La Conférence internationale sur «Le dialogue des civilisations et la diversité culturelle» pose un problème qui peut, s'il n'est pas abordé, hypothéquer le devenir de l'humanité. Tant est que tout conflit, toute guerre, toute violence est le résultat d'un déficit de dialogue, déficit d'autant plus incompréhensible que le développement des moyens et voies de communication est en train de rendre superflues les frontières géographiques, ethniques, linguistiques culturelles. L'humanité est une et indivisible et à la fois riche de sa diversité culturelle et civilisationnelle. C'est dire que ce dialogue ne doit pas être un dialogue de sourds mais un dialogue qui, tout en reposant sur un système de valeurs universelles, se doit de préserver le droit à la différence dans une démarche empreinte de tolérance et d'un esprit de respect de l'Autre. Malheureusement, ce dialogue, en dépit de tous les facteurs favorables qui l'entourent, peine à se concrétiser. Des voix qui ont pignon sur la rue internationale n'hésitent pas, d'une façon de plus en plus récurrente, de le torpiller. Elles le faisaient, avant, d'une manière sournoise et feutrée. Elles le font aujourd'hui frontalement et, même, avec une arrogance méprisante. Leur cible préférée est le monde arabo-musulman. Tantôt ce sont des articles journalistiques qui s'en prennent à lui, tantôt des caricatures offensantes, tantôt des films, des spots publicitaires, des œuvres de fiction ou de nouvelles théories expliquant que l'Islam est la religion de la violence «Le respect des identités et des spécificités des peuples, devait souligner le Président Ben Ali, constitue le meilleur cadre pour l'instauration d'un dialogue équilibré, d'égal à égal entre les civilisations, les cultures et les religions».