De jour en jour, Israël semble se sentir gagné, devant la chute de sa côte de popularité dans le monde, par une sorte de désarroi. L'Etat hébreu, c'est évident, n'a plus la latitude de jouer au décontracté et encore moins de se laisser aller aisément à ses fanfaronnades. Et, même s'il se sent obligé de le faire, il le fait dans un ricanement mâtiné d'amertume. Le rapport Goldstone l'a plongé dans la plus grande des perplexités. Le voilà qui risque de rejoindre la cohorte des pays qui ont connu l'infamie d'être des criminels de guerre. Lieberman qui fait le tour des chancelleries occidentales a connu, à chaque fois, un revers significatif. Les responsables israéliens ont beau filer les métaphores de la victimisation sur la base de mensonges cousus de fil blanc, ils ont toutes les difficultés pour imposer leur refus d'un Etat palestinien viable avec El-Qods comme capitale. Il en est fait de l'image de marque de leur pays. Dans les journaux parus jeudi dernier, deux informations en disent long sur cette situation inconfortable dans laquelle l'Etat hébreu semble irrémédiablement s'enliser. Première information: l'Autriche appelle Israël à cesser la colonisation. Or, l'Autriche est un pays germanique. Et en tant que tel, l'opinion mondiale n'était pas loin de l'associer, dans la mémoire collective, à la tragédie de l'Holocauste. Il a donc intérêt à ne pas s'aliéner le monde juif. Et pourtant il vient de le faire. La deuxième information concerne l'annonce de prochaines manœuvres militaires turco-syriennes. De l'inédit! Un vrai camouflet! La naissance d'un bloc islamique ferait contrepoids à la puissance d'Israël dans la région. Perspective peu réjouissante pour un pays qui a tout fait pour semer la discorde dans le monde arabo-islamique!