Prochain défi à relever pour les marketeurs, l'analyse du web mobile. Tous les chiffres sont à la hausse et la fin de la décennie devrait saluer la popularisation de la connexion au réseau en situation de mobilité. Aujourd'hui, les navigateurs Wap ou même de type Blackberry ne sont pas adaptés à un “surf” régulier et long. En revanche l'apparition de nouveaux dispositifs tels que l'iPhone et les ultra-portables créent une nouvelle envie et gonflent les usages. Selon l'analyste IDC, il se vendrait cette année environ 160 millions de téléphones évolués (permettant une connexion au web) cette année. En 2012, ce chiffre atteindrait plus de 360 millions. Corollaire de cette explosion, le marché de la publicité sur les sites mobiles passerait de 1,7 milliards de dollars en 2008 à 12,8 milliards en 2012, selon le Gartner ! Un marché dont personne ne voudra rester à l'écart, éditeurs de sites, opérateurs de réseaux, annonceurs, et même utilisateurs qui y trouveront une source de financement d'un contenu qu'ils espèrent toujours gratuit. Mais pour satisfaire les annonceurs, il faut être en mesure de leur fournir chiffres et détails sur l'audience. Une audience encore faible, comme l'avoue Google. La société propose depuis peu une version mobile de sa régie publicitaire AdSense, mais les chiffres seraient tellement faibles que Google ne donne à ses clients aucune information sur les connexions obtenues par ces supports. Des chiffres que les logiciels de suivi du trafic Web vont devoir analyser. Si votre outil de “Web analytique” est en passe d'être renouvelé, n'oubliez pas d'inclure dans votre cahier des charges cette future intégration de l'analyse des connexions mobiles. Déjà aujourd'hui des informations précieuses sur le nombre et le profil des visiteurs mobiles sont disponibles. Votre logiciel doit vous permettre de savoir quelle est la part des visiteurs mobiles, quels terminaux ils utilisent, quel navigateur, de quels pays ils proviennent, et par quel fournisseur d'accès ils transitent. Des informations cruciales qui vous permettront par exemple d'adapter la taille de vos écrans web pour ces visiteurs mobiles, ou de mettre en place des actions communes avec des fabricants de terminaux ou des opérateurs télécom. Or aujourd'hui, sans doute sous le prétexte du faible pourcentage de connexions, beaucoup d'outils ne permettent pas de remonter puis d'analyser ces informations détaillées. Dans un marché en devenir comme celui du Web mobile, les précurseurs bénéficieront d'une meilleure réactivité. Mais les mobiles de demain permettront d'aller encore plus loin. Déjà le navigateur de l'iPhone supporte les “cookies” qui stockent le comportement d'un internaute sur un site pour se souvenir de lui lors d'une prochaine visite. Les opérateurs télécom contrôlent en effet bien mieux que les fournisseurs d'accès Internet, les informations qui transitent par leurs réseaux. Un opérateur télécom pourrait ainsi mettre à la disposition de ses clients annonceurs, moyennant finances bien entendu, des informations telles que le nom, le numéro de téléphone et pourquoi pas d'autres informations signalétiques sur les internautes qui se sont connectés. Le rêve du marketeur deviendrait alors réalité : obtenir la liste des individus qui ont visité son site web, sans même avoir besoin de leur faire remplir un formulaire. Bien sur de nombreux problèmes se poseront, juridiques, culturels, humains, déontologiques... mais le “business“ en ressort souvent grand vainqueur, pour le bonheur du directeur marketing.