La composition officielle de l'Espérance Sportive de Tunis    Journée mondiale de la liberté de la presse : le SNJT solidaire avec les journalistes emprisonnés et les martyrs de la presse palestinienne    Le lundi 5 mai, 144 mille élèves passent le bac blanc    Ben Arous et Nabeul privés d'eau potable à partir du 6 mai : Les détails    ST : Inverser la tendance    CSS : Pour un baroud d'honneur !    Moins de plis, moins de fers : pourquoi les Français délaissent le repassage ?    La Tunisie célèbre 69 ans de diplomatie indépendante    GAT VIE : une belle année 2024 marquée par de bonnes performances    Tunisie : Sami Banaoues prend la tête de BH Assurance    Guerre en Ukraine : Trump voit les choses "un peu différemment", selon Zelensky    Projets ferroviaires : Sarra Zaafrani ordonne le lancement immédiat, les saboteurs risquent gros    Découverte de sépultures antiques à Sbiba lors des travaux d'un hôpital régional    Pape Trump ? Une image virale secoue les réseaux    Sidi Bouzid : Des coupures d'électricité ce week-end, l'eau sera également impactée    Grèce : une voleuse présumée tuée par son propre engin explosif    Kasserine : Une découverte archéologique majeure dans le chantier de l'hôpital régional    Décès du producteur Walid Mostafa, époux de la chanteuse Carole Samaha    Sihem Ben Sedrine en aurait trop fait, Fatma Mseddi saisit Leila Jaffel    La Télévision algérienne s'en prend aux Emirats Arabes Unis suite à un passage télévisé !    Alerte scientifique : le "monstre sous-marin" du Pacifique prêt à entrer en éruption à tout moment    Sousse : arrestation d'un criminel dangereux faisant l'objet de 18 mandats de recherche    L'école publique se met au niveau du privé : Des écoles virtuelles pour du soutien scolaire    Des plages sales, des routes dégradées : l'état alarmant des villes de Tabarka et Ain Drahem avant l'été    La Tunisie, une destination plus chère pour les Algériens et les Européens en 2025 ?    Comment avons-nous été manipulés : ce n'était pas accidentel mais un plan méthodiquement exécuté    Météo : Un 3 mai nuageux avec des orages et de la pluie localement    Le ministère de l'Agriculture recommande une série de mesures sanitaires aux éleveurs à l'approche de l'Aïd al-Adha    USA – La CIA annonce la suppression de 1.200 postes, la NSA le prochain ?    Tunisie–Royaume-Uni : Un nouveau plan d'action pour l'enseignement supérieur et la recherche 2025-2026    Le Canal de Panama: Champ de bataille de la rivalité sino-américaine    Tunisie : Découverte archéologique majeure à Sbiba (Photos)    Entreprises délaissées – Saïed : « Fini les comités, place à l'action »    La STB Bank plombée par son lourd historique, les petits porteurs à bout !    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    Drame en Inde : une influenceuse de 24 ans se suicide après une perte de followers    Nouveau communiqué du comité de l'ESS    BCT - Le TMM recule à 7,50% en avril 2025    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    Affaire Ahmad Soueb : décision cruciale attendue aujourd'hui    Météo en Tunisie : légère hausse des températures ce weekend    Foire internationale du livre de Tunis 2025 : hommages, oeuvres et auteurs primés au Kram    Un séisme de magnitude 5,9 frappe le nord-ouest de l'Argentine    L'Open de Monastir disparait du calendrier WTA 2025 : fin de l'aventure tunisienne ?    Psychanalyse de la Tunisie : quatre visages pour une même âme    Ce 1er mai, accès gratuit aux monuments historiques    Par Jawhar Chatty : Salon du livre, le livre à l'honneur    Décès de la doyenne de l'humanité, la Brésilienne Inah Canabarro Lucas à 116 ans    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les législatives algériennes seront-elles honnêtes ?
Publié dans L'expert le 30 - 04 - 2012

Le 10 mai, les quelque 21 millions d'électeurs algériens seront appelés à élire 462 députés, après moult réformes lancées par la présidence de la république.
Cependant, de nombreuses associations, et je citerai, entre autres, le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l'Homme (REMDH), le Collectif des Familles des Disparu(e)s en Algérie (CFDA), la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH) et le Syndicat National du Personnel Autonome de l'Administration Publique (SNAPAP) ont vivement dénoncé les nouvelles lois adoptées en Algérie et les violations des libertés fondamentales et des droits humains qui s'intensifient.

Ces mêmes associations ont souligné les contradictions existantes entre les réformes politiques annoncées par le président de la République et les textes des nouvelles lois adoptées depuis janvier 2012.

En effet, une simple lecture de la loi fixant les modalités augmentant les chances d'accès de la femme à la représentation dans les Assemblées élues, de la loi relative aux partis politiques, à l'information et aux associations, il apparait nettement que les nouvelles dispositions n'apportent pas des garanties suffisantes pour que les élections se déroulent de manière libre et transparente et crée même des failles au nouveau code électoral en instituant une commission supplémentaire de supervision des élections.

Il existe donc un véritable décalage entre les annonces officielles et les pratiques répressives auxquelles les autorités algériennes ont toujours eu recours pour violer les libertés fondamentales et les droits humains.

Parmi ces violations, il y a lieu de noter la dernière déclaration du ministre algérien de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, qui a menacé tous ceux ou celles qui encourageraient le boycott et qu'il envisageait de punir pénalement tout citoyen qui ne se présenterait pas à son bureau de vote.

Ce durcissement des autorités algériennes a été illustré par le passage à tabac dont ont été victimes plusieurs militants, qui avaient distribué des tracts appelant les citoyens algériens à ne pas voter, à la suite d'une manifestation organisée dans la capitale.

Les autorités algériennes ont oublié que la liberté des élections impose un strict respect des libertés démocratiques afin que toutes les forces socio-politiques puissent faire entendre leurs revendications sur la scène politique.

Cependant, après des années de déni des droits les plus élémentaires des citoyens, les pouvoirs du ministère de l'Intérieur sur les partis et les associations ou sur les médias ont été renforcés par les récentes lois de janvier 2012.

C'est pourquoi, il ne faut nullement s'étonner que ceux-ci recourent de plus en plus à l'émeute et aux violences pour faire entendre leurs voix sont ceux qui sont frappés par le chômage et l'exclusion, l'injustice et l'arbitraire.

Aussi, au regard, de ce qui précède, on peut affirmer que les autorités algériennes n'ont pas l'intention d'organiser des élections libres et honnêtes.

L'honnêteté des élections ne se vérifie t'elle par dans tout ce qui a trait à l'organisation du scrutin : découpage des circonscriptions, mode de scrutin, établissement des listes électorales, acheminement des cartes d'électeurs, opérations de vote dans des bureaux adéquats, dépouillement des bulletins, acheminement des urnes et enfin inscription et regroupement des résultats ?

L'honnêteté des élections n'exige t'elle pas également une répartition équitable des moyens d'information entre les différents partis et les candidats. Chacune de ces opérations doit permettre aux candidats et à leurs partis, non seulement d'être informés de tout ce qui se passe, mais de pouvoir dénoncer les fautes ou les manipulations éventuelles et d'exiger réparation ?

La réponse à cette double interrogation est évidemment oui.

A rappeler que la vérification de l'honnêteté des élections ne commence pas le jour du vote, mais dès la fixation de sa date. C'est pour cela qu'il convient de mettre en place les conditions indispensables à sa réalisation et que chacune de ces opérations exige contrôle et surveillance comme dans toutes les démocraties.

Le législateur, par la loi relative aux élections promulguée le 12 janvier 2012, a bien donné de larges pouvoirs à l'administration et aux magistrats pour veiller à l'honnêteté des élections.

Le problème est que, en Algérie, l'administration et la magistrature sont étroitement contrôlées par le pouvoir politique. Le pouvoir algérien se donne ainsi les moyens de contrôler les élections par des organes qu'ils dominent. Ainsi donc, et sous couvert d'opérations techniques, le contrôle du pouvoir et de ses administrations continue en Algérie.

Même la Commission de surveillance, composée de représentants de partis au pouvoir et d'autres sans expérience politique sur le terrain, ne pourra jouer que les seconds rôles.

Les élections législatives de mai 2012 pourront donc difficilement être considérées, dès aujourd'hui, comme libres et honnêtes, ainsi que le proclament les plus hautes autorités du pays.

Elles apparaissent plutôt comme le moyen d'une recomposition de la scène politique par le haut. Rien, dans les prochaines élections, ne semble finalement de nature à constituer une amorce de transition démocratique.

Par ailleurs, et pour faire valider la transparence et l'honnêteté de ces élections, et bien qu'il ait tergiversé pendant plusieurs mois, le pouvoir s'est mis à manœuvrer et à instrumentaliser les partenaires internationaux et l'opinion publique en vue de s'assurer et d'obtenir la caution de quelques observateurs, notamment ceux de la Ligue Arabe, de l'OCI et de l'Union Africaine.

Aussi, malgré la présence d'une délégation de l'Union européenne annoncée, sa mission sera, à l'évidence, limitée et ne pourra pas exercer un réel contrôle sur le déroulement des élections, d'autant plus qu'aucune surveillance sérieuse des élections ne peut être effectuée sans contrôle du fichier électoral maintes fois manipulé par la police politique du régime et les services du ministère de l'intérieur.

Le changement promis par les autorités algériennes est pour l'heure qualifié par la très grande majorité des algériens et les analystes comme une alliance cultivant encore cette éculée conception de l'Homme et de la Cité qui s'appuie sur les allégeances, l'autoritarisme et la corruption généralisée sous toutes ses formes.

Pour toutes ces raisons les résultats des prochaines législatives algériennes ne sauraient être approuvés par le peuple algérien qui y voit plus une sorte de dialogue du pouvoir avec lui-même et quelques redistributions de cartes qui seront qualifiées de changement et ne pourraient en aucun cas être qualifiées d'honnêtes et de transparentes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.