Qui dit Ramadan, dit bouffe. Après une première semaine passée au cours de ce mois saint, la consommation des produits alimentaires a enregistré une augmentation remarquable. Selon les chiffres du ministère du Commerce, le taux de consommation pendant le mois saint monte en flèche. Il peut grimper de 30% par rapport au reste de l'année. La répartition de la consommation par secteur indique que la consommation des conserves telles que le thon occupe le premier rang avec une hausse de 200%, suivi par la consommation du pain (toutes catégories confondues) au-delà de 150%. Pour sa part, le ministère du Commerce a assuré la disponibilité sur le marché d'une large gamme des produits alimentaires à des prix abordables, par rapport au pouvoir d'achat du consommateur. Par rapport au reste de l'année, les indices économiques liés à la consommation à l'approvisionnement du marché à l'importation des produits et au prix sont en variation continue durant le mois sacré. Après une semaine, la consommation des produits alimentaires a augmenté : 38% pour les viandes, 98% pour les œufs et 23% pour le lait et ses dérivés. Quant à la consommation du jus de fruits, des boissons gazeuses et des eaux minérales, elle dépasse la consommation mensuelle ordinaire par habitant (4 litres). Ces chiffres montent, donc, avec Ramadan. Ils enregistrent souvent un pic important généré par le changement des habitudes alimentaires au cours du mois saint. Réalimenter le marché Dans l'objectif de garantir l'équilibre entre l'offre et la demande, les pouvoirs publics ont multiplié leurs actions à travers l'importation de grandes quantités de produits, la constitution de stocks régulateurs et l'intensification des opérations de contrôle économique pour éviter la pénurie de tel ou tel produit. Ainsi, 33 mille tonnes de pommes de terre ont été de nouveau stockées, l'objectif étant de couvrir tous les besoins pendant la période transitoire entre septembre et mi-novembre. En outre, plus de 47 millions de litres de lait ont été également stockés pour répondre à la demande durant le mois saint. Il a été procédé aussi au stockage de 82 millions d'œufs pour satisfaire tous les besoins en ce produit que les consommateurs utilisent dans plusieurs plats (brik, tajine). Cette consommation a évolué grâce aux nombreuses réformes introduites et mesures engagées ces dernières années. Ainsi, les prix ont été libéralisés et la pratique commerciale facilitée grâce au libre échange. Ce qui a permis aux pouvoirs publics de protéger le marché local à travers la protection douanière. Par ailleurs, la loi sur la concurrence a été renforcée dans l'objectif de maîtriser l'impératif de lutte contre certaines manifestations du commerce parallèle comme l'interdiction de la distribution de marchandises d'origine inconnue. D'une manière générale, à l'approche de Ramadan, les marchés et les boutiques connaissent un regain d'activité important avec une forte consommation de tous types de produits alimentaires. Malgré les conseils continus du ministère du Commerce et de l'Organisation de défense du consommateur (ODC), les Tunisiens connaissent une véritable frénésie de dépenses alimentaires. Cette même frénésie se retrouve dans les supermarchés, dans les rayons de viande, de légumes et de pâtes qui sont tellement fréquentés à tel point qu'il est parfois difficile de s'en approcher. Les caissières font de leur mieux pour que le client ne perde pas beaucoup de temps pour pouvoir payer leurs achats, parce qu'elles-mêmes en savent quelque chose et vivent la même situation.