Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne a déclaré la semaine dernière qu'il ne se porterait pas candidat à l'élection présidentielle de janvier prochain. L'annonce a fait l'effet d'une bombe dans les cercles politiques du monde. En vérité, beaucoup d'observateurs avaient laissé entendre l'éventualité d'une telle décision, mais sans trop y croire, tant le personnage a montré, jusqu'ici, un grand attachement à son poste présidentiel. Les déboires essuyés quant à son désir d'enclencher un véritable processus de paix qui remettrait en vie la Palestine en tant que futur Etat viable, démocratique et souverain, ont quelque peu atténué son ardeur. Ehud Olmert et, plus particulièrement, Benyamin Netanyahu ainsi que le peu engageant ministre actuel des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, lui ont pavé la voie de la paix en chausse-trappe de tout genre. Ils ont tout fait pour le ridiculiser auprès de l'opinion publique arabe et palestinienne. Et il est heureux qu'il ait maintenu vivace jusqu'ici son espoir de paix. Sur un autre de ses flancs, la scission, avec le Hamas est venue pourrir la situation. Le Hamas avait beau jeu de plastronner et de polluer l'image de Abbas, réduit quasiment en traitre à la cause palestinienne. Et c'est au cours de l'agression israélienne sur Gaza et de l'affreux massacre qui y a été perpétré que cette image s'est carrément amplifiée jusqu'à l'intolérable, jusqu'à provoquer en lui un ras-le-bol profond. Reviendrait-il sur sa décision? Les observateurs en doutent, tant le revirement de Obama et de Clinton (qui n'avait jamais porté les Palestiniens dans son cœur, faut-il le souligner), lui a été très douloureux, avec le sentiment que sa patrie est aujourd'hui bel et bien abandonnée à son triste sort.