Plus de 60 professeurs maghrébins et européens ont participé au «cinquième colloque international et troisième école doctorale», organisé par le laboratoire universitaire PS2D, sur le thème «Les changements climatiques et le développement durable». Une telle rencontre fut une occasion propice pour mettre en évidence la menace du phénomène du réchauffement climatique et ses retombées sur le développement économique, écologique et même social de l'ensemble de l'humanité! Dans cette optique, ce colloque a marqué la présence du représentant de la commission européenne, Koetsenruijter Adrianus, et de plusieurs spécialistes dans le domaine de l'énergie. Le coup d'envoi de cet événement fut annoncé par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, Mr Lazhar Bououni, en présence du Dr. Mohamed Belhoucine, coordinateur résident du système des Nations Unies et représentant résident du Pnud à Tunis, et M.Koetsenruijter Adrianus.
Le changement climatique: risques de grandes ampleurs! La conjoncture actuelle est marquée par de fortes pressions liées à la crise financière et aux effets néfastes du changement climatique. Ces effets et conséquences, sont bel est bien réels. Par ailleurs, ces changements climatiques furent une menace de plus en plus aggravée et représentent un risque sérieux pour la réduction de la pauvreté et pour le développement des pays surtout ceux dit émergents! Néanmoins, les changements climatiques augmentent la vulnérabilité des pauvres, restreignent toutes amélioration de leurs conditions de vie et peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé. De ce fait, les liens entre développement et climat sont de plus en plus reconnus. Les risques liés au réchauffement climatique prennent de l'ampleur de par le monde et deviennent de nos jours une réalité,… pire une menace pour l'avenir des futures générations! Ainsi, les effets préjudiciables des changements climatiques sont déjà évidents, les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et dévastatrices et les pays en développement sont de plus en plus vulnérables!
Le déficit énergétique …un défit à relever! Il est temps de remettre en cause notre système écologique! La situation s'aggrave de plus en plus, l'avenir des générations reste ambigu et la notion de l'équilibre écologique reste inconnue à l'adresse! A ce propos, Mr Lazhar Bououni, en annonçant l'ouverture officielle du colloque, a indiqué que le secteur de l'énergie est perçu en Tunisie, comme dans le reste du monde, comme étant un secteur stratégique: «La Tunisie a entamé une nouvelle politique énergétique visant à promouvoir la sécurité d'approvisionnement et l'autonomie énergétique» souligne-t-il. Par ailleurs M. Bououni a indiqué que, compte tenu de la conjoncture internationale caractérisée par un contexte de déficit au niveau des ressources énergétiques et par la flambée des cours des carburants, une stratégie nationale de la maîtrise de l'énergie a été élaborée définissant les orientations dans ce domaine. Une stratégie qui tient fondamentalement compte des facteurs biologiques, retenus comme une composante essentielle du développement durable. Il s'agit donc de réduire la facture énergétique tout en améliorant la qualité et la disponibilité de l'énergie et diminuer ses émissions polluantes dues à son usage excessif. C'est dans cette perspective qu'un nouveau programme quadriennal de maîtrise de l'énergie 2008-2011 a été adopté par le Conseil ministériel du 15 janvier 2008 dont les principales directives sont: la réduction de la consommation d'énergie de 20% à l'horizon 2011, et la production de 4% des besoins énergétiques à partir des sources d'énergies renouvelables d'ici 2011.
L'accord de Copenhague …remède au changement climatique M. Koetsenruijter Adrianus, ambassadeur, chef de délégation de la Commission européenne en Tunisie, a pris la parole et a fait remarquer qu' un nouvel accord mondial sur le climat devrait être conclu à l'occasion de la Conférence sur le climat, prévue en décembre prochain à Copenhague: «C'est une occasion historique car cela constitue une opportunité à saisir afin d'éviter que le changement climatique n'atteigne les proportions dangereuses, voire catastrophiques selon les prévisions des scientifiques à partir de 2050. Un horizon si proche que la vie de plus d'un milliard de jeunes d'aujourd'hui en sera affectée», laisse-t-il entendre avec déception… M. Adrianus a indiqué, par ailleurs, que les pays de la région du Maghreb sont particulièrement exposés aux effets du changement climatique. Il atteste que l'Europe mène le combat pour une économie planétaire à faible intensité carbonique en déclenchant une vague d'innovations et de création d'emplois dans le secteur des technologies propres: «Nous voulons montrer à nos partenaires mondiaux qu'une action forte pour lutter contre le changement climatique est compatible avec la prospérité», dit-il. Dans ce contexte, il revient sur les initiatives et actions menées avec les partenaires méditerranéens de l'Europe. Au terme de son allocution, M. Koetsenruijter Adrianus a félicité les organisateurs pour cette initiative qui, selon lui, encourage la diffusion des connaissances et expériences et se propose d'identifier de nouvelles possibilités d'action publique. De son côté, Dr. Mohammed Belhocine, coordinateur résident du système des Nations Unies et représentant résident de Pnud à Tunis, a fait remarquer que l'accord de Copenhague, s'il venait à être conclu, pourrait avoir des répercussions majeures sur les pays en développement. «Ce qui sortira donc de Copenhague pourrait avoir des implications significatives pour le développement en faisant des mécanismes de financement une source majeure et additionnelle de ressources complétant et dépassant probablement les niveaux actuels d'aide au développement» souligne-t-il. En somme, il est utile et opportun de rappeler l'importance de ce colloque pour traiter un sujet qui préoccupe la majorité des habitants du globe terrestre. Loin d'être un événement politique, ce colloque aura amplement traité les changements climatiques d'une manière scientifique afin de diagnostiquer la situation et d'en proposer les solutions adéquates pour résoudre ce dilemme!