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Chronique
Publié dans L'expert le 07 - 09 - 2009

« Faute de ne pas avoir vu venir la crise, nous la subissons sans savoir quand elle finira ! »
Jacques Attali

Blé, maïs, riz, lait, pâtes... les denrées alimentaires de première nécessité ont connu ces dernières années une flambée de leurs prix. Spéculation ou désorganisation des filières de production,… les raisons sont multiples et nombreuses, mais elles aboutissent toutes à une situation alimentaire de plus en plus tendue ou critique pour de nombreuses populations défavorisées.
La crise alimentaire mondiale, conséquence directe de la crise économique et financière a pour origine une forte hausse du prix des denrées alimentaires de base, plongeant les régions les plus pauvres du monde dans un état de crise et causant dans plusieurs autres pays une instabilité politique et parfois des émeutes.
Ce sont surtout les pays qui importent massivement des produits alimentaires pour nourrir leurs populations qui souffrent de cette hausse. Et ce sont en particulier leurs populations pauvres qui n'ont plus de marges de manœuvre pour y faire face.
Quelles sont donc les conséquences de la crise économique mondiale sur le secteur agricole ?
Quelles pistes y a-t il pour gérer la crise alimentaire et en sortir ?

LES PRIX DES DENREES ALIMENTAIRES S'ENVOLENT
---Depuis 2 ans, le prix du marché international du blé a doublé atteignant un record mondial
---Le prix du riz a atteint son niveau le plus élevé depuis dix ans.
---Dans certains pays, les prix du lait et du pain ont plus que doublé.
---En décembre 2007, le soja a atteint son prix le plus élevé depuis 34 ans.
---Le prix du maïs a également augmenté de façon significative.

LES PAYS DU NORD ACHETENT LES TERRES ARABLES DU SUD
Les temps sont durs pour les riches ; beaucoup sont ceux qui ont perdu tout ou une grande partie de leur richesse dans la faillite du fonds américain Madoff et de certaines banques commerciales. Pour ne plus courir ce risque, une solution adoptée par plusieurs pays riches consiste à placer leur argent avec plus de sécurité dans l'exploitation de vin en Uruguay ou dans la culture de champignons en Hongrie ou dans la culture de soja au Togo… Ceci représente –semble t-il – un placement très rémunérateur, prometteur pour l'avenir et répond aussi au nouveau comportement du consommateur en temps de crise qui a tendance à remplacer l'hyper- consommation par des achats intelligents avec le meilleur rapport qualité / prix.
Suite à cette crise alimentaire mondiale aiguëe, l'Afrique et les pays pauvres en général sont devenus ainsi le nouvel eldorado des pays riches qui cherchent à y acquérir massivement des terres agricoles fertiles pour garantir à long terme leur sécurité alimentaire « post- crise mondiale ».
De leur côté et pour saisir les quelques rares opportunités de la crise mondiale, les pays les moins avancés PMA s'orientent dans leurs stratégies de développement vers l'ouverture internationale de leurs agricultures pour un accroissement de la productivité agricole et agro- alimentaire.
Comme le prix des produits importés augmente, les ménages vont sans doute concentrer leur consommation sur les produits locaux. Et c'est pourquoi il faut plutôt mobiliser les réserves existantes de gains de productivité. Heureusement, elles sont encore nombreuses : il reste des terres à cultiver, des potentiels de rendement importants à saisir et des moyens multiples pour réduire les pertes. Cependant, ce potentiel ne peut pas totalement se concrétiser. La grande majorité des agriculteurs dans les PMA sont pauvres, n'ont pas accès au crédit, aux assurances et encore moins aux conseils techniques. Leur environnement n'est pas favorable à leurs activités, ne sécurise pas le risque qu'ils prennent à investir davantage dans le secteur agricole. Car la production agricole et agro- alimentaire demeure partout une activité risquée.
Ce secteur est dans une situation paradoxale : il joue un rôle crucial de courroie d'entraînement du secteur agricole par le développement des marchés alimentaires domestiques. En effet, le secteur alimentaire fait le lien entre eux et régule ainsi l'offre et la demande.
Une marge de manœuvre de taille se situe donc dans ces activités de transformation et de commercialisation, dans la création d'un environnement plus favorable à leur développement, dans la création d'infrastructures de transport, de stockage, dans les technologies de transformation des produits agricoles. Mais la forte croissance mondiale, suite à l'accès des chinois et indiens à la grande consommation alimentaire a attiré quelques gros opérateurs qui spéculent et répercutent mal aux producteurs la hausse des prix à la consommation. Il faut donc des politiques qui permettent au marché de mieux fonctionner et non pas un laisser-faire qui permet aux plus puissants de profiter de leurs positions avantageuses et d'accroître davantage les inégalités.
Il est également nécessaire de libérer les marges de productivité tant au niveau de la production que de la transformation et de la commercialisation. Sans chercher les solutions- miracles. Il suffit déjà de pouvoir garantir l'accès pour les paysans à un peu plus d'engrais, de produits de traitement chimique, de routes en bon état, de moyens de transformation, de crédits, de conseils, d'assurance, d'informations sur les prix, du gas-oil subventionné…
C'est donc tout un soutien à l'agriculture des pays à vulnérabilité alimentaire qu'il faut relancer et non pas poursuivre une politique de libéralisation accélérée de ce secteur, lui faisant subir les aléas des marchés internationaux. Le développement agricole doit donc devenir une priorité dans l'agenda de développement international.
A plus long terme, il sera sans doute difficile de s'affranchir de la question d'une meilleure répartition des ressources. Car c'est bien parce que certains grands pays, très peuplés, se mettent à consommer comme les pays les plus industrialisés que l'on se rend compte des limites du système. Ceux qui souffrent aujourd'hui sont bien peu responsables de ce qui les fait souffrir. Il ne s'agit plus de transférer le modèle agro-industriel pour le généraliser à l'ensemble de la planète, mais bien d'inventer ensemble un système plus durablement équitable.


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