Le ralentissement de l'activité dans la zone OCDE atteint son point le plus bas après la contraction la plus marquée depuis plus de 60 ans, selon les dernières Perspectives économiques de l'OCDE . Cependant, la reprise devrait être faible et fragile, et la crise aura des séquelles économiques et sociales durables.
Légère révision à la hausse : C'est la première fois depuis deux ans que les Perspectives économiques revoient à la hausse, plutôt qu'à la baisse, les précédentes prévisions de croissance économique mais cela concerne plus clairement les grandes économies émergentes et les Etats-Unis. En revanche, les perspectives pour 2009 se sont assombries pour la zone euro et elles n'ont guère évolué pour le Japon, depuis les dernières prévisions de l'OCDE publiées en mars. « Grâce aux mesures fermes prises pour relancer nos économies, il apparaît que nous avons échappé au pire durant cette crise », a déclaré Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE. « Mais les prochains mois resteront tout aussi éprouvants. Il faut un plan et un calendrier clairs et crédibles pour le démantèlement progressif des mesures d'urgence à mesure que la reprise s'engage. Il est crucial d'envisager dès maintenant ces stratégies de sortie afin d'éviter de nouveaux risques dans les années à venir ».
Etats-Unis et Japon : L'activité économique aux Etats-Unis devrait se ralentir cette année de 2.8 %, alors qu'on prévoyait en mars une baisse de 4 %. La prévision de croissance pour 2010 est maintenant de 0.9 %, contre 0 % auparavant. Le creux de l'activité aux Etats-Unis devrait intervenir au cours du deuxième semestre de cette année, à mesure que l'impact des mesures de relance s'atténuera et que l'augmentation de l'épargne des entreprises et des particuliers pour réduire leur endettement continuera de freiner la croissance, selon le rapport. La reprise ne sera pas assez vigoureuse pour empêcher le chômage d'atteindre environ 10 % ces deux prochaines années. Le PIB japonais devrait se contracter de 6.8 % en 2009, mais augmenter de 0.7 % en 2010, contre une baisse de 6.6 % et une hausse de 0.5 % dans les prévisions de mars. Certains signes montrent que le ralentissement dû à l'effondrement des échanges touche à sa fin mais la reprise sera lente. Avec un niveau de chômage élevé et énormément de capacités de production inutilisées, il est probable que la déflation s'enracinera encore davantage.
Les BRIC Une reprise paraît déjà en cours en Chine, grâce à des mesures de relance massive. La croissance du PIB chinois devrait être de +7.7 % en 2009 et de +9.3 % en 2010, soit plus que dans les prévisions de mars de l'OCDE (+6.3 % cette année et +8.5 % l'an prochain). Au Brésil, il faut s'attendre à un recul de l'activité économique de 0.8 % en 2009, puis à un rebond à +4 % en 2010 (prévisions de mars -0.3 % et +3.8 %). En Russie, l'activité économique devrait baisser de 6.8 % en 2009 avant de se redresser en 2010 à +3.7 % (prévisions de mars -5.6 % et +0.7 %). En Inde, la croissance ralentirait à +5.9 % et accélèrerait de nouveau en 2010 pour atteindre +7.2 % (prévisions de mars +4.3 % et +5.8 %).
Zone euro : Il n'y a pas encore de signes nets de reprise dans la zone euro, dont le PIB devrait se replier de 4.8 % cette année et connaître une croissance nulle en 2010. Les prévisions précédentes annonçaient une baisse de 4.1 % en 2009 et une baisse de 0.3 % en 2010. Chaque pays a son propre lot de faiblesses, telles que l'éclatement de la bulle immobilière, la chute des exportations et des secteurs financiers très endommagés. La reprise ne devrait intervenir que lentement, car les dépenses de consommation souffriront de l'aggravation du chômage. En attendant la reprise : Selon les Perspectives économiques, des pressions à la baisse s'exerceront encore sur l'inflation ces deux prochaines années, mais il n'y a guère de risques de déflation prolongée en dehors du Japon. Devant la faiblesse de la reprise attendue, l'OCDE considère que les gouvernements doivent mettre en œuvre rapidement et intégralement les mesures de relance annoncées. Il ne faut pas mettre fin aux allégements d'impôts ou aux dépenses supplémentaires à un rythme qui compromette la reprise. De même, il est maintenant urgent de mieux réglementer les marchés de capitaux pour se prémunir contre des crises futures. Lorsque la reprise sera suffisamment solide, il faudra réduire la dette publique et les déficits budgétaires, selon ces Perspectives. Pour ne pas nuire aux perspectives de croissance à long terme, les réductions de dépenses et les hausses d'impôts devront être soigneusement ciblées.