Jeunes Dirigeants à propos des conséquences de la crise sur les petites et moyennes entreprises samedi 28 février 2008.
Les mesures prises par le gouvernement et qui s'adressent en premier lieu aux entreprises totalement exportatrices sont-elles suffisantes pour soutenir le tissu entrepreneurial fragilisé par une crise qui le dépasse ? D'autres mesures seront-elles nécessaires pour renforcer encore plus le dispositif mis en place?
L'Etat essaie d'agir de manière efficiente, il reste ouvert à toute proposition tendant à préserver les PME, assure Mohamed Agrebi, directeur général au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME. «Le dispositif prévu par l'Etat peut être révisé s'il arrive de nouvelles donnes que nous ne soupçonnons pas mais également selon l'efficacité et la pertinence des mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise et leurs résultats sur le terrain, nous restons souples», assure-t-il.
«Le chômage technique n'est pas une solution, c'est un problème de plus»
Les mesures prises pour contenir les effets de la crise, soutenir les entreprises dont les activités ont régressé en leur accordant quelques avantages à caractères social et financier, réconforter leur compétitivité et dynamiser l'activité économique, ont touché le secteur de l'export en premier lieu. Les entreprises opérant dans ce secteur ayant été lésées à cause du rallongement des délais de paiement par les donneurs d'ordre internationaux, le non-recouvrement des créances suite au dépôt de bilan des clients et/ou le ralentissement de la production et des exportations. Nous parlons dans ce cas de figure principalement des secteurs des composantes automobiles et des textiles.
A-t-on atteint nos objectifs ?
Ce n'est pas si sûr réplique la présidente du CJD. Pour encourager les exports, il faut plus qu'un taux de remboursement de 50% du Famex, penser peut être l'élever à 80% serait plus pertinent. «Nous avons misé sur le marché européen, nous avons énormément travaillé sur ce marché, aujourd'hui que ce marché se ferme, il existe des marchés africains potentiels mais qui ne nous offrent pas beaucoup de garanties, ce qui fait peur aux entrepreneurs, augmenter le taux de remboursement du Famex pourrait inciter les promoteurs à s'aventurer en Afrique». Mais il n'y a pas que cela, pour être compétitif, il faut réduire les coûts : «Je pense aux coûts de l'énergie qui restent trop chers, pourquoi ne pas penser aujourd'hui à baisser la facture de l'énergie pour limiter les dépenses y afférent ?», ajoute-t-elle.
Plus important encore, le facteur humain dont on n'a pas beaucoup parlé ces derniers temps et qui paraît capital.
Parlant des mesures prises par l'Etat pour assurer la couverture sociale en cas de chômage technique, Monia Jeguirim attire l'attention sur le fait que le chômage technique en lui-même est un problème. «C'est une solution extrême qui coûte à l'entreprise, au redémarrage en moral des travailleurs, en perte de confiance, en perte de productivité, en scepticisme par rapport à la stabilité de l'emploi»… Et la présidente du CJD d'appeler à investir plus dans le management, à associer plus les travailleurs à la gestion de la crise et pourquoi pas à organiser des séances de coaching pour qu'ils se sentent concernés et impliqués et assurent leur rôle en tant que facteur efficient dans la lutte pour la survie de leurs entreprises.
La Tunisie moins chère que la Chine
Pour faire face à une situation d'urgence, il faudrait soutenir autrement les entreprises en combattant encore plus l'économie informelle ou si l'on préfère le commerce parallèle. «Pourquoi n'arrivons-nous pas à vendre nos produits aux Tunisiens ? La Tunisie est moins chère que la Chine, le marché parallèle nous étouffe», s'écrie la présidente du Centre des Jeunes dirigeants.
D'autre part, il faut reconnaître que les mesures exceptionnelles prises par l'Etat tunisien ne pourront pas à elles seules dompter les effets d'une crise économique aussi perverse que les subprimes qui l'ont provoquée. C'est bien beau d'accorder des aides financières aux sociétés exportatrices par le biais de leurs filiales, encore faut-il que les sociétés mères puissent tenir le coup afin que leurs antennes dans d'autres pays résistent. «J'ai 50% de mes clients qui ont fait faillite, ils ont déposé le bilan, je vais probablement virer deux ou trois ingénieurs d'ici la fin de l'année et je ne vois pas comment les mesures prises par le gouvernement pourraient m'aider à m'en sortir si je n'ai plus de marché. En réalité, si mon client va faire faillite, je ne vois pas de raison de le financer à travers la trésorerie tunisienne», déclare un jeune dirigeant qui opère dans le secteur informatique. Il appelle à des mesures incitatives pour soutenir les projets en direction du marché Tunisie : «Je ne vois aucun encouragement particulier pour soutenir le secteur des services en Tunisie. L'année dernière, on avait entendu parler de grands projets industriels sur l'activité informatique, à ce jour, cela ne se traduit pas dans la réalité. Est-il prévu de les réactiver ? L'Allemagne a investi pour consolider l'assise des entreprises travaillant sur le marché local. C'est bien de construire des ponts et des échangeurs mais on voudrait bien que l'on se tourne un peu sur les services», ajoute le jeune homme qui ne cache pas son amertume par rapport à une situation qui menace la survie de son entreprise.
Crise, comme opportunité
«Lorsque l'on écrit crise dans la langue chinoise, il y a une composante linguistique qui comprend le sens d'opportunité. C'est pour cela que la crise ne doit pas être un prétexte pour baisser les bras et s'avouer vaincu», soutient Philippe Lotz de la Coopération technique allemande. Car crise ne rime pas automatiquement avec faillite, dépôt de bilan ou licenciement de travailleurs. Elle pourrait représenter une opportunité et pas des moindres.
«Au mois d'août dernier, mon cabinet d'ingénierie informatique employait uniquement deux personnes, mon capital était de 1.000 euros. Aujourd'hui, nous sommes quinze ingénieurs et je veux recruter plus de personnel. Mon capital a atteint près de 50.000 euros. Je ne peux pas dire que cette crise n'a pas été pour nous une véritable manne. Je travaille avec des partenaires français, une partie du travail qui se faisait dans l'Hexagone est réalisée aujourd'hui en Tunisie», déclare un jeune promoteur sur un ton optimiste. Il est rejoint par un autre jeune consultant en entrepreneuriat qui estime que la crise doit représenter pour les dirigeants des entreprises une bonne occasion pour se ressourcer, prendre du recul et éventuellement changer leur vision même de l'avenir de la société, leurs stratégies et leurs positionnements. «Il faudrait penser à de nouvelles niches, de nouveaux marchés, affirme-t-il, les fonds de financement alloués devraient, peut-être, être dispatchés sur de nouveaux créneaux, telles les nouvelles énergies et l'écologie. Aux Etats-Unis, ils ont investi dans ces créneaux, demain les orientations de l'économie mondiale se décideront toujours aux Etats-Unis et il faudrait se hâter de se préparer à ces nouveaux marchés et essayer de prendre le train en marche».
Ce qui est toujours surprenant, s'agissant de l'entrepreneuriat en Tunisie, c'est cette attitude qu'ont les promoteurs par rapport à leurs entreprises, déclare M. Lotz : «L'entreprise est vue plus comme étant un moyen de garantir une vie confortable à son créateur que comme un investissement dont on doit assurer la pérennisation, la continuité dans une optique de développement et d'évolution et pour laquelle nous devons nous prévaloir d'une attitude anticipative pour être prêts à confronter les imprévus», précise-t-il. Et le chef de la Composante Innovation du GTZ de s'étonner qu'en Tunisie, les chefs d'entreprise ne soient pas en mesure de régler les problèmes qui se posent à eux alors que, comme il l'explique, «si vous n'êtes pas un chef d'entreprise motivé, vous n'arriverez pas à motiver vos troupes ou à les structurer. On n'a pas que des problèmes, on a aussi des obligations dont celle de se restructurer, face à la crise, on ne peut plus rien faire et quelle que soit son ampleur que personne d'ailleurs ne peut évaluer… pour le moment, on reste dans la réaction et dans toute réaction, il faut prévoir une dose d'erreurs. Ce qu'il faut, c'est penser à l'après crise, et aux opportunités qui peuvent se présenter à différents niveaux»..
Tous logés à la même enseigne…
«L'Administration et l'entreprise sont du même côté, nous sommes condamnés à travailler ensemble. Par conséquent, il faut que la communication entre nous soit aussi étroite que possible. L'entreprise est un patrimoine économique national, elle n'appartient pas qu'à l'entrepreneur, nous sommes des partenaires, administration centrale, banques, douanes et ceci plutôt on le comprendra, mieux ça sera pour tout le monde», a assuré Mohamed Agrebi. L'Etat tunisien, a-t-il affirmé, a pris des mesures choc contrairement à ce qu'en pensent certains. Quoi de plus que d'assumer les charges sociales à 100% pour les entreprises qui mettent leurs employés en chômage technique, 50% pour celles dont les activités sont au ralenti sans parler de celles qui sont en difficultés et qui ont besoin du rééchelonnement de leurs prêts bancaires. Au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME, une cellule de crise s'attelle à résoudre tous les problèmes en rapport avec les entreprises et les accompagne au cas par cas. Tous les pays ont mis en place des mesures conjoncturelles, pour faire face à la crise, on en parle très souvent ces temps-ci; en Tunisie d'autres mesures ont été mises en place pour soutenir les entreprises indépendamment de la crise, dont un programme pour accroître les compétences dans le domaine technique, notamment celui des ingénieurs, la création d'un conseil national pour lutter contre la contrefaçon, un programme pour l'innovation en Tunisie, pour les nouvelles générations de PME, pour le coaching, la formation et autres. Ces mesures n'ont aucun rapport avec la crise mais ont été mises en place dans une option de performance de l'entreprise. «Les PME tunisiennes constituent près de 99% du tissu entrepreneurial du pays, nous sommes à l'écoute et sommes prêts à mettre tout en œuvre pour les aider et les secourir», conclut le directeur général chargé de la promotion des PME.


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