Quel est le rôle des cabinets de formation dans la nouvelle économie mondiale et dans le contexte de la mondialisation? Quels sont les outils et approches qui assurent la gestion de la qualité du cabinet de formation et la satisfaction des clients?
C'est sur ces deux problématiques fondamentales qu'un débat a été organisé hier par l'Institut des Hautes Etudes de Tunis. Le débat s'est focalisé dans le cadre des Rencontres Internationales de l'IHET, en présence de professeurs universitaires et d'experts internationaux dans le domaine du conseil et de l'expertise. Le thème général du colloque étant «Rôle et efficacité des cabinets de conseils et de formation dans l'accompagnement des entreprises vers l'excellence». Il a été question de l'état des lieux du domaine de l'expertise dans le monde en général et en Tunisie en particulier et les défis auxquels il est confronté. Le colloque a été ouvert par un mot de bienvenu et d'un prélude pour le sujet par Mme Zaïneb Mamlouk Ben Ammar, professeur universitaire qui a mis l'accent sur le rôle et l'efficacité des cabinets de conseils et de formation dans l'accompagnement des entreprises vers l'excellence dans la conjoncture économique actuelle. Elle a, entre autres, souligné l'obligation d'avoir un statut pour réussir le coaching et ne pas être la victime de la technologie, et du développement économique et sociale rapide qui repose selon elle, sur le principe de toujours vivre mieux. De son côté, M. François Lassard, conférencier et expert depuis 25 ans, a exposé l'état des lieux du domaine de l'expertise. Selon lui, le cabinet de conseil œuvre à la maîtrise d'une expertise de pointe vécue mondialement. Il est aussi l'art de l'accompagnement et de l'aide à la croissance, ainsi que l'appropriation par nos clients des solutions proposées. Enfin, le cabinet œuvre au référencement et à l'utilisation de la technologie au profit de l'avenir de l'entreprise. En effet, la puissance professionnelle dans le monde repose sur sept niveaux à développer à savoir: L'aspect physique au travail est primordial puisqu'il permet l'endurance au travail et au stress. Se maintenir en bonne forme est révélateur de l'image de la personne. L'aspect technique dans le travail d'un cabinet de conseil repose sur la maîtrise de l'outil de formation et sur l'autonomie financière et scientifique. L'aspect stratégique en la matière consiste dans l'aisance dans la mouvance et le flux de la communication entre le conseiller et son client, la flexibilité et l'ouverture mentale. Côté aspect relationnel, il consiste dans l'aisance de contact et de persuasion du client et l'accompagnement après la formation. Quant à la politique à suivre, il est primordial d'influer et de soutenir le client dans sa stratégie de recherche de réseautage et de contact et maillage. L'aspect psychique de la formation consiste dans le développement entre autres dans la détermination et la force de caractère et la capacité de rebondissement, ainsi que dans le développement des sens de maîtrise du métier. Le dernier aspect, par ailleurs est spirituel et concerne les qualités personnelles propres aux formateurs comme l'apparence.
L'art de l'accompagnement Selon M. François Lessard, le rôle d'un expert dans le conseil et la formation est un art et il repose en effet sur trois éléments fondamentaux. L'appropriation par les clients des solutions proposées constitue un défi énorme pour les cabinets de conseil pour amener le client à s'approprier un changement, un nouveau comportement. Le réseautage, constitue le deuxième élément de l'accompagnement et signifie la manière de nous entourer et de nous conseiller. Quant au dernier point de l'accompagnement, et qui a trait aux défis auxquels on est confronté en exerçant le métier. Ces défis qui nous aiguisent consistent dans l'obligation de recruter des gens compétents, généreux, ouverts et disponibles pour maintenir une culture d'amélioration continue malgré le stress, le manque de temps des conseillers et de cultiver la multidisciplinarité. De son côté, M. Salah Chraïet, professeur universitaire a exposé l'importance de la formation et de ses conditions d'efficacité. En effet, le monde passe de l'économie industrielle à l'économie du savoir et de la prédominance des capitaux à celle de la technologie de l'information, de la communication à la gestion de l'intangible. L'économie du savoir nécessite des hommes possédant des compétences autres que techniques, qui ont été longtemps sous-estimés au profit des habilités technologiques. Les organisations se rendent comptent, de nos jours, que le succès en affaires passe par la capacité des employés à gérer l'information et communiquer efficacement dans différentes langues et dans la diversité culturelle, à résoudre des problèmes de façon méthodique, à exercer un rôle de leader, faire preuve de souplesse et d'adaptabilité au changement, vendre, influencer et convaincre. Le niveau d'intervention du cabinet de conseil intervient à deux niveaux stratégique et opérationnel. Le premier permet de développer l'organisation dans sa globalité du haut vers le bas. Quant au second, il permet de coupler les besoins ponctuels et spécifiques, M. Chraïet, a exposé les différentes qualités de prestation du cabinet de conseil. La qualité de l'écoute, définit les besoins par des outils appropriés, c'est une attitude exploratrice. Quant à la qualité du contenu, il doit être enrichi en concepts, modules, jeux, effet, chocs, exercices, simulations, tests, évaluations standardisés. La qualité de l'environnement du travail et le climat d'équipe résultent de la transparence des procédures entre les partenaires professionnels et les fournisseurs.
Défis à relever Le débat ouvert à l'occasion a évoqué pas mal de problématiques tournant autour de la situation financière des cabinets en Tunisie et l'absence de confiance entre les secteurs public et privé. En effet, «la majorité des cabinets de conseils en Tunisie ont des difficultés de trésorerie», c'est ce qu'a affirmé, M. Faouzi Belhadj, président de la Chambre syndicale des entreprises d'études, de conseil et de formation. Selon lui, il n'y a pas de recrutement dans les cabinets de conseils parce qu'il n'y a pas de visibilité et de transparence. Les participants ont évoqué le problème du cahier des charges qui n'est pas clair pour pouvoir pratiquer la formation. Des lacunes dans la législation ont été soulignées, et qui ne définissent pas clairement le métier.