Comme toutes les entreprises tunisiennes ont aujourd'hui le dos au mur et livrent à la concurrence internationale un combat acharné avec une issue imprévisible ; toutes les heures de travail comptent et pèsent lourdement dans la balance de leur compétitivité. C'est pourquoi certaines grandes entreprises tunisiennes ont d'ores et déjà aboli la séance unique et intégré des systèmes informatisés de management et d'optimisation du temps de travail comme c'est le cas chez Tunisiana, Poulina, Chakira, ..., N'en parlons pas des 2800 entreprises étrangères travaillant en Tunisie ! Nous tunisiens, n'avons pas hélas le sens exacte du temps, sommes un peu trop "bons vivants", pour ne pas dire peu productifs. Or, dans l'actuel environnement économique mondial en crise où les entreprises sont à la recherche de véritables avantages concurrentiels, la productivité a acquis le statut d'une arme de compétitivité et s'est rangée pour les chefs d'entreprises au niveau des préoccupations majeures et des nouvelles orientations stratégiques. Heureusement, la question de la productivité est d'extrême actualité en Tunisie et nos entreprises ont finalement compris qu'elles devraient désormais lier les salaires à la production et non plus au coût de la vie, c'est à dire payer les salariés en fonction de la quantité de production de chacun. Sur le plan macro- économique, moins d'heures de travail équivaut forcément à moins d'emplois et sans doute à moins de compétitivité économique; ce qui limite à la fois notre capacité de créer des richesses, de drainer des IDE et d'exporter. En outre, le travail assidu nous permet de conquérir de nouveaux territoires de compétences et favorise la capacité de tout un chacun de faire mieux avec ce qu'il a. Bref, face à la crise économique mondiale et si nous voulons rester compétitifs sur le marché international et en phase avec l'aire du temps, il nous est impératif de travailler plus et mieux avec le même coût.
LES TUNISIENS, SONT-ILS PEU- PRODUCTIFS ? Toute richesse se crée de la différence entre production et charge. Comme la production dépend de l'infrastructure physique, du capital humain et de la technologie, la relation entre ces trois éléments est essentielle. Si l'un d'eux fonctionne mal ou peu, l'équilibre de la production et des charges est vite rompu, surtout dans la conjoncture actuelle de la crise économique mondiale. Pour optimiser cette relation tripartite, les économistes recommandent d'améliorer la productivité en augmentant le rendement des ressources humaines ou de réduire les charges, c'est-à-dire produire plus et mieux avec le même coût. Et pourtant, dans un monde économiquement sans frontières, optimiser nos processus de gestion du temps (time- management) et des activités dans nos entreprises et administrations est plus que jamais de mise. Surtout qu'il a été prouvé que la mise en place d'un système informatisé de calcul des congés et du temps de travail des salariés dans les entreprises a pu modifier positivement leurs habitudes. Autrement dit, mieux contrôler les coûts liés à la gestion du temps et améliorer continuellement la performance de l'entreprise et de l'administration tunisiennes permettent d'automatiser, de rationaliser et d'optimiser les processus liés aux activités et aux absences et par conséquent de produire plus d'heures de travail effectif, plus de flexibilité horaire, plus de mobilité, plus de formation… Les économistes sont unanimes sur le fait que l'amélioration de la productivité de nos ressources humaines est le seul salut devant la crise économique mondiale. En d'autres termes, le tunisien se doit, pour sauver les sources de ses revenus, de travailler plus et mieux, avec le même salaire. En effet, la productivité n'est pas uniquement tributaire de la durée du travail, mais aussi de la mise à niveau de l'outil de production. La productivité, c'est aussi une mise à niveau des processus de production et aussi et surtout des processus de management des ressources humaines. D'ailleurs, une consultation nationale sur la productivité vient d'être organisée aux niveaux régional et national. Cela est vraiment venu au meilleur moment puisque d'après une étude récente notre productivité est évaluée à 35% au moment où celle de l'Allemagne est de 87%. Hélas, notre « gap » de productivité s'élargit de plus en plus par rapport à celle de l'Occident. En effet, nos concurrents occidentaux travaillent non seulement plus, mais aussi beaucoup mieux grâce aux approches et systèmes de plus en plus performants d'optimisation et de rationalisation du processus de production. Ces nouvelles méthodes d'optimisation du travail, telles que MTM, Refa, Workflow et Groupware… constituent en effet un facteur d'accélération de la productivité et des gains de l'entreprise.Et ce n'est pas tout, la productivité horaire, la durée moyenne de travail, le taux d'emplois…sont désormais des indicateurs importants qui pèsent lourdement pour drainer l'investissement. Sachant que le temps est de l'argent et que cette richesse est à la portée de chacun d'entre nous, il est impératif de le maîtriser pour réussir nos projets. Contrairement aux autres ressources, le temps ne peut être stocké pour un usage ultérieur. S'il est perdu, il l'est pour toujours. En plus, contrairement aux autres ressources, nous n'avons tous que la même quantité limitée de temps.